9/02/2015

Sanat ve Yeri Ruhu - D.H. Lawrence G. Verga tercüme etti - Yeri Ruhu tutum ve davranışlar, inanç ve uygulamalar etkile - terçüme etmek ve empati - dil ve yeri ruhu birbirine karışmış

Empathy is a major force driving an author to translation.
Lawrence spent much of his life travelling and this condition of voluntary exile, which is reflected in his literary production, brought him into contact with the Other. That “alien quality” which makes any place unique is what he called “the spirit of place.” The spirit of place should not be understood as something superficial, external, or natural, that is as something simply defining the territory of a given place. Rather, it is the very soul of the place, what differentiates it from all the other places on earth and has influenced behaviour, attitudes, beliefs, the practices of the people inhabiting it. In the essay “The Spirit of Place,” which opens Studies in Classic American Literature (1923), Lawrence defines the concept of spirit of place in terms of a polarity man/environment. In his view, not only does a community permeate a given place by settling there, it is also influenced by that place in the process of building its own identity, its customs, its traditions. The relation Lawrence is talking about is the complex web of connections a man establishes with everyone and everything surrounding him and the novelist’s task is to reveal these relationships, since the novel is to be “the highest example of subtle inter-relatedness that man has discovered”. In other words, literature can be seen as a direct emanation of the spirit of place. Language and culture are strictly interwoven since language reflects the nature and temperament of the people speaking it. Lawrence’s interest in foreign languages and literatures made him extremely curious as regards literary production outside the English-speaking world, with the result that he engaged, directly or indirectly, in the translation of Russian and Italian authors. His activity as a translator includes All Things are Possible (1920) by Leo Shestov, The Gentleman from San Francisco (1922) by Ivan Bunin, Mastro-Don Gesualdo (1923), Little Novels of Sicily (1925), Cavalleria Rusticana and Other Stories (1928) by Giovanni Verga, and The Story of Doctor Manente (1929) by Francesco Grazzini.
Lawrence’s interest in Verga, which dates back to 1916, seems to be due to a sort of empathy he felt for the Sicilian author. Empathy is a major force driving an author to translation; writers translate other people’s works because those are the works they would have liked to write themselves and their translation practice is, therefore, only a part of the continuum of a writer’s life. It is highly probable, therefore, that Lawrence’s interest in Verga was strictly linked to the former’s conviction that human beings are tied and conditioned by the nature of their homeland. Verga’s works are rooted in the “spirit of place” and his characters are perfect emanations of the spirit of Sicily. According to Lawrence, it is the link between Verga and his homeland that enabled him to write such great works; Verga’s early works, those he wrote when he lived in Milan, are minor works since “the man had not found himself. He was in his wrong element”.
Verga’s language is very complex also for an Italian native-speaker and, therefore, extremely difficult to translate. Lawrence was aware of the hard task inherent in translating Verga. Yet, Verga’s language is not a real mimesis of the language spoken in “the lanes among the fields” of Sicily, where people are very likely to speak dialect, it is rather a blend of Italian and Sicilian, a sort of mental projection and reinterpretation of the Sicilian dialect.. It is an artful simulation which produces the effect of a direct transcription of the language really spoken in Sicily at the time Verga lived. This, on the one hand, roots the characters in their place of origin and, on the other hand, fits the author’s poetics of realism. “Stand[ing] face to face with the naked, honest fact” implies the absence of the author’s voice from the page and the elimination of the omniscient narrator. This leaves the narration to an anonymous narrator belonging to the same reality as the characters, sharing their ethics, beliefs, superstitions, and prejudices (Tellini xxii). This stylistic choice makes it necessary to abandon the traditional literary language and to adopt a new style: Verga’s language is highly colloquial, it follows the syntax of Southern Italian with several idioms, proverbs, sayings, cultural connotations and references, particularly religious, enriched by archaisms and tuscanisms. Maria Cristina Consiglio


L'art et l'esprit du lieu : D.H. Lawrence traduit Giovanni Verga
D.H. Lawrence va passer une grande partie de sa vie à voyager, une attitude d'exil volontaire que l'on retrouve dans la production littéraire qui l'amène à une réflexion sur l'Autre. Cette 'spécificité étrangère' qui exprime la particularité de chaque localité, il appelle cela 'l'esprit du lieu'. L'esprit du lieu ne saurait être perçu comme quelque chose de superficiel, extérieur ou naturel, c'est à dire quelque chose qui se définirait simplement par le territoire d'un lieu déterminé. Mais bien plutôt comme l'âme même du lieu, ce qui le singularise des autres endroits sur terre et qui va influencer le comportement, les attitudes, les croyances et les coutumes de ses habitants. Dans son essai 'L'Esprit du Lieu' Lawrence définit le concept en termes de polarité homme/environnement. Selon lui, au-delà de l'imprégnation de la population humaine par le lieu où elle s'est fixée, la communauté va être influencée par ce lieu au cours de la construction de son identité, de ses coutumes et de ses traditions. Cette relation étroite dont D.H. Lawrence parle se définit par un réseau complexe de connections que l'homme va établir entre lui et ses congénères et tout son environnement, aussi la tâche de l'écrivain consiste-t-elle à révéler ces relations puisque le roman doit être la meilleure illustration de l'interdépendance subtile que l'homme découvre. On peut alors considérer la littérature comme une émanation directe de l'esprit du lieu. Langue et culture s'imbriquent de manière systématique puisqu'une langue reproduit précisément la nature et le tempérament des gens qui la parlent. L'intérêt de D.H. Lawrence pour les langues et la littérature étrangères a façonné sa curiosité à l'égard des productions littéraires hors de la sphère anglophone, et par conséquent il va s'engager de manière plus ou moins directe dans la traduction d'auteurs russes et italiens. En tant que traducteur il va explorer entre autres : All Things are Possible (1920) by Leo Shestov, The Gentleman from San Francisco (1922) by Ivan Bunin, Mastro-Don Gesualdo (1923), Little Novels of Sicily (1925), Cavalleria Rusticana and Other Stories (1928) by Giovanni Verga, and The Story of Doctor Manente (1929) by Francesco Grazzini.
L'intérêt de D. H. Lawrence pour G. Verga remonte à 1916 et semble être du à une sorte d'empathie que l'auteur ressentait pour l'auteur sicilien. L'empathie est la principale impulsion nécessaire à l'auteur de la traduction ; les écrivains traduisent les travaux d'autres auteurs qu'ils auraient aimé écrire eux-mêmes, ainsi la traduction devient le continuum de leur vie d'auteurs. Ainsi, il est plus que probable que l'attention portée par D.H. Lawrence pour G. Verga était rigoureusement associée à sa conviction que les êtres humains sont liés et conditionnés par la nature de leur pays d'origine. Les travaux de G. Verga sont ancrés dans 'l'esprit du lieu' et ses personnages sont les émanations parfaites de l'esprit de la Sicile. Selon D. H. Lawrence, le lien entre G. Verga et sa patrie lui a permis d'écrire des travaux admirables révélateurs de cet esprit ; les premières romans de G. Verga, qu'il a écrits quand il habitait à Milan, sont d'ordre mineur : « l'homme ne s'était pas encore trouvé. Il était dans un environnement inapproprié. ».
Le langage utilisé par G. Verga est tout aussi compliqué peut-être pour un Italien locuteur natif et par conséquent très difficile à traduire. D. H. Lawrence était conscient de l'ampleur de la tâche qu'il s'était donnée en traduisant G. Verga. Cependant la langue utilisée par G. Verga dans ses romans n'est pas une mimêsis de celle parlée par les paysans dans les champs de Sicile où la population utilise un dialecte qu'on ne retrouve pas dans les romans. G. Verga emploie un brassage de Sicilien et d'Italien, une sorte de projection mentale et de réinterprétation du dialecte sicilien. Ce déguisement ingénieux produit l'effet d'une transcription directe de la langue sicilienne parlée au moment où G. Verga y résidait. Ainsi, les personnages trouvaient d'une part leur lieu d'origine et de l'autre cela servait tout aussi bien la poésie et le réalisme de l'auteur. « Etre debout, confronté à la nudité et l'honnêteté des faits » implique l'absence sur la page de la voix de l'auteur et la disparition de son omniscience. Le récit est alors entre les mains d'un narrateur appartenant à la même réalité que celle de ses personnages, partageant leur convictions éthiques, leurs croyances, leurs superstitions et leurs préjugés. Ce choix stylistique nécessite l'abandon du langage de la littérature traditionnelle pour adopter un style nouveau. G. Verga utilise un langage populaire conforme à la syntaxe de l'Italie du Sud, des expressions et proverbes variés, des dictons, des connotations et références culturelles principalement religieuses enrichis par des archaïsmes et expressions de Toscane. Maria Cristina Consiglio
Giovanni Verga



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