9/29/2014

Tüm insanların affedileceği doktrini ve gerçekliğin çeşitlilik 2 - Batı dünyası nispi refah - Küresel Güney'de ülkelerinin sömürülmesi sayesinde ?

Rawlsian Universalism Confronted with the Diversity of Reality 2                          We can reverse the reasoning presented in the first and argue in favour of the necessity of universal values. One milestone of such a stance is the universal Declaration of Human Rights put forward in 1948 by the United Nations. In this text of declarative value, member states acknowledged the existence of principles above and beyond their respective legal frameworks. Therefore, the respect for legal hierarchy demands that laws in each country conform to these universal principles. We could see this as a dialectics of ethics and law, since ethics inspire law and law dictates a norm. The ethical qualification of acts inspires their legal qualification and presses in the direction of further recognition of rights by law. Hence a notion such as “crime against humanity”, the result of a process which could be emulated for other crimes or the recognition of other rights. The issue of justice is never far from such processes, since they are opportunities to assert the universalism of certain values. At this stage, it is important to raise a crucial question: on what grounds can the universal claim legitimacy? An answer to this question is to be found in the process of enounciation of the principles of justice. A rule grounded in the social practices of a group does not qualify as universally legitimate, not even within that very group. That would be a form of communitarianism and a limit on people’s freedom since they would be denied a faculty of judgement. It would be totalitarian to grant such a rule a normative value for other groups, since they would have values imposed on themselves from the outside. In either case, moral autonomy is denied and reason abdicated. The only justification would be the imposition of a transcendent reason: this religious perspective obviously fails the test of universalism since religious belief is not necessarily shared. Grounding justice on reason and reason alone means the autonomy of the rational being is reasserted, as is his or her place as “social partner” of a human community sharing common values, of which all members are rational beings. The phrase “human community” used here goes against the idea of communitarianism. It emphasizes what all human beings have in common, i.e. reason, rather than the specificity or culture of each or each group. Hence two propositions. The first is inspired by the hierarchy of norms in the legal sphere, according to which an inferior norm cannot contravene to a superior norm. In the moral sphere, social practices specific to each community are legitimate only inasmuch as they do not contravene to universal values of the human community. Confronting the particular to the universal would therefore mimic, in the moral sphere, the conformity check in the legal sphere. The second proposition is that the idea of universalism of values is crucial to the idea of the unity of the human species: that is implicit in the notion of mankind or the phrase used here, “human community”. Does Rawlsian universalism enable us to make sense of the diversity of the real world? To ground one’s work in those principles is therefore not a contribution to the Westernization of the world: it shows concern for the compatibility of the particular and the universal. The object is not to measure the distance between non-Western civilizations and a Western civilization set up as a model. It is to measure the gap between real-world practices and the principles of justice as fairness everywhere, including in the Western world. Additional difficulty derives from geographic discontinuities, such as frontiers. Sharing the benefits and burdens of social cooperation is difficult in a world fragmented by state limits which create territories with each their own legislations in fiscal, social and environmental areas.  Could the relative well-being of the working-classes in countries of the global North be paid for in part by the exploitation of countries of the global South? This question is very sensitive, and we must beware of instrumentalizing territories and of exonerating the ruling classes of countries of the North of their responsibilities. It is however a question that must be addressed in order to understand what is at play between the social and the spatial; only then will we be able to delineate what is at stake, measure the forces in presence, formulate a project and define political alliances. The diversity of the world goes further than inequalities in development: cultural differences also challenge universalism. The Theory of Justice deals with this, by combining a respect for cultural difference with action in favor of justice, though the application of principles is always difficult and sometimes impossible: but the reality principle should not overcome principles of justice. Bernard Bret

L’universalisme rawlsien confronté à la diversité du réel 2
Le constat de la diversité culturelle peut mettre en évidence l’impérieuse nécessité de valeurs universelles. Il est important pour le sujet de rappeler la Déclaration universelle des Droits de l’Homme proclamée en 1948 par l’Organisation de Nations Unies. Dans ce texte qui relève du droit déclaratif, les États membres de l’organisation ont reconnu des principes au-dessus de leurs législations respectives. Le respect de la hiérarchie des normes exige alors la conformité du droit de chaque pays aux règles du droit universel. On peut ici parler d’une dialectique entre l’éthique et le droit, dans la mesure où l’éthique inspire le droit et où le droit énonce la norme. La qualification éthique des actes inspire leur qualification juridique et pousse à ce que la loi reconnaisse de plus en plus les droits. C’est ainsi, qu’apparut la notion de crime contre l’humanité, selon une procédure qui vaudrait tout autant pour la reconnaissance d’autres crimes ou pour la reconnaissance de droits. On ne s’écarte donc pas du thème de la justice en évoquant de tels faits parce qu’ils ont été l’occasion d’affirmer l’universalisme de certaines valeurs. À cette étape du raisonnement, se pose une question capitale : à quelle condition l’universel peut-il prétendre à la légitimité ? La réponse à cette question se trouve dans la procédure d’énonciation des principes de justice. Une règle qui trouve ses racines dans les usages sociaux d’un groupe ne saurait prétendre à une légitimité universelle, ni même au sein du groupe considéré. Ce serait admettre le communautarisme que d’en faire une norme pour les membres du groupe, et il a été montré comment cela porte atteinte à la liberté des personnes puisque celles-ci se trouvent dépossédées de leur faculté de jugement. Ce serait admettre le totalitarisme que de lui reconnaître une portée normative pour les autres groupes, puisque ceux-ci se verraient imposer des valeurs de l’extérieur. Dans un cas comme dans l’autre, ce renoncement à l’autonomie morale est une abdication de la raison. Elle ne pourrait se comprendre qu’au nom d’une transcendance qui s’imposerait aux hommes : démarche à fondement religieux évidemment incompatible avec l’idée d’universalisme puisqu’elle reposerait sur une croyance non partagée. Fonder la justice sur la raison et seulement sur la raison revient à affirmer l’autonomie du sujet en tant qu’être rationnel et permet à ce dernier de se reconnaître comme partenaire social d’une communauté humaine partageant une communauté de valeurs, parce que tous ses membres sont des êtres rationnels. On l’a compris, le terme de communauté humaine s’oppose ici à l’idée de communautarisme. Il considère les hommes pour ce qu’ils ont en commun, la raison, et non pour ce chacun ou chaque groupe a de spécifique, sa culture. Cela autorise deux conclusions d’étape. La première s’inspire du principe de la hiérarchie des normes dans l’ordre juridique, selon lequel une norme inférieure ne peut contrevenir à une norme supérieure. Dans l’ordre moral, elle dit que les usages sociaux spécifiques aux différentes communautés sont légitimes à la condition expresse qu’ils ne contreviennent pas aux valeurs universelles de la communauté humaine. La confrontation du particulier avec l’universel serait dans l’ordre de la morale le parallèle du contrôle de conformité dans l’ordre du droit. La seconde retient que l’idée d’universalisme des valeurs est garante de l’idée d’unité de l’espèce humaine. C’est ce que contient l’idée d’humanité ou le terme ici employé de communauté humaine.
L’universalisme rawlsien permet-il pour autant de comprendre le mondé réel dans sa diversité ? Se réclamer de John Rawls n’est donc pas se faire l’avocat de l’occidentalisation de la planète. C’est chercher la compatibilité entre l’universel et le particulier. Ce n’est pas mesurer la distance qui sépare les civilisations d’avec la civilisation occidentale érigée en modèle. C’est partout, y compris dans l’aire culturelle occidentale, mesurer l’écart existant entre les pratiques réelles et les principes de la justice comme équité. Répartir les avantages et les charges de la coopération sociale est évidemment difficile dans un monde maillé par des limites étatiques créant des territoires dotés de législations propres en matière fiscale, sociale et environnementale.  le bien-être relatif obtenu par les classes populaires des pays du Nord est-il en partie financé par l’exploitation des pays du Sud ? Question délicate et sans doute dangereuse car la réponse donnée ne doit pas instrumentaliser les territoires ni exonérer de leurs responsabilités les classes sociales dominantes des pays du Nord. Question néanmoins nécessaire pour comprendre le socio-spatial, c’est-à-dire le croisement entre le fait social et l’espace. Question indispensable pour repérer les intérêts en jeu, mesurer les rapports de forces, formuler un projet et définir les alliances politiques. La diversité du monde ne tient pas toute entière dans les inégalités de développement. Il y a aussi les différences culturelles qui, précisément, interrogent l’universalisme. La Théorie de la Justice y apporte réponse car elle permet de mettre en cohérence le respect de la diversité culturelle et l’action pour la justice, bien que la mise en œuvre des principes soit toujours difficile et parfois même impossible : le principe de réalité ne doit pas faire taire les principes de justice eux-mêmes ! Bernard Bret

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