5/08/2014

The virtuous judge - Speech, sentiment and sensation - Judges are not gods, semi-gods or heroes like Hercules, immensely wise and fully knowledgeable, but rather human beings influenced by education and socialization, by intellectual interests and political convictions, by sensation and sentiment which they inadvertently or expressly entrench in their task of adjudication. Emotions too are highly influential in the act of doing justice, and hence require further exploration. In Plato’s Apology, emotion emerges as central in adjudication in at least two ways. The first relates to the fact itself that Socrates was put on trial, the societal emotions that his teachings and subsequent acts of his pupils evoked in antique Athens. The second relates to the role of emotion in the adjudicative process itself, and there too the Apology highlights that language and sentiment are of great importance in Greek adjudicatory custom: it is the blatant refusal of Socrates to follow this custom that was pivotal in Socrates’ guilty verdict. Indeed, it was expected from the accused that he would seek the pity of the jurors, bringing in family, friends and children, so as to avoid being found guilty, or at the very least having the sentence reduced to exile rather than execution. However, Socrates stated that he “will do none of these things"; he ends by saying that: “To me it also does not seem to be just to beg the judge, nor to be acquitted by begging, but rather to teach and to persuade. For the judge is not seated to give away the just things as a gratification, but to judge them. For he has not sworn to gratify whoever seems favorable to him, but to give judgment according to the laws. Therefore we should not accustom you to swear falsely, nor should you become accustomed to it”.
The studies of the language of judges focuses on adjudication through the theory of ‘speech acts’. The analytical theoretical approach expanded upon seeks to uncover the ontology of a judicial decision through the application of the speech act theory. In doing so, we can see the evaluation of the logical sequence of illocutionary acts which constitute a judicial decision in terms of true or false; correct or incorrect, and valid or invalid. The content of the speech act is very much a reflection of the psychological state of the judge and ‘wrath’ can be a persistent judicial emotion as this case shows in Canada, the Court was visibly split in relation to a case of incestuous paedophilia, and where legal technicalities lead the justices to thoroughly disagree on the need to order a re-trial, and thus for the family and victims to undergo the same painful process from the start; or rather to confirm the original conviction. The contribution, especially when read in the broader context of the judge as needing to walk the tightrope of judicial philosophy or political ideology, is highly thought provoking on the role of anger as either being appropriate or inappropriate depending on its relation to, and effect on, justice. Indeed, anger can be aroused because of injustice, and thus channel and support ‘doing justice’; but equally, as with Socrates, this emotion can lead to injustice through negatively affecting objectivity. Socrates was accused of corrupting the young by teaching them “the things aloft and under the earth”. Faced with this indictment he confronts his accuser Meletus by asking:
-  “If I, Socrates, corrupt them, then who can make them better?” 
-  Meletus “the laws”. 

 Following in the 2500 year old footsteps of Socrates, each contribution has questioned common assumptions on judges, power, law, justice, etc. (to name but a few), and shed further light on the topics they cut into, in the hope that someday, a legal order might emerge in which people are not persecuted, jailed, or worse, for their convictions on “things aloft and under the earth”. Bart Van Vooren

La rigueur du juge - Discours, sentiments, perception et intuition. Les juges ne sont ni des Dieux, ni des demi-dieux ni des héros comme Héraclès, immensément sages et pleinement conscients, ce sont des êtres humains influencés par leur éducation et socialisation, leurs intérêts intellectuels et leur convictions politiques, par des perceptions et intuitions personnelles qu'ils utilisent, accidentellement ou sciemment, au cours de l'exercice de leur fonction. Les émotions également ont une influence prépondérante dans le fait de rendre la justice ce qui demande une attention particulière. Dans l'Apologie de Platon, l'émotion exerce une influence sur l'arbitrage d'au moins deux façons. La première est liée au fait même que Socrate ait été jugé, les conséquences sociales et sensibles de ses enseignements sur ses élèves dans la société athénienne antique. La seconde renvoie au rôle des perceptions émotives au cours de l'arbitrage et là encore, l'Apologie éclaire sur l'importance du langage du procès au cours de la procédure selon les coutumes Grecques : le refus évident de Socrate de vouloir se soumettre à ces coutumes a été décisif dans le verdict de sa culpabilité. En effet, on s'attendait à ce que Socrate invoque la pitié des juges et le soutien de sa famille, de ses amis et de ses enfants qui auraient pu le soustraire à cette culpabilité ou au moins lui aurait permis d'obtenir une peine réduite à l'exile plutôt qu'une exécution. Et pourtant, Socrate affirmait qu'il "n'aurait recours à aucun de ces moyens"; et termine en disant : " implorer la pitié du juge ne me paraît pas juste, ni être acquitté en suppliant, mais plutôt en enseignant et en convaincant. Car le juge n'est pas là pour participer à la distribution de choses justes et gratifiantes, il est là pour juger. Car il n'a pas prêté serment afin de satisfaire ceux qui lui sont favorables mais de rendre son jugement conformément aux lois. Pour cette raison on ne doit pas s'habituer à jurer faussement et faire de faux serments."
Les études du langage des juges se concentrent sur l'arbitrage suivant la théorie des Actes de Langage. L'approche théorique analytique développée oeuvre pour la recherche du réexamen de la décision juridique grâce à l'application de la théorie des Actes de Langages. Ce faisant, nous remarquons l'évaluation de la séquence logique des actes rhétoriques qui constituent une décision juridique en termes de vraie ou fausse, correcte ou incorrecte et valide ou invalide. La teneur de l'acte verbal est beaucoup plus une réflexion de l'état psychologique du juge et sa colère peut devenir une émotion judiciaire persistante comme le montre ce cas au Canada, le tribunal était divisé face à un cas de pédophilie incestueuse dont les vices de forme ont conduit à un profond désaccord entre les juges quant à la nécessité d'un nouveau procès, et par conséquent infliger à la famille et aux victimes d'affronter à nouveau les mêmes difficultés ou alors confirmer la première condamnation. La contribution, spécialement lorsqu'elle est effectuée dans un contexte plus large où le juge se retrouve sur un itinéraire de funambule entre la philosophie judiciaire et l'idéologie politique, va sans doute contribuer à faire appel à la 'colère' comme étant appropriée ou inappropriée, selon sa relation et ses effets au regard de la justice. Effectivement, la colère peut provenir de l'injustice et ainsi soutenir le fait de 'justice, mais également, comme pour Socrate, l'émotion peut conduire à l'injustice par une objectivité négativement véhiculée. Socrate était accusé de corrompre la jeunesse par son enseignement des "choses de l'au-delà et de l'en-deçà", confronté à cette accusation, il affronte son accusateur Meletus en demandant :
- si, moi, Socrate je les ai corrompus alors qui peut les aider à devenir meilleurs ?
- Meletus : "les lois"
Sur les traces de Socrate pendant 2500 ans chaque contribution interrogeait les hypothèses communes sur les juges, le pouvoir, la loi, la justice ...etc (pour en nommer quelques unes) et faisait émerger des points essentiels en espérant qu'un jour un ordre juridique apparaisse au sein duquel les personnes ne seraient pas poursuivies, emprisonnées ou pire à cause de leur convictions "des choses de l'au-delà et de l'en deçà". Bart van Vooren

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