5/07/2014

Uygur milliyetçiliği - anti-sömürgeci bir harekettir - diyaspora

Uyghur nationalism in Xinjiang: identity and political expressions of suffering. During the last twenty years, political turmoil was on the increase along with Uighur nationalist feelings. Connected to China in the middle of the 18th century, the Xinjiang (Eastern Turkestan) is largely inhabited by Muslims Turkish speaking people among whom a great majority of Uyghurs. Despite a long tradition of exchanges with China, these peoples culture and religion relate them first of all to the Central Asian world. During the first half of the 20th century, passed on by the local elites in touch with Turkey and Russian Tatars, reformism from Pan-Turkism paved the first ideological way of anti-colonial movements in Xinjiang. China, shared between the need to open its borders to economic flows and the desire to isolate Uyghur opposition from any external support nor subversive influences, has set a combination of political governance in economic development through strengthening security cooperation with its neighbors, the ongoing process of demographic colonization and the toughening of turmoil repression against political and religious activities considered as illegal. Colonization and its economic consequences are heavy on Uyghur people: they are the foundations of turmoil grievances. Indeed, colonization leads in Xinjiang, through a complex process, to exclude national minorities from  the distribution of new wealth created by the development of the region. As the national minorities grow poor on socio-economical level in Xinjiang, the tenuous living conditions are compounded by the near non-existence of a system of social protection. Young Uyghur underemployment led to increase in criminality and consumption of drugs very badly experienced in this Muslim community. When submitted to colonial administrations or perceived as such, socio-economic stratification phenomenon along ethnic lines in the outskirts of certain regions are likely to encourage identity revitalizing with the rise of nationalism. Uyghur elites more numerous have to compete with the Han Chinese and increasingly find it difficult to become better integrated. The moving of this fault line in the area of Uyghur elites inclusion is to some extent Uyghur nationalism 'potentiometer'. After the dark years of the cultural Revolution, the relative openness following Deng Xiaoping coming to power provided an open road  with a vast movement of revitalizing local cultures. The 1980 saw a going back to traditions and Uyghur identity 'imagined cornerstones'. The revitalization of Uyghur culture and Islamic identity, in 1980's,  led to the creation of students associations aimed at promoting Uyghur culture and rights: Tengritakh (Tianshan) association, Eastern Turkestan (Sinkiang) Youth Association, Students Cultural and Scientific association. Off campus, reinvigorating the meshreps (cultural Uyghur associations) is consistent with this determination of revitalizing Uyghur culture and identity. The cultural ties linking Uyghur people to the populations of the newly 'independent' Republics and also the presence of Uyghur diaspora in these countries raised concerns from the Chinese government about solidarities emerged among the Uyghur separatists and these States (or some Uyghur organizations on their territories). The essential part of the Uyghur diaspora has taken refuge in Central Asia where live according to the 1989 Census, 180 000 in Kazakhstan (500 000 according to Uyghur associations), 40 000 in Kirghizstan (250 000 according to associations), 5 000 in Turkmenistan (20 000 according to associations) and headcount hard to estimate in Uzbekistan (many Uyghur there got registered as Uzbek people). Further some of them are in Turkey (around 10 000) and to limited extend in Germany, Australia, Saudi Arabia, Sweden, Canada, United States, India and Pakistan.  Rémi Castets
http://perspectiveschinoises.revues.org/156

Le nationalisme ouïghour au Xinjiang : expressions identitaires et politiques d’un mal-être.
Au cours des vingt dernières années, les troubles au Xinjiang se sont multipliés et le sentiment national ouïghour s’est renforcé. Rattaché à la Chine au milieu du XVIIIe siècle, le Xinjiang (Turkestan oriental) est essentiellement peuplé de turcophones musulmans au sein desquels les Ouïghours sont majoritaires. En dépit d’une longue tradition d’échanges avec la Chine, la culture et la religion de ces populations les rattachent avant tout au monde centre-asiatique. Durant la première moitié du XXe siècle, véhiculé par les élites locales en contact avec la Turquie et les Tatars de Russie, le réformisme panturquiste a posé les premiers jalons idéologiques des mouvements anticoloniaux au Xinjiang. La Chine, partagée entre la nécessité d’ouvrir les frontières aux flux économiques et la volonté d’isoler l’opposition ouïghour de tout soutien extérieur ou influence « subversive », a alors couplé sa politique de développement économique de la région avec un renforcement de la coopération sécuritaire avec ses voisins, la poursuite du processus de colonisation démographique et un durcissement de la répression contre les activités politiques et religieuses considérées comme illégales. La colonisation et ses conséquences socio-économiques sont mal vécues par les Ouïghours : elles constituent le principal grief des mouvements de protestation. En effet, la colonisation tend par un processus complexe à exclure les minorités nationales du Xinjiang du partage des nouvelles richesses générées par la mise en valeur de la région. Le déclassement socio-économique des minorités nationales au Xinjiang se traduit par des conditions de vie précaires aggravées par la quasi-inexistence de système de protection sociale en Chine. Le sous-emploi chez les jeunes Ouïghours a conduit à une augmentation de la criminalité et de la consommation de drogues très mal vécues par cette société musulmane. Sous des administrations coloniales ou perçues comme telles, les phénomènes de stratification socio-économique le long de lignes ethniques dans la périphérie de certains Etats sont susceptibles d’encourager des phénomènes de revitalisation identitaire et de montée du nationalisme. Les élites ouïghour, plus nombreuses et mises en concurrence avec les Hans, ont de plus en plus de mal à s’insérer dans le système. Le déplacement de cette ligne de fracture en matière d’insertion des élites ouïghour constitue en quelque sorte le « potentiomètre » du nationalisme ouïghour. Après les années noires de la Révolution culturelle, la relative ouverture qui a suivi l’arrivée au pouvoir de Deng Xiaoping a laissé la voie ouverte à un vaste mouvement de revitalisation des cultures locales. Les années 1980 ont vu un retour vers les traditions et les « fondements imaginés » de l’identité ouïghour. La revitalisation de la culture et de l’identité islamique des Ouïghours a aussi débouché dans les années 1980 sur la création d’associations étudiantes visant à promouvoir les droits et la culture des Ouïghours : Association Tengritakh (Tianshan), Association des jeunesses du Turkestan oriental, Association culturelle et scientifique des étudiants. Hors des campus, la revigoration des meshrep s’inscrit dans cette volonté de revitaliser la culture et l’identité ouïghour. Les liens culturels qui unissent les Ouïghours aux populations des nouvelles Républiques mais aussi la présence de diasporas ouïghour dans ces pays font craindre que des solidarités émergent entre les séparatistes ouïghours et ces Etats (ou certaines organisations présentes sur leur sol). L’essentiel de la diaspora ouïghour est réfugiée en Asie centrale où elle compte selon le recensement de 1989 au Kazakhstan 180 000 membres (500 000 selon les associations ouïghour), 40 000 personnes au Kirghizstan (250 000 selon les associations), 5 000 au Turkménistan (20 000 pour les associations) et des effectifs difficiles à évaluer en Ouzbékistan (beaucoup d’Ouïghours s’étant fait enregistrer comme Ouzbeks). Le reste de la diaspora est installé en Turquie (environ 10 000 personnes) et, dans des proportions plus restreintes, en Allemagne, en Australie, en Arabie Saoudite, en Suède, au Canada, aux Etats-Unis, en Inde et au Pakistan.


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