10/18/2014

Uluslararası hukuk - Davacı-Devlet dilemma - hukuka aykırı delil toplama - Devletlerin egemenlik - tek taraflı yöntemleri bir çözüm değildir

THE PLAINTIFF'S DILEMMA: ILLEGALLY OBTAINED EVIDENCE AND ADMISSIBILITY IN
INTERNATIONAL ADJUDICATION By W Michael Reisman and Eric E. Freedman
A suit cannot be pressed, whether on the domestic or international level, without supporting evidence. The processes of gathering such evidence are carefully regulated in many developed legal systems, in part because experience has shown that too zealous a pursuit of evidence can easily transform institutions designed to resolve conflict into a rationalization and a setting for possibly even more rancorous conflict. When some part of the state apparatus is prosecuting a case, liberal democracies have often imposed more stringent regulations as part of what we may call, in a non documentary sense, the "constitutional" or "rule of law" tradition, that continuing compact between governors and governed about restraint in the use of official power.. In any system of "rule of law," norms permitting as well as norms restraining the overly zealous collection of evidence for judicial purposes are under continuing stress. Defendants plead that judicial inquiry is being exploited as an excuse to conduct wide-ranging interventions into protected private spheres. Potential plaintiffs claim that they cannot prove their cases unless evidence completely within the control of the defendant is discovered. If the gravamen of the dispute is not merely a personal injury, but an allegation that the defendant, in not "playing by the rules," is harming the entire community, the plaintiff may argue with some cogency that prosecution of the case to his advantage, as well as vindication of the relevant norms to the community's, will be rendered impossible. The government apparatus bringing criminal or civil suits on behalf of the community often lodges a similar argument. With the extraordinary growth in the technology of crime, government personnel frequently maintain that they are unable to gather evidence for prosecution and for the protection of public order unless restraints on the gathering of evidence are relaxed.' This claim eventually stirs and then is countered by the ancient fear that the apparatus of justice may degenerate into little more than another instrument of elite control over an intimidated rank and file.  In international adjudication, the problem is, if anything, aggravated. Formally speaking, there is no public prosecutor jure gentium; virtually all adjudications are initiated and conducted by states and against states. Compulsory and effectively sanctioned methods for securing necessary evidence, devices such as the interrogatory, discovery, and the subpoena duces tecum found in many domestic legal systems, do not exist. The "rule in Parker's case,"' which admonishes states to yield all the information pertinent to the suit and under their control, is often an empty piety; even if the defendant-state were willing to inventory all the pertinent evidence it had, there is really no way a plaintiff state can compel it to surrender evidence that may be indispensable to the prosecution of its case. Hence, in international law, even more than in domestic systems, pressure may mount for the unilateral (and in some instances unlawful) gathering of evidence. But unilateral methods can themselves become a new source of conflict. This is, in short, the plaintiff's dilemma.

The plaintiff's dilemma confronts international tribunals with difficult and important choices. When confronted with evidence secured unlawfully by a government department, a municipal court has the option of accepting the evidence while at the same time penalizing the specific agent responsible for its acquisition. But since international tribunals cannot penalize particular officers within a state, they do not have this option. International decision makers, when presented with claims supported by illegally obtained evidence, must balance the needs of a good faith plaintiff to secure evidence for its case against the rights of the defendant to the integrity of its own processes of confidentiality and secrecy. Yet the decision maker must also consider the more general need of the international community to maintain respect for the "sovereignties" of states. Because world order may be seriously threatened by evidentiary incursions, the international tribunal must be very sensitive to the provocativeness of an unlawful gathering of evidence and the consequences it may precipitate, no matter how damning the evidence retrieved may be.

LE DILEMME DE LA PARTIE DEMANDERESSE :  PREUVES OBTENUES PAR DES VOIES ILLEGALES DANS L'EXERCICE DE LA JURIDICTION INTERNATIONALE W Michael Reisman and Eric E. Freedman Yale Law School
Aucune action judiciaire ne peut être retenue, à un niveau régional ou international, sans éléments de preuve. Les processus de recueil de preuves sont rigoureusement règlementés au sein de systèmes judiciaires développés, en partie parce que l'expérience a montré qu'une recherche excessive de preuve peut facilement transformer le modèle institutionnel de résolution des conflits en une rationalisation débouchant sur un conflit plus virulent encore. Dans les cas où l'Etat poursuit, les démocraties libérales ont souvent imposé des règlements strictes, anciens composants en quelque sorte de la tradition constitutionnelle ou de l'Etat de Droit, ce contrat inaltéré entre les gouvernants et les gouvernés, qui indique la mesure de la retenue dans l'usage du pouvoir officiel. Quelque que soit l'Etat de Droit, les normes qui autorisent ou les normes qui limitent l'abus d'utilisation des preuves à des fins judiciaires sont sans cesse invoquées. Les personnes mises en cause disent que l'enquête judiciaire devient une excuse pour procéder à des interventions plus vastes au sein de la sphère privée censée être protégée. La partie demanderesse affirme ne pas pouvoir établir leur affaire juridique sans l'existence de preuve entièrement sous le contrôle de la partie défenderesse. Si le principal grief du litige ne repose pas uniquement sur un préjudice personnel mais sur une allégation de la partie défenderesse qui en ne 'respectant pas les règles' porte préjudice à toute une communauté, la partie défenderesse peut faire valoir de manière efficace que la poursuite de l'affaire ainsi que les justifications des normes inhérentes à la communauté se révèlent impossibles. Le service publique qui déclare des actions judiciaires civiles ou pénales au nom de la communauté présente souvent le même argument. L'évolution extraordinaire des technologies ralentit le travail des agents publics qui prétendent ne pas pouvoir rassembler les preuves nécessaires aux poursuites et au maintien de l'ordre sauf si les restrictions imposées sur le recueil de preuves deviennent plus permissives. Cette réclamation évidement se retrouve contrecarrée par l'ancienne crainte ainsi ravivée que l'appareil judiciaire n'en soit réduit à devenir un instrument de contrôle par l'élite d'agents intimidés.
Quant aux procédures judiciaires internationales le problème se retrouve de fait aggravé. Officiellement il n'y a pas de Ministère Public au sein des Nations Unies ; pratiquement  tous les jugements sont initiés et conduits par les Etats et contre les Etats. Les contraintes et méthodes efficacement sanctionnées d'obtention d'éléments de preuve, d'ordonnance de production de pièces qu'on trouve dans de nombreux systèmes juridiques nationaux n'existent pas. La règle dans "l'affaire du juge Parker" exhorte les Etats à déposer toutes les informations jugées utiles aux  poursuites judiciaires sous le contrôle d'un juge n'est qu'un voeu pieux ; même si l'Etat défendeur était prêt à vouloir inventorier toutes les preuves pertinentes à sa disposition, en aucun cas l'Etat plaignant ne peut le contraindre à remettre les preuves indispensables au jugement de l'affaire. Par conséquent, en droit international, bien plus que dans les systèmes juridiques nationaux, la pression sera de plus en plus forte (parfois même illégale) pour une action unilatérale de recueil des preuves. Cependant les méthodes unilatérales peuvent elles-mêmes devenir source de conflit. Et c'est là le dilemme de la partie demanderesse.                                                                      
En raison de ce dilemme de la partie demanderesse, les tribunaux internationaux se retrouvent confrontés à des choix importants et difficiles. Confronté à des preuves obtenues illégalement par un ministère, le tribunal d'instance a l'option d'accepter des éléments de preuve tout en pénalisant l'agent responsable de leur acquisition. Les tribunaux internationaux n'ayant pas la possibilité de sanctionner les agents de l'Etat n'ont pas cette alternative. Les décideurs internationaux face à des plaintes établies grâce à des preuves illégalement recueillies doivent équilibrer d'une part les besoins d'une partie demanderesse de bonne foi qui protègent ses éléments de preuve et de l'autre les droits de la partie défenderesse à  protéger l'intégrité de la confidentialité et du secret de son affaire juridique. Cependant le décideur doit également prendre en compte la nécessité plus générale du maintien du respect de la souveraineté des Etats par la communauté internationale. Parce que l'ordre du monde peut être sérieusement menacé par l'incursion de dossier de preuves, les tribunaux internationaux doivent rester attentifs à l'attitude provocante du recueil illégal de preuves et ses conséquences, même si  les preuves recueillies sont accablantes. 

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