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Spatial justice: Derivative but Causal of Social
Justice
1) what is spatial justice, and
more generally, what is its relation to social justice. And 2) what remedies
are there for spatial and social injustices that we would wish planning to
adopt?
There
are two cardinal forms of spatial injustice:
The involuntary confinement of any
group to a limited space— segregation, ghettoization—the unfreedom argument.
The allocation of resources
unequally over space—the unfair resources argument.
Spatial injustice is derivative of
broader social injustice—the derivative argument.
Social injustices always have a
spatial aspect, and social injustices cannot be addressed without also
addressing their spatial aspect—the spatial remedies argument.
Spatial remedies are necessary but
not sufficient to remedy spatial injustices—let alone social injustice—the
partial remedy argument.
The role of spatial injustice
relative to social injustice is dependent on changing social, political, and
economic conditions, and today there are trends that tend both to decrease and
to increase the importance of the spatial—the historical significance argument.
There are two cardinal forms of
spatial injustice:
The
involuntary confinement of any group to a limited space— segregation,
ghettoization—the unfreedom argument.
Frequently we use statistics as a measure of ghettoization, but that ignores the difference between a ghetto and an enclave. A group that wishes to live together and does so voluntarily is not ghettoized, not segregated, not being treated unjustly when it is allowed to cluster. It may in fact cause injustice, if it excludes and limits the opportunities of others, as for instance gated communities do, but not every clustering is a mark of spatial injustice. Involuntary clustering, segregation, however, is a major form of spatial injustice.
Frequently we use statistics as a measure of ghettoization, but that ignores the difference between a ghetto and an enclave. A group that wishes to live together and does so voluntarily is not ghettoized, not segregated, not being treated unjustly when it is allowed to cluster. It may in fact cause injustice, if it excludes and limits the opportunities of others, as for instance gated communities do, but not every clustering is a mark of spatial injustice. Involuntary clustering, segregation, however, is a major form of spatial injustice.
The
allocation of resources unequally over space—the unfair resources argument, including unjustly limited access to jobs, political power, social
status, income and wealth as forms of unjust resource allocation. Justice here
does not mean absolute equality, but rather inequality not based on need or
other rational distinction. One possible definition of a rational distinction
is one agreed up by open, informed, democratic processes, one based on
legitimate authority rather than relations of power, but that is a question
that goes beyond the scope of what I can to discuss here.
Spatial
injustice is derivative of broader social injustice—the derivative argument. Addressing the causes of spatial injustice always involves addressing
the causes of social injustice more generally. Spatial injustices cannot be
isolated from the historical and social and political economic context in which
they exist. But by the same token:
Social
injustices always have a spatial aspect and social injustices cannot be
addressed without also addressing their spatial aspect—the spatial remedies
argument. The spatial aspects of social injustice are a consequence of social
injustices (the derivative argument) but they also reinforce social injustice.
The two are not identical, but neither can they be separated (the
inseparability argument). And my final, and perhaps most controversial
argument, following from the preceding logic:
Spatial
remedies are necessary but not sufficient to remedy spatial injustices—let
alone social injustice—the partial remedy argument.
This is not an all or nothing rule: remedying spatial injustice can be a major contribution to social justice, but it will always have limits unless the social injustice which underlies the creation of spatial injustice is also addressed. You will not have spatial justice in a system, political, economic, social, that is itself unjust. That is no reason not to address spatial injustices as such—only a reason to keep them in context.
This is not an all or nothing rule: remedying spatial injustice can be a major contribution to social justice, but it will always have limits unless the social injustice which underlies the creation of spatial injustice is also addressed. You will not have spatial justice in a system, political, economic, social, that is itself unjust. That is no reason not to address spatial injustices as such—only a reason to keep them in context.
The role
of spatial injustice relative to social injustice is dependent on changing
social, political, and economic conditions, and today there are trends that
tend both to decrease and to increase the importance of the spatial—the historical
significance argument.
Peter
Marcuse
La
justice spatiale : résultante et cause de la justice sociale
1) qu’est-ce que la justice spatiale, et plus généralement, quelle est sa
relation avec la justice sociale ? Et 2) quels remèdes existe-t-il face
aux injustices spatiale et sociale, que l’on souhaiterait que les politiques
d’aménagement adoptent ? Il y a deux
formes fondamentales d’injustice spatiale :Le confinement de quelque
groupe que ce soit à un espace limité sans qu’il l’ait choisi – ségrégation,
ghettoïsation – la thèse du déni de liberté.La répartition inégale des
ressources sur le territoire – la thèse des ressources injustes.
L’injustice
spatiale est la résultante d’une injustice sociale plus large – la thèse de la
résultante.
Les
injustices sociales ont toujours une dimension spatiale, et on ne peut aborder
les injustices sociales sans aborder également leur dimension spatiale – la
thèse des remèdes spatiaux.
Les remèdes
spatiaux sont nécessaires mais non suffisants pour remédier aux injustices
spatiales – encore moins à l’injustice sociale la thèse du remède partiel.
Le rôle de
l’injustice spatiale dans l’injustice sociale dépend des conditions sociales,
politiques et économiques, et aujourd’hui, on observe des mouvements qui
tendent à la fois à accentuer et à diminuer l’importance du spatial – la thèse
du contexte historique.
Examinons l’une après l’autre ces cinq
propositions.
Il y a deux
formes fondamentales d’injustice spatiale :Le confinement involontaire de
quel que groupe que ce soit à un espace limité – ségrégation, ghettoïsation –
thèse du déni de liberté.
On utilise souvent les statistiques pour mesurer la ghettoïsation, mais en ignorant la différence entre un ghetto et une enclave. Un groupe qui souhaite vivre entre-soi et qui le fait volontairement n’est ni ghettoïsé, ni ségrégué, ni traité de façon injuste, dès lors qu’il lui est permis de le faire. Cela peut de fait engendrer de l’injustice, s’il est excluant et s’il limite les opportunités des autres, comme c’est le cas des communautés fermées par exemple, mais tout regroupement n’est pas la marque d’une injustice spatiale. Le regroupement involontaire, la ségrégation, en revanche, sont des formes majeures d’injustice spatiale.
La distribution inégale de ressources sur le territoire – thèse des ressources injustes, y compris l’accès injustement limité à l’emploi, au pouvoir politique, au statut social, au revenu et à la richesse comme formes de distribution injuste des ressources. La justice ici ne signifie par l’égalité absolue, mais plutôt une inégalité qui ne serait pas fondée sur les besoins ou sur toute autre distinction rationnelle. Une définition possible de la distinction rationnelle est celle sur laquelle on peut s’accorder à l’issue de processus démocratiques, ouverts et informés, une définition fondée sur l’autorité légitime plutôt que sur les relations de pouvoir, mais c’est là une question qui dépasse le cadre de ce que je peux discuter ici.
On utilise souvent les statistiques pour mesurer la ghettoïsation, mais en ignorant la différence entre un ghetto et une enclave. Un groupe qui souhaite vivre entre-soi et qui le fait volontairement n’est ni ghettoïsé, ni ségrégué, ni traité de façon injuste, dès lors qu’il lui est permis de le faire. Cela peut de fait engendrer de l’injustice, s’il est excluant et s’il limite les opportunités des autres, comme c’est le cas des communautés fermées par exemple, mais tout regroupement n’est pas la marque d’une injustice spatiale. Le regroupement involontaire, la ségrégation, en revanche, sont des formes majeures d’injustice spatiale.
La distribution inégale de ressources sur le territoire – thèse des ressources injustes, y compris l’accès injustement limité à l’emploi, au pouvoir politique, au statut social, au revenu et à la richesse comme formes de distribution injuste des ressources. La justice ici ne signifie par l’égalité absolue, mais plutôt une inégalité qui ne serait pas fondée sur les besoins ou sur toute autre distinction rationnelle. Une définition possible de la distinction rationnelle est celle sur laquelle on peut s’accorder à l’issue de processus démocratiques, ouverts et informés, une définition fondée sur l’autorité légitime plutôt que sur les relations de pouvoir, mais c’est là une question qui dépasse le cadre de ce que je peux discuter ici.
L’injustice
spatiale est la résultante d’une injustice sociale plus large – thèse de la
résultante. Aborder les
causes de l’injustice spatiale implique toujours d’aborder les causes de
l’injustice sociale de façon plus générale. Les injustices spatiales ne peuvent
être isolées du contexte historique, social, politique et économique dans
lequel elles se produisent. Mais dans le même temps :
Les
injustices sociales ont toujours une dimension spatiale, et on ne peut aborder
les injustices sociales sans aborder également leur dimension spatiale – thèse
des remèdes spatiaux. Les aspects
spatiaux de l’injustice sociale sont une conséquence des injustices sociales
(thèse de la résultante), mais ils renforcent également l’injustice sociale.
Les deux formes d’injustices ne sont pas identiques, mais elles ne peuvent pas
être séparées non plus (thèse de la séparation impossible). Et ma thèse
suivante, peut-être la plus sujette à controverse, découle de la même
logique :
Les remèdes
spatiaux sont nécessaires mais non suffisants pour remédier aux injustices
spatiales – encore moins à l’injustice sociale thèse du remède partiel. Ce n’est pas la règle du tout ou
rien : remédier à l’injustice spatiale peut contribuer de façon
essentielle à la justice sociale, mais les effets resteront limités tant que la
question de l’injustice sociale, sur laquelle se développe l’injustice spatiale,
n’est pas également abordée. Il ne peut y avoir de justice spatiale dans un
système politique, économique et social lui-même injuste. Ce n’est pas une
raison pour ne pas aborder les injustices spatiales en tant que telles – c’est
seulement une raison pour les replacer dans leur contexte.
Le rôle de
l’injustice spatiale dans l’injustice sociale dépend des conditions sociales,
politiques et économiques, et aujourd’hui, on observe des mouvements qui
tendent à la fois à accentuer et à diminuer l’importance du spatial – la thèse
du poids de l’histoire.
Peter
Marcuse