5/13/2014

Çelişki ve bağdaşım - görünür ve görünmez - toprak üretiyor, değiştiriyor, eritiyor ilişkileri - toprak somut - ilişkileri soyut - insanlar somut - isimler soyut - hakkı mülkiyet - hakkı mülkiyet.

CONTRADICTION AND COHERENCE
Within a interpretative paradigm, both significance units that determine rituals are described through metaphors by interested ones, the metaphor special emphasis is to possess a broad range of meanings as, for example, agriculture, meteorology, body, blood and moods, etc. Or a second interpretative path is opened up. We may consider, as Daniel de Coppet did, these analogies refer back in the conscience of the persons to an underlying experience that would be "what goes without saying, what all the members of the society share together".  In Melanesia, the relation people have with this share background is not of the nature of what we call faith in the religions of book. And this shared background is described through comparative metaphors such chosen as to make it more obvious, more general. In that respect, to move forward, we may and must reconsider the metaphors used by D. de Coppet conditioned by the notion of conservation, renewal and flow of life (the ritual "revives the society", "allows to maintain its existence" or to "renew it"), but it seems imperative to take account of at least three comparative progresses that this author exploited to analyze rituals : inseparability of religious, political and economic areas in rituals, the relative indistinction of subjects and objects when circulating (being given or received) and consequently, the fact that human beings, as animals, things, and the supernatural beings are all made of the same components that form the cosmos, and that is not things that present as concrete but rather as various relationships.
Contradiction and Coherence - However logical contradiction through words, rituals or heterogeneous facts is spelled out by a society, is not necessarily the sign of lack of coherence for the members of this society. Sometimes contradiction shows a change in level value. What is true of one reference value will not necessarily be for a reference to another value. Yet one could conceive contradiction as apparent, as a result of social prejudices and that is only needed to be lift away to show that for the studied society there is no termination but continuity between both concepts.
Melanesians regard relationships as manufacturing things and more broadly the world, such as we think work manufactures things. Hence, as a consequence, they assume that earth is the product of relationships that made it appear: kinships, policies, wars, etc. But simultaneously they are owners of their lands with interest of promoting its products through negotiating rules covering trade with foreign companies (mines, rare essences of noble plants, etc). They also assume that earth is an object that produces things to benefit the human beings. Therefore there is an apparent contradiction between both points of view. Yet in Melanesian mind, the producing aspect of earth is not a bar to the dimension of its cosmological universe. Both are source of life. In the first meaning, in cosmological universe, earth is intangible and can be thought of a trademark for the presence of one clan on earth. By contrast, in the second meaning, earth is alienable :
"Trees and earth from which they originated, are tangible and one can possess them. In fact, trademarks are "things-in-action" : rights that in contrast to rights of possession, may only be claimed by a legal action. They belong to this intellectual property category generally described as tangible."
On Melanesian lands one protects signs of ancestral limits. These borders function as "things-in-action" in no other way than when enabled by the clan in their entireties. In Melanesia working is about fabricating relationships, create them, modify them, dissolve them. The work of earth is similar to this work with relationships. It is fabricating groups. Earth fabricates human beings in relation to each other, these human beings bear names and also plants which as soon as being part of exchanges will be associated to these same names. Named plants and named humans become consequently extensions of land and the clan includes all past and future generations and all the products earth can generate. Translated by myself, author Andre Iteanu, in "La Cohérence"


 Contradiction et coherence
Au sein d'un paradigme interprétatif, on dira que chacun des blocs de signification qui compose les rituels est décrit par les intéressés à l’aide d’une métaphore qui a pour particularité de posséder un spectre large de signification comme, par exemple, l’agriculture, la météorologie, le corps, le sang, les humeurs corporelles, etc.
Ou bien une seconde voie interprétative est ouverte. On peut considérer, comme Daniel de Coppet, que ces analogies renvoient dans la conscience des intéressés à une sorte d’épure sous-jacente qui serait « ce qui va de soi, ce que les membres de toute société partagent entre eux ». En Mélanésie, le rapport que les sujets entretiennent avec ce fond partagé n’est pas de l’ordre ce que nous appelons la foi dans les religions du livre. Et ce fond partagé est décrit à l’aide de métaphores comparatives choisies de manière à le rendre manifeste et général. Dans cette voie, pour aller de l’avant, on peut, et on doit, reconsidérer les métaphores que Daniel de Coppet a retenues et qui sont sous-tendues par l’idée de conservation, de renouvellement et de circulation de la vie (le rituel « relance la société », « permet de la perpétuer », ou de la « renouveler »), mais il me semble impératif de prendre en compte au moins trois avancées comparatives que cet auteur a  l’analyse des rituels : l’inséparabilité des domaines religieux, politique et économique dans les rituels, l’indistinction relative des sujets et des objets lorsqu’ils sont en train de circuler (être donnés ou reçus) et en conséquence, le fait que les êtres humains, comme les animaux, les choses et les êtres surnaturels sont tous composés des mêmes éléments qui forment le cosmos, c’est-à-dire, non pas des choses qui se présentent comme des matières, mais comme une diversité de relations.

Contradiction et cohérence

 Qu’une société énonce une contradiction logique, par la parole, dans les rituels ou dans des faits qui semblent hétérogènes, n’est pas nécessairement le signe d’une absence de cohérence pour les membres de cette société. Parfois, la contradiction marque un changement de niveau de valeur. Ce qui est vrai en référence à l’une des valeurs ne l’est plus en référence à une autre. Mais on peut concevoir aussi que la contradiction n’est qu’apparente, qu’elle relève de nos préjugés sociaux qu’il suffit de lever pour montrer  qu’au regard de la société étudiée, il n’y a pas rupture, mais continuité.

Les Mélanésiens considèrent que les relations produisent les choses et plus généralement le monde, tout comme nous pensons que le travail fabrique des produits. En conséquence, ils considèrent que la terre a été produite par les relations sociales qui l’ont fait advenir : parenté, politiques, guerres, etc. Mais simultanément, ils sont les possesseurs de leurs terres et s’intéressent à en valoriser les produits, en négociant les droits, par exemple, avec des firmes étrangères (mines, commerce d’essences rares, etc.). Ils considèrent donc aussi que la terre est un objet qui produit des ressources pour le bénéfice des hommes.
Il y a donc une contradiction apparente entre ces deux points de vue. Et pourtant, dans l’esprit des Mélanésiens, l’aspect producteur de la terre ne s’oppose pas à sa dimension cosmologique. Les deux sont source de vie au sens large. Dans son premier sens, cosmologique, la terre est intangible, elle pourrait donc être pensée comme une marque déposée de la présence d’un clan sur une terre. Par contre, dans son second sens, elle est aliénable.
« Les arbres, comme la terre dont ils sont issus, sont tangibles et on peut les posséder. Par contraste, les marques déposées, comme le disent les juristes, sont des chose-en-action : des droits qui, par opposition aux droits de possession, ne peuvent être revendiqués que par une action légale. Ils appartiennent à cette classe de propriété intellectuelle généralement décrite comme intangible »
Sur la terre mélanésienne, on protège les limites des marques ancestrales. Ces frontières fonctionnent comme des choses-en-action car elles n’ont pas d’autre manière de se manifester que quand elles sont activées par les clans dans leur ensemble. En Mélanésie, le travail consiste avant tout à s’occuper des relations, à les créer, à les modifier, à les dissoudre. Le travail que la terre fournit est à l’image de ce travail sur les relations. Il produit des groupes. La terre produit en effet des êtres en relation, c’est-à-dire des hommes porteurs d’un nom et en même temps des plantes qui seront associés à ces noms dès qu’elles circuleront dans les échanges. Les hommes et les plantes nommés sont donc considérés comme des extensions de la terre, et le clan comprend toutes les générations passées et futures ainsi que tous les produits que la terre a le potentiel de générer. André Itéanu in "La cohérence"


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