Blackwater mercenaries |
New International Relations.
The end of History ?
The military status primarily
focused on the use of force has changed with the emergence of nuclear deterrent
and the bipolarity of the years 1960 because the nature of the relationship
with coercion processed; the deter extended to the understatements of force in
our countries or, more specifically moving from on repressive violence that has
been voiced to a more structural and symbolic violence. Schelling says
:"strategy is not limited to military science of victory anymore, it
becomes art of constraint, of intimidation or deter". Strategy becomes
total, comprehensive, aiming at the opponent's will and if it moves further
away from the soldier, it recruits the diplomat. Debate, symbolism, take
priority over maneuver: the Cold War made
the fight impossible or even obsolete. Threat replaces action, deter replaces
decision. It is probably only nowadays following the end of the combination
bipolarity and nuclear strategy that one can understand the weight of the
symbolic power of the deter strategic discourse and how it changes the discursive
composition of traditional war making. The domain of security substitutes to that
of war and modifies the fabric of power in a certain number of respects. First,
the line between those who decide, who endorse and those who speak about the
use of force becomes more imprecise. Using discourse is already a weapon. But,
the political leader, the strategist and the academic specialized in defense
produce very similar discourses. They have the illusion of participating on
equal terms to the debate when their social status allow them to play a
marginal role. Only the politician or the military strategist have indeed the
authority to change an ordinary debate in a discourse of authority, a 'serious'
discourse. Secondly, among military staff and leading figures, a dichotomy has
been created between those in charge of consideration of the conditions of the
'non-war' and others in charge of 'indirect wars'. While the first may need to
assume the test of will, the threat, uncertainty, the latter continue the
profession of arms with incorporating the idea of 'communist subversion' in the
old idea of war and guerilla. The core thinking of strategy turns aside from
the study of conflict in order to invest new domains linked to technology,
economy, psychology and decision thinking... of this 'strange universe wherein arms
don't have any other function than to prevent their actual use, as they perform
only to the extent of the possibility of being used.' But this imaginary or this
worldview successfully impose all the actors of this specific domain (mostly in
the Western world) since it was operational for the legitimization of actions for
the external actors. More than a worldview, the bipolar stability was a
"myth" enabling the accumulation of a 'symbolic capital' transforming
trivial episodes in sacred things by incorporating all events in but homogeneous
means of interpreting; myth which allows the discourse to serve as power.
Indeed, in reaction of the 1989-1990 events, completely unforeseen by international
relations specialists still under the spell of Reaganism and his demonizing
view of the opponent, it was necessary to all to produce an explanation that
allowed to create a narrative of the world and to manage the meaning of its
interpretation. The disappearing of the threat paradoxically instils more fear in
security professionals, who without any specific vectorisation with the figure
of the enemy, tend to understand any event of the social world as a potential insecurity.
The transmission of the discourses on the 'international order' will either follow
the line of 'security services' to reassure the populations or the line of 'insecurity' to cause anguish in order to
protect. http://conflits.revues.org/872
Nouvelles Relations
Internationales. La
fin de l'Histoire ?
Le statut militaire, tourné vers
l'emploi de la force change avec l'apparition de la dissuasion nucléaire et de
la bipolarité dans les années 1960 car la nature de la relation à la coercition
s'est transformée ; la dissuasion prolongeant les litotes de la force dans nos
sociétés ou plus exactement son transfert d'une violence répressive exprimée à
une violence plus structurelle et symbolique. Comme le dit Schelling « la
stratégie ne se réduit plus à la science de la victoire militaire, elle devient
l'art de la contrainte, de l'intimidation ou de la dissuasion ». Elle devient
totale, globale, visant la volonté de l'adversaire et si elle s'éloigne du
soldat, elle enrôle le diplomate. Le discours, la symbolique, l'accumulation
prennent le pas sur la manoeuvre : la guerre froide rendant le combat impossible
voire obsolète. "La menace se substitue à l'action, la dissuasion à la
décision". Ce n'est sans doute que maintenant avec la fin du couplage
bipolarité et stratégie nucléaire que l'on peut comprendre tout le poids du
pouvoir symbolique contenu dans le discours stratégique de la dissuasion et à
quel point il modifie la formation discursive guerrière classique. Le champ de
la sécurité se substitue à celui de la guerre et modifie le dispositif de
pouvoir sur plusieurs points. Premièrement, la frontière entre ceux qui
décident, ceux qui utilisent et ceux qui parlent de l'emploi de la force
devient plus poreuse. L'utilisation du discours est déjà une arme. Or, le
responsable politique, le stratège et l'universitaire spécialisé dans la
défense produisent des discours dont le contenu n'est guère différent. Ils ont
l'illusion de participer à armes égales au débat alors que leurs positions
sociales ne leur permettent que de jouer un rôle marginal. Seul l'homme
politique ou le général stratège ont en effet l'autorité pour transformer un
discours ordinaire en discours d'autorité, en discours « sérieux ».
Deuxièmement, cela crée parmi les militaires, au niveau des responsables, une
dichotomie entre ceux chargés de réfléchir aux conditions de la "non guerre"
et ceux chargé des "guerres indirectes". Les premiers sont amenés à
gérer l'épreuve de volonté, à gérer la menace, à gérer l'incertitude tandis que
les seconds continuent à faire le métier des armes en intégrant simplement
l'idée de "subversion communiste" sur la vieille notion de guerre de
guérilla. L'essentiel de la pensée stratégique se détourne donc de l'étude de
la conflictualité pour investir de nouveaux domaines liés à la technologie, à
l'économie, à la psychologie, à la décision... en réfléchissant "à cet
univers étrange que créent des armes qui n'ont d'autre fonction que d'empêcher
leur emploi effectif et qui ne remplissent leur fonction que dans la mesure où
subsiste la possibilité d'un emploi". Mais cet "imaginaire", ou
cette "vision du monde" réussit à s'imposer à tous les acteurs du
champ (dans la sphère occidentale) car il fut opératoire dans la légitimation
de leurs activités à l'égard des acteurs extérieurs. Plus qu'une vision du
monde, la stabilité bipolaire fut un « mythe » permettant l'accumulation d'un
capital symbolique, transformant des épisodes banals en choses sacrées et
intégrant tout événement dans une seule grille de lecture ; mythe qui permit au
discours d'agir comme pouvoir. En effet, face aux événements des années 1989,
1990, totalement imprévus par les spécialistes de relations internationales
encore sous le charme du reaganisme et de sa vision diabolisante de
l'adversaire, il fut nécessaire pour chacun de produire au plus vite un
discours "explicatif" permettant de "mettre en récit" le
monde et de gérer le "sens » de ce dernier. La disparition de la menace
rend paradoxalement plus « craintif » les professionnels de la sécurité qui,
sans vectorisation particulière sur une figure de l'ennemi, ont tendance à lire
tout événement du monde social comme une insécurité potentielle. La
distribution de ces discours sur "l'ordre international" suivra donc
soit la ligne de la "sécurisation" visant à rassurer les populations, soit la ligne de
"l'insécurisation" visant à angoisser ces dernières pour justifier la
protection.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire