QUALITY
OF LEGAL AID LAWYER 2
- Failure to Act or Absenteeism
Absenteeism
will generally be considered to be a failing that is manifest to the
State. In
Artico
v Italy, the lawyer appointed to the applicant declined to
represent him from the
outset
of the case, on the basis of his other commitments and his
ill-health. Despite that,
the
Government failed to substitute the appointed lawyer with another
legal
representative.
In finding a breach of Article 6(3), the ECtHR held that when an
appointed
lawyer is prevented from performing his duties and the authorities
are aware
of
the situation, they have an obligation either to replace him or to
make sure he fulfills
his
obligations.
Silence
and failure to undertake basic functions can also be a manifest
failure
warranting
State intervention. In Falcao dos Santos v Portugal, the
lawyer attended
court
but remained silent; he did not cross-examine witnesses or otherwise
intervene on the applicant’s behalf. The applicant repeatedly
complained about his poor legal
representation
to the authorities. The ECtHR found that the authorities failed to
guarantee
real assistance, as opposed to mere “appointment” of the lawyer,
and that
they
had a duty to intervene.
Similarly,
in the Human Rights Committee decision of Borisenko v Hungary, the
Committee
found a breach of Article 14(3) of the ICCPR where the legal aid
lawyer
failed
to appear at the applicant’s interrogation or his detention
hearing. The Committee
stated
that it was incumbent upon the state party to ensure that legal
representation was
effective.
Conflicts
of Interest - If the legal aid lawyer is acting under a conflict
of interest, this will usually be a manifest
failure warranting State intervention. In Moldoveanu v Romania,
three codefendants
were
represented by the same State appointed lawyer, despite the fact that
their
interests were contradictory: two of the defendants had confessed,
while the third
(the
applicant to the ECtHR) had pleaded not guilty. Although the
applicant did not
complain
about the ineffective legal aid, it did not relieve the authorities
from their duty
to
ensure effective legal assistance.
Dissatisfaction
with Performance of Lawyer - Mere dissatisfaction with the manner
in which the lawyer runs the case, or minor errors or defects in the
lawyer’s work, are unlikely to lead to a situation in which the
State is obliged to intervene. In Kamasinski v Austria, the
applicant complained about the quality of his legal aid lawyer.
However, unlike the lawyer in the Artico case, who “from the
very outset ... stated that he was unable to act”, the applicant’s
lawyer took
a
number of steps prior to the trial, including visiting the applicant
in prison, lodging a
complaint
against the decision to remand in custody, and filing motions for the
attendance
of witnesses. Although the lawyer’s work could be criticized, the
ECtHR
held
that the circumstances of his representation did not reveal a failure
to provide legal
assistance
as required by Article 6(3) or a denial of a fair hearing under
Article 6(1) of
the
ECHR.
However,
in certain circumstances the ECtHR has held that the poor or
defective work
of
the lawyer can amount to a “manifest failure”. In Czekalla v
Portugal, the legal aid
lawyer
failed to comply with a “simple and purely formal” rule when
lodging an appeal.
As
a result the appeal was dismissed. The applicant was in a
particularly vulnerable
position,
as a foreigner who did not speak the language of the courts, and he
faced a
lengthy
prison sentence. The ECtHR held that:
“the
State cannot be held responsible for any inadequacy or mistake in the
conduct
of
the applicant’s defence attributable to his officially appointed
lawyer … however
… in
certain circumstances negligent failure to comply with a purely
formal
condition
cannot be equated with an injudicious line of defence or a mere
defect of argumentation. That is so when as a result of such
negligence a defendant is deprived of a remedy without the situation
being put right by a higher court.”
The
ECtHR held that the lawyer’s failure to comply with the rule when
lodging the
appeal
was a manifest failure which called for positive measures by the
State. The
ECtHR
further explained that “The Supreme Court could, for example, have
invited the
officially
appointed lawyer to add to or rectify her pleading rather than
declare the
appeal
inadmissible”.
Similar
rules have been set down by the Human Rights Committee applying
Article
14(3)
of the ICCPR. In Smith and Stewart v Jamaica, the Committee
held that the State
party
cannot be held accountable for lack of preparation or alleged errors
made by
defence
lawyers unless it has denied the complainant and his lawyer time to
prepare the
defence
(see below), or unless it should have been manifest to the court that
the
lawyers’
conduct was incompatible with the interests of justice.
Open Society Foundation
CHOIX
DE L'AVOCAT COMMIS D'OFFICE 2 - Défaut de diligence ou
absentéisme
L’absentéisme
sera généralement considéré comme une carence manifeste pour
l’État.
Dans
Artico v Italy, l’avocat commis d’office pour le requérant
a refusé de le représenter dès
l’origine sa désignation, invoquant d’abord d’autres
engagements, puis son état de santé.
En dépit de cela, l’État n’a pas désigné d’avocat
remplaçant. La CEDH a jugé que cela
constituait une violation de l’article 6(3), considérant que
lorsqu’un avocat commis
d’office
est dans l’incapacité de remplir sa mission et que les autorités
ont été averties de la
situation, elles ont l’obligation soit de le remplacer, soit de
l’amener à s’acquitter de sa mission.
Le
silence et le refus d’accomplir les diligences de base peuvent
également constituer une carence
manifeste exigeant l’intervention de l’État. Dans Falcao dos
Santos v Portugal, l’avocat
était présent à l’audience, mais a gardé le silence. Il n’a
pas interrogé les témoins et
n’est pas intervenu en faveur du requérant. Le requérant s’est
plaint à plusieurs reprises
auprès des autorités de la mauvaise qualité de sa représentation.
La CEDH a jugé
que
les autorités ne lui avaient pas accordé d’assistance réelle,
laquelle diffère de la simple
« nomination » d’un avocat, et qu’elles avaient le devoir
d’intervenir.
De
la même manière, dans la Décision du Comité des Droits de l’Homme
Borisenko v
Hungary,
le Comité a jugé que le fait qu’un avocat commis d’office ne
soit pas présent
lors
de l’interrogatoire du requérant, ni à l'audience sur sa
détention, constituait une
violation
de l’article 14(3) du PIDCP. Le Comité a déclaré que l’État
avait l’obligation de
s’assurer
du caractère effectif de la représentation.
Conflit
d'intérêt - Le fait pour un avocat commis d’office d'agir en
dépit d’un conflit d’intérêt constituera généralement une
carence manifeste exigeant l’intervention de l’État. Dans
Moldoveanu v Romania, trois codéfendeurs étaient représentés
par le même avocat commis d’office, en dépit du fait que leurs
intérêts étaient contradictoires : deux des défendeurs avaient
avoué, alors que le troisième (requérant devant la CEDH) avait
plaidé non coupable. Bien que le
requérant
ne se soit pas plaint du caractère non-effectif de l'aide
juridictionnelle, ceci ne
dispensait
pas les autorités de leur obligation de garantir une aide
juridictionnelle
effective.
Caractère
insatisfaisant des prestations de l'avocat - Le caractère
simplement insatisfaisant de la manière dont l’avocat conduit
l’affaire, ou les erreurs ou fautes mineures commises par l’avocat,
conduisent rarement à des situations exigeant l'intervention de
l’État. Dans Kamasinski v Austria, le requérant se
plaignait de la qualité de son avocat commis d’office. Cependant,
contrairement à l’avocat dans l’affaire Artico qui, «
avait déclaré dès l’origine (…) qu’il ne pouvait pas agir »,
l’avocat du requérant a effectué un certain nombre de
diligences avant le procès,
notamment
une visite du requérant en prison, le dépôt d’une contestation
contre la
décision
de mise en garde à vue, et le dépôt de requêtes pour la
comparution de témoins.
Bien
que le travail de l’avocat puisse être critiqué, la CEDH a jugé
que sa représentation
ne
révélait pas une carence de l’aide juridictionnelle telle que
prévue par l’article 6(3), ni
un
déni de procès équitable aux termes de l’article 6(1) de la
Convention.
Cependant,
dans certains cas, la CEDH a jugé que la mauvaise qualité ou le
caractère
incomplet
des diligences de l’avocat pouvaient constituer une « carence
manifeste ».
Dans
Czekalla v Portugal, l’avocat commis d’office n’avait
pas respecté les règles de
procédure
« simples et purement formelles » exigées pour interjeter appel.
En
conséquence,
l’appel avait été rejeté. Le requérant était dans une position
particulièrement
vulnérable
car, étant étranger, il ne parlait pas la langue du tribunal, et il
encourait une
longue
peine de prison. La CEDH a jugé que :
«
L’État ne peut être tenu responsable de toutes les erreurs ou
défaut d’appréciation
commis
au cours de la défense du requérant par son avocat commis d’office
(…).
Cependant,
(…) dans certaines circonstances, la négligence qui consiste à ne
pas
respecter
une condition purement formelle ne peut pas être comparée au choix
non
judicieux
d’une ligne de défense ou à un simple défaut d’argumentation.
C’est le cas
lorsqu’en
conséquence de cette négligence un défendeur est privé d’un
droit sans que
la
situation puisse être réparée par une juridiction supérieure ».
La
CEDH a jugé que la carence de l’avocat n’ayant pas respecté les
règles de procédure
lors
de l'appel était une carence manifeste exigeant de l’État des
mesures positives. La
CEDH
a précisé que « la Cour suprême aurait pu, par exemple, inviter
l’avocat commis
d’office
à compléter ou rectifier sa déclaration d’appel plutôt que de
déclarer celui-ci
irrecevable
».
Des
règles similaires ont été appliquées par le Comité des Droits de
l’Homme dans
l’application
de l'article 14(3) du PIDCP. Dans Smith and Stewart v Jamaica,
le Comité a
jugé
que l’État ne pouvait être tenu responsable du manque de
préparation ou des erreurs
prétendument
commises par les avocats de la défense, sauf si l'État a privé le
requérant et
son
avocat du temps nécessaire pour la préparation de la défense (cf.
ci-après), ou si le
tribunal
aurait dû constater que le comportement des avocats était
manifestement
incompatible
avec l'intérêt de la justice.
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