5/30/2014

Ölüm gösterimi - medyada : ölüm her yerde, ölüm hiçbir yerde - ötenazi, açlık, savaş konuşma hakkında var - ölüm değiştirilemez, tersinmez algılanış olarak tabu

Re-presentation of death
As days go by, the dead, death, feature prominently in 'international pages', through tragedies evocation that crush entire populations (natural disasters, genocides, wars, mafias or armed groups crimes), in 'national pages' in the context of death of prominent personalities from the artistic or political world. However, while death is pervasive in press columns or on television this subject remain very little dealt by media analysts as if the 'taboo' surrounding death would propagate to research field. Contemporary re-presentations of death in information media, in information and communication sciences articles, history, language sciences, sociology often describe the paradox of both pervasive and absent death that correspond to some speeches about death focusing on the announcement. The hyphen we use to speak about re-presentation stresses that this concept is to be thought of as an active process since this speech making forms part to the event construction rather than passive because this representation is not solely considered as a true and fair image of the event. Death in media is everywhere and nowhere, "obscene and ab-scene". 'Everywhere' and 'nowhere' because dead people are 'everywhere' and it is rather death that is 'nowhere', indeed, because complacent and voyeuristic  images of dead people are obscene in fictions that media make large use. In principle, we wish to recognize the tensions from the paradox between omnipresence of death and its 'out of reach' re-presentation, insofar as emphasis on violent accidental death is a easy way to consider a death from which one can easily escape for statistically it remains a minority.

In La Mort (1977), Vladimir Jankélévitch, philosopher and musicologist, distinguishes three timeframes of evolutionary relationship with death. First 'death below death', which one can meditate, prepare but that is not death; it is such an abstract concept of death that one thinks one can outrun since one does not know the precise place and time of its occurrence. Within this concept of 'death below' three successive punctuations : the first considers death as an abstract possibility (mortalis), the second a possible close death (moriturus) and the third impending death (moribundus). After 'death below death' comes 'death in mortal moment' irreversible and irrevocable phenomenon through which one dies and becomes absent of oneself : "one can't experience death without instantly dying !". Finally, "death beyond death" considered as eschatological experience that gives space to meditation on infinity and beyond, fear and hope.                                                                  Nowadays, the types of writings that deal with death in media focus on its announcement more than on its evocation. Debates on euthanasia, the link between suicide and work, genocide of Jewish and Gypsies under Nazism, famine and other conflicts, fill newspapers columns. Phenomena related to social network functioning like Facebook , the layouts, the communication of maintaining the page after someone's death, commemorating following death linked to tragedies (disasters, crimes, disease) show emotional and symbolic issues on these digital socialization places, that bring together people all sharing one suffering, one grief but distancing them from death by reducing their sense of death to formal structures. Summary and translation of articles from  Alain Rabatel and Marie-Laure Florea. 

Re-présentation de la mort
Au fil des jours, les morts, la mort, figurent en bonne place dans les « pages internationales », à travers l’évocation des drames qui frappent des populations entières (catastrophes naturelles, famines, génocides, guerre, exactions des maffias ou des bandes armées), dans les « pages nationales », à l’occasion du décès de personnalités de premier plan dans le monde des arts, de la politique notamment. Toutefois, malgré l’omniprésence de la mort dans les colonnes de la presse ou sur les écrans de télévision, le sujet reste très peu abordé par les analystes des médias, comme si le « tabou » qui entoure la mort se propageait jusqu’au domaine de la recherche. Les re-présentations contemporaines de la mort dans les médias d’information, les articles de sciences de l’information et de la communication, d’histoire, de sciences du langage, de sociologie décrivent souvent plutôt le paradoxe d’une mort à la fois omniprésente et absente dans les médias qui correspond à certains discours sur la mort centré autour de son annonce. Le trait d’union avec lequel nous évoquons la re-présentation met l’accent sur le fait que cette notion est à envisager comme un procédé actif, puisque la mise en discours participe à la construction de l’événement, et non pas passif – car la représentation n’est pas simplement considérée comme une image plus ou moins fidèle de l’événement. La mort dans les médias est partout et nulle part, « obscène et ab-scène ». Partout et nulle part,  car ce sont les morts qui sont partout, et c’est plutôt la mort qui est nulle part, en effet, ce sont les images complaisantes et voyeuristes des morts qui sont obscènes, tout particulièrement dans les fictions, dont les médias font un large usage. Fondamentalement, il existe un paradoxe dont on voudrait cerner les tensions, aujourd’hui, entre une omniprésence de la mort et sa re-présentation « déréalisante », dans la mesure où la focalisation sur les morts accidentelles, violentes, est une façon somme toute commode d’envisager une mort « à laquelle on peut échapper et qui statistiquement reste de loin minoritaire ».
Dans La mort (1977), Vladimir Jankélévitch distingue trois temporalités qui scandent un rapport évolutif à la mort. D’abord, « la mort en-deçà de la mort », celle que l’on médite, que l’on prépare, et qui n’est pas la mort ; c’est une mort si abstraite qu’on peut penser pouvoir lui échapper, puisqu’on ne sait ni le lieu ni l’heure de sa mort. Au sein de cette première expérience de la mort en-deçà de la mort, existent trois scansions successives : la première la considère comme une éventualité abstraite (c’est l’état du mortalis), la deuxième envisage une mort probable qui se rapproche (moriturus), la troisième étant celle de la mort imminente (moribundus). Après « la mort en-deçà de la mort » vient « la mort dans l’instant mortel », phénomène irréversible, irrévocable, par lequel on meurt et on devient d’emblée absent à soi-même : « on ne peut vivre la mort sans aussitôt en mourir !».   Enfin, « la mort au-delà de la mort » est celle qui est appréhendée sous une forme eschatologique, faisant place à la méditation sur l’au-delà, avec ses angoisses et ses espérances.            Aujourd’hui, les genres qui traitent directement de la mort dans les médias sont davantage centrés sur l’annonce de la mort que sur son évocation. Ainsi de nombreux débats sur l’euthanasie, sur les rapports entre le suicide et le travail, sur tel ou tel génocide, extermination des Juifs et des Tziganes sous le nazisme, sur les famines ou sur tel ou tel conflit, se retrouvent dans les médias. Les phénomènes liés au fonctionnement du réseau social qu’est Facebook, les faire-part, les échanges consécutifs au maintien de la page de quelqu’un qui est décédé, ainsi que les commémorations de décès liés à des drames (catastrophes, crimes, maladies, etc.) montrent les enjeux affectifs et symboliques qui traversent ces lieux de socialisation numérique, qui rassemblent des personnes autour d'une même souffrance, d'un même chagrin tout en les éloignant de la mort  et en réduisant la perception de la mort à des structures formelles. Résumé des articles d'Alain Rabatel et Marie-Laure Florea. 

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