Disposal
of a plastic space – It is
not possible to consider
the specific plastic space of the Renaissance as a fairly
stable feature provided by experience. The "inventors" of
the Renaissance are illusion
creators, not skillful imitators of the real. Even nowadays, the
illusionist Renaissance system meet intellectual habits convenient
for the minds – leaving out the question of whether these habits
are common to the entire human kind and not only to a
certain historical and geographical portion of this human kind. Let
us avoid this Western state of mind consideration as the only
possible form of intellectual development for human kind. The
Renaissance plastic space is not the best transposition of "space",
it is only the coined expression of the world figure for a given time
and a given group of men.
When
a plastic space expresses
the general principles of conduct along
with
the
mathematical,
physical and geographic expressions of a specific community,
necessarily it has to change when intellectual and moral evidence -
made previously the space representation transparent – are
ruined. From
Leon
Battista Alberti's
period onwards,
one
generation after Brunelleschi, one observes a constriction of
horizons. Henceforth,
the focus is on speculating within a strictly limited space: the
cubic space. It is accepted that the representation of forms through
values and light must correspond to the linear pattern
of
representation. Inside
a cube a dual network is created: one of imaginary lines similar to a
musical stave and another
of colored spots
determined by the lighting depending on a single source of light. At
the meeting points of this dual network of lines and spots,
each object, each detail represented, comes to lay inside the cube.
During four centuries, the man as protagonist, moves
on a "theater
of the world" of cubic proportions and still frames limited in
number. It's not a question of assigning a legendary unity to history
of art from the 15th onto the 19th century. However, based
on a specific teaching method according to the literary imagination
current trends
and
committed
to the preservation of a various number of mythological and mythical
themes familiar to the public and to the artist, art showed, during
this time, signs of a remarkable stability. Renaissance
is not the discovery of a unique secret; it
is the slow work of generations that together accepted quite a few
theories on man and nature. During this period, men lived in a
physical, geographical, imaginative space subject to immovable laws
of representation. They
have been able to change the legends, to emphasize one new part or
another of the technique, yet the accepted some fundamental laws. At
one moment, this system based on a balance between ideas and
figurative signs was found to be broken. Artists
and their public went beyond the traditional plastic space. The
beginning of the 20th
century witnessed one of the greatest remodeling of the Western
imagery history since the Renaissance. The East, foreign and modern
literature provide emerging themes to artists as support of their
imagination and a renewal of the dialogue with the public. As a
result followed a considerable changing of the so called mythical
space of art. However, the breaking should not be overemphasized.
Romanticism gives a greater choice between various trends of the past
rather than totally
rejecting the tradition. It introduces in the adjusted cubic space of
the Renaissance figures with original clothes and gestures; yet it
retains the frame, plans and cutting even the composition patterns.
In every field, music, Chopin, Liszt, Schumann or Weber, dance or
painting, art is going to substitute the classic development for
episodic development. In
order to familiarize his time with Shakespeare or Goethe, Delacroix
is going to multiply images series where all figures will appear with
the same clothes on one action different stages. Ingres and 'The
Turkish Bath' will not do anything but being inspired by this new
form of association of ideas and images. Resurrected by the
Renaissance Greek mythology is exhausted in its new life. The great
Pan is dead! It is a simple fact: the first thing the modern society,
from the French revolution and even
more from
the industrial
revolution and its new techniques due to the science discoveries of
the 18th
century, overthrows
is
the plastic vocabulary. If the first attempts of the Art Nouveau
reach a considerable renewing of the imaginary frames and places, it
adapts easily to two fundamental assumptions from the Renaissance
regarding the representation of space on the two dimensions artistic
frame. In order to reach the public consciousness less
advanced than creators, new concepts must be kept by those to a
relative extent close to tradition; otherwise their inventions remain
inaccessible to the public. It is the absolute rule of all
initiation. Pierre
Francastel : 'Etudes de sociologie de l'art'
Destruction
d'un espace plastique – Il
n'est pas possible de considérer l'espace plastique de la
Renaissance comme une donnée stable fournie par l'expérience. Les
« inventeurs » de la représentation perspective de
l'espace de la Renaissance sont des créateurs d'illusion et non des
imitateurs particulièrement habiles du réel. Aujourd'hui encore le
système illusionniste de la Renaissance satisfait à certaines
habitudes intellectuelles très commodes pour l'esprit – laissant
de côté, au surplus, la question de savoir dans quelle mesure ces
habitudes sont communes à l'humanité toute entière et non pas
seulement à une certaine portion historique et géographique de
cette humanité. Evitons
de considérer la tournure d'esprit des Occidentaux comme la seule
forme de développement intellectuel possible pour l'humanité.
L'espace plastique de la Renaissance est non pas la meilleure
transposition qui soit de l' »espace », il n'est qu'une
expression particulièrement heureuse de la figure du monde pour une
époque et pour un groupe d'hommes donné.
Si
un espace plastique traduit les conduites générales et les
conceptions mathématiques, physiques, géographiques d'une société,
il est nécessaire qu'il change lorsque la société elle-même se
transforme suffisamment pour que toutes les évidences
intellectuelles et morales qui ont rendu transparente, pendant un
certain temps, une représentation de l'espace soient ruinées. Dés
l'époque de Leon
Battista Alberti,
une
génération après Brunelleschi on constate un resserrement des
horizons. Désormais, on se contente d'une spéculation sur un espace
strictement limité : l'espace cubique. On admet que la
représentation des formes par les valeurs et par la lumière doit
coïncider avec le schème de représentation linéaire. On voit se
constituer à l'intérieur d'un cube un double réseau : celui
des lignes imaginaires semblables aux portées d'une musique et
celui des taches colorées déterminées par l'éclairage en fonction
d'une source unique de lumière. Aux points de rencontre de ce double
réseau de lignes et de taches, vient se placer, à l'intérieur du
cube, chaque objet, chaque détail représenté. Pendant quatre
siècles, l'homme-acteur se déplacera dans l'imagination humaine
sur un « théâtre du monde » qui aura des proportions
cubiques et des plans fixes en nombre limité. Il
ne s'agit pas d'attribuer une légendaire unité à l'histoire de
l'art depuis le 15ème siècle jusqu'au 19ème. Toutefois, fondé sur
une certaine méthode d'enseignement exactement accordée aux
tendances de l'imagination littéraire du moment et attaché à la
conservation d'un certain nombre de thèmes mythologiques et
mythiques familiers aussi bien à la foule qu'à l'artiste, l'art a
fait preuve pendant ce laps de temps d'une remarquable stabilité. La
Renaissance n'est pas la découverte du secret unique ; elle est
l'oeuvre lente des générations qui on accepté en commun un certain
nombre d'hypothèses sur l'homme et sur la nature. Durant cette
période, les hommes ont habité un certain espace physique,
géographique, imaginatif soumis à des lois fixes de représentation.
Ils ont pu changer les légendes, ils ont pu mettre l'accent sur
telle ou telle partie nouvelle de la technique, ils n'en ont pas
moins accepté certaines lois fondamentales. A
un certain moment ce système qui repose sur un équilibre entre les
idées et les signes figuratifs s'est trouvé rompu. Les artistes et
leur public sont alors à proprement parler sortis de l'espace
plastique traditionnel. Le début du 20ème siècle a vu se produire
un des plus grands remaniement de l'imagerie qui soit survenu dans
l'histoire occidentale depuis la Renaissance. L'Orient, les
littératures étrangères et modernes, fournissent aux artistes de
nouveaux thèmes pour soutenir leur imagination et pour renouveler le
dialogue avec les spectateurs. Il en est résulté un remaniement
considérable de ce que l'on peut appeler l'espace mythique de l'art.
Toutefois il ne faut pas exagérer la rupture. Le romantisme élargit
le choix entre les différentes tendances du passé plutôt qu'il ne
rejette en bloc la tradition. Il introduit dans l'espace réglé,
cubique de la Renaissance des personnages dont les habits et les
gestes sont inédits ; mais il conserve soigneusement le
cadrage, les plans, le découpage, voire les schèmes de composition.
Dans tous les domaines, que ce soit de la musique – de Chopin à
Liszt, de Schumann ou de Weber-, celui de la danse ou celui de la
peinture l'art
va substituer au développement classique un développement par
épisode. Pour familiariser son époque avec Shakespeare ou Goethe,
Delacroix multipliera les séries d'images où les mêmes personnages
apparaîtront avec les mêmes habits, aux différentes phases d'une
action. Ingres et son Bain
Turc
ne fera pas autre chose que de s'inspirer de cette forme nouvelle
d'association des idées et des images. La mythologie grecque
ressuscitée par la Renaissance est à bout de cette vie nouvelle. Le
grand Pan est mort ! Et il est de fait que la première chose
que renverse la société moderne issue de la Révolution française,
et plus encore de la révolution industrielle et ses
techniques
provoquées
par les découvertes de la science du 18ème siècle, c'est le
vocabulaire plastique. Si les premiers essais de l'art nouveau
aboutissent à un renouvellement considérable des cadres ainsi que
des lieux imaginaires où se situent les actions, ils s'accommodent
fort bien des deux hypothèses fondamentales de la Renaissance en ce
qui concerne la représentation de l'espace sur l'écran plastique à
deux dimensions. Pour
que toute nouveauté parvienne à la conscience du public, qui, par
définition, est moins avancé que les créateurs, il est nécessaire
que ceux-ci conservent certaines parties de la tradition ; sinon
leur invention demeure inaccessible à la foule. C'est la règle
absolue de toute initiation.
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