On the Ush-Kashghar-Srinagar path and Saint Veneration in Xinjiang
Among
the Turkic sovereigns of Central Asia, Satûq Bughrâ Khân was the
first who embraced Islam. People began to venerate him at his
mausoleum immediately after his death until the 16th century. The
mausoleum has been one of the most important pilgrimage destinations
in the history of Eastern Turkestan from its Islamization to the
present.
The
current Ordam-Padishah System (The Oasis of Yangi Hissar) deals with
a network of pilgrimage places, known as the Ordam-padishah system,
situated in desert east of Yangi-Hissar, an oasis town between
Kashgar and Yarkand. The word Ordampadishah is said to refer to
Sultân ‘Alî Arslan Khân, a grandson of Satûq Bughrâ Khân of
the Qarakhanid dynasty. Ordam-padishah is also the name of the most
important and central mazâr in this area. Presently this mazâr is
called the Ordam-mazar. This article explores the history of this
system using manuscripts and literature in Chagatay, Persian and
Chinese while describing the results of fieldwork
We
can clearly see how saint veneration continues in Communist China.
Then there is a description of the desacralization process of certain
mausoleums before and after 1949. In Communist China saint veneration
was never deeply persecuted in spite of Marxists and surveillance by
the State (excepting the Cultural Revolution). Special attention is
devoted to the very popular mausoleum of Ordam in the area of
Yengisar since it allows us to understand one dimension of Beijing
policy regarding saint veneration and Islam in Xinjiang. I present
some “family mausoleums” which continue a Central Asian religious
tradition no longer practiced in Western Turkestan in addition to
presenting some mausoleums linked to “honor groups” (or holy
families), like the Khwâjas. The Afâq Khwâja Sufi Complex in
Kashghar can be regarded following the analysis of architecture and
urban patterns of oases that can be considered according to the
climatic situation and the question of interculturality. The
mausoleum of the Sufi king Apaq Khoja (1626-1694) in Kashgar has been
the main symbol of Islam and Sufism in Eastern Turkestan since the
17th century. The Chinese have made many changes in architectural
representations (survey drawings) of the shrine. Whether or not we
can find regular organization in surveys, we can infer whether the
Apaq Khoja complex takes its references in Chinese models. These
representations reveal a remodeling of building drawings by Chinese
authors which perpetuates a Chinese iconographic tradition in books
dealing with Islamic Uygur buildings in Xinjiang. There is also a
study of symbols legitimizing mausoleums and of major devotional
activities. I compare devotional practices in Eastern Turkestan with
their equivalents in Western Turkestan and in the rest of the Muslim
world e.g., circumambulation (tawwâf), hanging up the rod (tugh),
ritual meals, and fumigations. The article also investigates the
roles played by the men in charge of the pilgrimage (baqquchi, shâh,
supi, jarupkäsh, bakhshi, `ashiq). The last part of the article
deals with an analysis of the critics of saint veneration developed
by contemporary Uygur intellectuals, more or less linked with the
Communists, but whose critique is more inspired by 19th-20th Muslim
reformism (Jadidism) than by Marxism. This analysis is based on Uygur
literature published between 1988 and 2000. Summary of an
article from Thierry Zarcone.
La
voie Ush-Kashghar-Srinagar et le Culte des saints au Xinjiang Satuq
Bughra Khân est le premier souverain turk d’Asie centrale qui ait
épousé l’islam. Son mausolée est l’objet d’un culte dès sa
mort ; c’est au cours du XVIe siècle au plus tard que le défunt
est considéré comme un saint. Ce mausolée a toujours été et est
encore le principal lieu qui illustre l’histoire du Turkestan
oriental depuis son islamisation jusqu'à nos jours.Le
Système de Ordam-Padishah (oasis de Yangi Hissar) est un réseau de
lieux de pèlerinage, connu sous le nom générique de système
de Ordam-padishah, qui se trouve situé en plein désert de dunes de
sables à l’est de la ville oasis de Yangi-Hissar, entre Kashgar et
Yarkand. Le mot Ordam-padishah est supposé faire référence à
Sultân ‘Alî Arslan Khân, petit-fils de Satûq Bughrâ Khân de
la dynastie qarakhanide. Ordam-padishah est aussi le nom du principal
mausolée de cet ensemble. Aujourd’hui il est appelé Ordam-mazar.
On
voit que le culte des saints musulmans se maintient dans la Chine
communiste. Des opérations de désacralisation ont frappé certains
mausolées avant et après 1949. En Chine communiste, le culte des
saints, quoique dénoncé par les marxistes et surveillé par les
autorités, n’a jamais connu une réelle persécution, à
l’exception cependant des exactions commises durant la Révolution
culturelle. Une attention particulière est accordée au cas du grand
mausolée historique et haut lieu de dévotion populaire de Ordam
(région de Yengisar) parce que celui-ci nous permet de comprendre un
des aspects de la logique de la politique de Pékin à l’égard du
culte des saints en particulier et de l’islam au Xinjiang en
général. Sont également étudiées, en raison de leur originalité,
des “mausolées de famille » qui perpétuent aujourd’hui encore
une tradition religieuse centrasiatique qui s’est perdue en Asie
centrale exsoviétique, et des mausolées liées à des « groupes
d’honneur » (ou « saintes familles »), comme les khwâjas. Le
complexe soufi de Âfâq Khwâja à Kashgar dont l’analyse peut se
faire selon deux axes principaux : la situation climatique et la
question de l’interculturalité. Le mausolée du roi soufi Apaq
Khoja (1626-1694), à Kashgar est, depuis le XVIIe siècle, le
principal symbole de l’islam et du soufisme au Turkestan oriental,
et sa représentation architecturale chinoise de ce lieu saint
divergent. Les changements dans la représentation architecturale
entraînent des conséquences graves. Selon que nous trouvons ou non
un tracé régulier dans les plans, on peut en conclure que le
complexe de Apaq Khoja s’inspire ou non de modèles chinois. Ces
représentations révèlent une nouvelle lecture des dessins des
bâtiments par les auteurs chinois. L’objectif est de perpétuer
une tradition iconographique chinoise dans les livres qui traitent de
la construction islamique uygur au Xinjiang Les symboles de
légitimité des mausolées et les principaux actes de dévotion du
culte des saints sont analysés en insistant sur les particularités
locales qui distinguent le culte des saints au Xinjiang du même
phénomène au Turkestan occidental et dans le reste du monde
musulman (circumambulation – tawwâf ; fixation de l’étendard –
tugh ; repas rituel et chaudron, fumigations). De même, sont
étudiées les fonctions occupées par les desservants des lieux
saints (baqquchi, shâh, supi, jarupkäsh, bakhshi, ashiq). La
dernière partie est réservée à l’analyse du discours contre le
culte des saints qui a été élaboré par des intellectuels uygurs
contemporains, plus ou moins liés au pouvoir communiste, mais dont
l’argumentation s’inspire davantage des thèses du réformisme
musulman (jadidisme) des XIXe-XXe siècles que du marxisme. Cette
analyse s’appuie sur plusieurs articles et ouvrages publiés en
langue uygur entre 1988 et 2000. Résumé d’un article de
Th. Zarcone.
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