Central
Asia and Archeology 2 – The First Nomadic Steppe Tribes Religions –
Keeping in mind that nomad
societies left virtually no written evidence, recourse to archeology
is the only means we have of obtaining information about Saka
culture, although even today, because of the fragmentary nature of
the historical-archeological data available, it is not possible to
reconstruct a wholly coherent system of beliefs. Social and political
organization, economic models, craftsmanship, art, and forms of
worship: on all these aspects of their life, archeology can provide
more or less direct answers through the analysis of funerary tumuli
(kurgans)
and the study of burial rites and the objects placed in graves. I
would nevertheless still like to emphasize that we lack a clear,
thorough understanding of the eschatological beliefs that were the
basis of the practices. We can reconstruct some aspects of their
religion but starting from elements that lack coherence with one
another and are extremely heterogeneous, we are unable to reconstruct
their religion in toto. The general impression one gets is that in
the nomads religious conception, what occurred post
mortem
was substantially an extension of the dead person's earthly
existence, whose context their graves and funerary objects were
intended to recreate.
In
general, in the territory of Kazakhstan, graves were covered with
stones and earth and arranged in a cluster with other tumuli. Some
stood alone, on the banks of a river, a mountain slope or summit, or
alongside a major highway of communication, thereby becoming an
important point of reference' within the surrounding area, in
addition to being the repository of the nomad community's cultural,
symbolic and religious values. In a few particular geographical
areas, for example in the high mountain valleys of eastern
Kazakhstan, graves were usually constructed of large wooden cages
built with tree trunks placed on top of one another and covered with
tumuli of earth and stones. The cage and the ditch it was placed in
are generally square, while the tumulus is circular and tapers toward
the top. In many prehistoric and protohistoric cultures, squares and
circles respectively represent sky and earth, and the height of the
tumuli, which could reach twenty meters, might have been intended to
represent the mountains, the place closest to the celestial sphere.
Even
more significant is the observation of the bodies, which permafrost
has preserved sufficiently well to enable us to determine not only
the deceased person's sex, age illnesses they had, and what caused
their death, but also their social role in the community, and what
kind of burial rite was performed when they died. Corpses
were embalmed after soft parts had been removed and replaced with
earth and aromatic herbs; sometimes the cranium was trepanned and the
face spread with a layer or wax; finally the body was clothed and at
least those of individuals of high social standing were clad in
sumptuous apparel. Not
only royal and princely graves that contain mummies, it is legitimate
to consider the rites as having had a cultural purpose, the desire
that the deceased should remain intact for their journey to the
hereafter.
The
belief
of the presence
of
life alongside
with
death is shown by the presence of horses which were sacrificed during
funeral ceremonies and placed along the northern faces of the burial
mounds: steeds with elaborate harness and felt saddle rugs with
images of fighting animals; saddles and masks with long branching
antlers, mat
of wood and leather, which disguised the horses as deer, reindeer,
and elk. The horses were adorned so that they, too, would be ready
for a long, important journey – a journey that thanks to these
trappings would be easier once they had crossed the
wide steppe, the cold, windy tundra, and the snow-covered,
inhospitable regions of the north. The coffin in which a body was
buried was usually made from a tree trunk used as a sarcophagus.
Trees are the symbol both of life and rebirth among Altaic peoples
even today tree trunks can be used as burial places, specially for
infants, children, and shamans. The boat-shaped, hollowed-out-trunks
ferry the deceased person to the world of the dead, exactly as trees,
whose roots go deep into the ground and whose branches reach up to
the heavens, linking the netherworld with the celestial one. Funerary
items were also placed on the basis of a precise concept of space
that entailed, as it also did in dwellings, a rigid division between
areas inhabited by women and those reserved for men. The grave and
bronze craters that held food (pieces of meat) and drink (fermented
horse milk or inebriating beverages) can be interpreted in three
ways: as the remains of a funerary banquet; as a sustenance for the
dead person in the afterlife; or as an offering to the gods. There
are frequently funerary vases made of clay, wood, bone or metal
(sometimes silver or gold), with zoomorphic figures leaning on their
rims or used as handles. Their beaks or jaws point directly into the
container, as though the animal could preserve its contents from
possible negative and evil influences.
Gian
Luca Bonora in “Religion and Society in the History of Central
Eurasia”.
Asie
Centrale et Archéologie 2 – Les première tribus des steppes et
leurs religions – En gardant
à l'esprit que les communautés nomades n'ont transmis aucune preuve
écrite de
leur mode de vie, le recours à l'archéologie est le seul moyen en
notre possession pour acquérir des indications sur la culture Saka,
même si de nos jours, en raison de la nature fragmentaire des
données historiques et archéologiques à notre disposition, la
reconstruction d'un système de croyance parfaitement
cohérent est
inapplicable. L'organisation
sociale et politique, les modèles de systèmes économiques,
l'artisanat, l'art et les différents cultes ; à l'étude des
structures de tous ces domaines de la vie de la culture Saka,
l'archéologie ne peut que donner des réponses plus ou moins
précises grâce à l'analyse des tumuli (kurgans)
et à l'étude des rituels funéraires et des objets placés dans les
sépultures. Je souhaiterais cependant souligner que
nous manquons de compréhensibilité claire et assez approfondie pour
appréhender les croyances eschatologiques à la base des pratiques
cérémonielles. Nous pouvons reconstruire certains aspects de leur
religion mais uniquement à partir d'éléments qui manquent de
cohérence entre eux et sont tellement hétérogènes qu'il devient
difficile de reconstituer leur système de croyances dans un tout
cohérent. La première impression générale est que dans la
conception religieuse des nomades, ce qui se passe après la mort est
de manière substantielle une extension de l'existence terrestre de
la personne décédée que les sépultures et objets funéraires
étaient censés reconstituer.
En
général, sur le territoire du Kazakhstan, les sépultures étaient
recouvertes de terre et de pierres regroupées avec d'autres tumuli.
Certaines se tenaient seules sur les bords d'une rivière, sur le
versant ou le sommet d'une montagne, ou aux abords d'une importante
route de communication, devenant ainsi un lieu majeur de référence
dans les environs en plus d'être dépositaire des valeurs
culturelles, symboliques et religieuses de la communauté nomade.
Dans quelques aires géographiques spécifiques, par exemple dans les
vallées des hautes montagnes du Kazakhstan oriental, les sépultures,
faites de coffrages en bois à partir de troncs d'arbres, se
superposaient les unes aux autres puis étaient
couvertes
de tumulus de terre et de pierres. Le
coffrage et le fossé au sein duquel elles allaient être placées,
étaient le plus souvent de forme carrée, le tumulus formait un
cercle fuselé vers le haut. Dans
de nombreuses cultures préhistoriques et protohistoriques, les
carrés et les cercles représentent respectivement le ciel et la
terre, et la hauteur des tumuli, pouvant aller jusqu'à vingt mètres,
aurait pu être une représentation des montagnes, l'endroit le plus
près de la sphère céleste.
De
manière plus significative, l'observation des corps que le
permafrost a parfaitement conservés nous permet de déterminer le
sexe, l'âge, les maladies éventuelles et la cause de la mort et
également le rôle social de la personne au sein de la communauté
en fonction du rituel funéraire exécuté après le décès. Les
corps étaient embaumés après avoir été évidés des tissus mous
remplacés par de la terre et des herbes aromatiques ; parfois
on trépanait le crâne et
enduisait le visage d'une couche de cire, enfin le corps était
habillé et les personnes de rang social élevé vêtues d'habits
somptueux. Ce ne sont pas uniquement les tombes des gens
de haut rang qui contenaient des momies, on
peut légitimement penser que la fin culturelle de ces rituels
permettait
d'assouvir le désir de savoir les morts et leur corps intacts pour
leur voyage dans l'au-delà.
La
croyance
de la présence
de la vie aux côtés de la mort chez les peuples d'Asie Centrale
est
démontrée par la présence de chevaux sacrifiés au cours des
cérémonies funéraires placé sur le flanc nord des tertres
funéraires : des destriers richement harnachés, des tapis de
selle de feutre décorés d'images d'animaux combattants, des selles
et des masques couronnés
de longs bois d'animaux, des nattes en cuir et en écorce de bois qui
déguisaient les chevaux en cerfs, rennes et wapitis. On décorait
également les chevaux pour les préparer à leur long et si
important voyage – un voyage rendu plus aisé grâce à leur
harnais pour traverser la large steppe, le froid, la toundra et ses
vents, les régions inhospitalières du Nord. Le cercueil qui
abritait le corps était fabriqué à partir d'un tronc d'arbre qui
allait servir de sarcophage. Les arbres sont le symbole de la vie et
de la renaissance parmi les gens de l'Altaï et même de nos jours
les troncs d'arbres abritent des sépultures principalement pour les
nourrissons, les enfants et les shamans. Les troncs creusés en forme
de bateaux acheminent
les défunts vers le monde des morts, tout comme les arbres dont les
racines rampent au plus profond de la terre et dont les branches
s'élèvent vers les cieux reliant ainsi l'ici bas et l'au-delà. Les
objets funéraires étaient également placés selon une conception
précise de l'espace qui impliquait comme dans les habitations une
division formelle entre les espaces réservés aux femmes et ceux
réservés aux hommes. La sépulture et les cavités en bronze
utilisées pour recevoir la nourriture (des morceaux de viande) et la
boisson (du lait fermenté de jument) donnent lieu à trois
interprétations différentes : comme les restes d'un festin
funéraire ; comme de la nourriture pour le défunt dans sa vie
de l'au-delà ; ou comme offrandes aux Dieux. On retrouve
souvent sur les es vases funéraires en bois, os ou métal ( parfois
en argent et en or) des figures zoomorphes qui en décorent les
anses. Leurs becs ou mâchoires sont placés directement dans le
point de sortie du réceptacle comme si l'animal en protégeait le
contenu d'influences néfastes et maléfiques.
Gian
Luca Bonora in “Religion and Society in the History of Central
Eurasia”.
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