Cultural
differences and humanitarian aid - Cultural
differences are cited with increasing frequency as a cause of
conflict. They are also viewed as a means of categorizing individuals
and are exploited to justify rejection of those individuals. The
author illustrates the challenges of cultural diversity for
humanitarian action through her experience of the work for the
International Committee of the Red Cross. Humanitarian endeavor of
this type provides a unique encounter between the universal and the
local from which a striking idea emerges: a culture does not
constitute one homogeneous bloc handed down whole and unalterable by
the forefathers and now preserved intact within the national
frontiers. The notion of culture clash takes insufficient account of
the fact that cultures which migrate geographically also change. And
that notion serves to heighten confrontationalism (confrontational
attitudes)
rather than stressing the cultural wealth that diversity provides. It
is time – especially in a world marked by globalization and
revolutionary advances in communication technology – for human
beings to relearn the art of communication and to stop dehumanizing
the enemy, ostracizing people who are different, and attacking
humanity’s shared heritage.
Current
armed conflicts should not be summarily assigned to the clash of
cultures but these conflicts as such are cultural phenomenon: there
is no one to one casual relationship between culture and conflicts,
although an awareness of identity linked to a specific culture may
assert themselves in opposition to one another and
can be source of violence. Some cultures include more bellicose
tradition than others. War also gives rise to identity
reorganization: it often requires individuals to declare an
affiliation, and this affiliation choice can be dictated
by many factors including one of the most important, the pursuit of
safety. When the failed State has fallen and cannot protect its
citizens, the family will often turn to the warlord or the solidarity
group that will provide protection. Often this choice is dramatic.
There
are different ways of understanding the term 'culture'.
For
some schools of thoughts in anthropology, culture is perceived as a
homogeneous whole, territorially defined and historically embedded in
livelihoods systems. The refugee or the migrant changes territory and
culture trying to become integrated or
being rejected. In this context, a culture clash may occur or to a
lesser extent a war of civilizations. Another interpretation of the
word 'culture' describes a set of values, attitudes and behavior
constantly evolving. History is not a constituent element but its
written medium. Thus conceived, culture is built as much as inherited
from the past. Population movements can help to shape cultural
hybridity of social groups and to the construction of solidarity
networks. The increase in economic, social and political inequalities
between groups of religious, cultural or linguistic differences is a
factor in tensions as is the absence of formal and cultural
recognition and the resulting discrimination.
In
this specific context, identity is a collective representation,
product of the imagination of a group. This representation can
crystallize around various factors as religion, ethnicity
(demarcation process), way of life (agriculture or stock breeding),
the place of residence (valley or mountain), the language or the
nationalism (notably when the group claims territory). Sometimes the
group fears to be victimized by the other, the nightmare of being
deprived of its specificity that shapes its identity. Hence the
invocation of a legendary past, the use of mythology, the resurgence
of the martyred People who is heroically fighting to survive.
La diversité culturelle et ses défis pour l’acteur humanitaire - La culture est de plus en plus souvent invoquée comme une cause de conflit, traitée comme un moyen de démarcation, manipulée pour justifier le rejet de l'autre. L’auteur décrit les défis que représente la diversité culturelle pour l’action humanitaire, sur la base de l’expérience du Comité international de la Croix-Rouge. Une expérience unique en son genre, une forme de rencontre de l'universel et du local, d'où émerge une idée forte : la culture n'est pas un tout homogène, hérité du passé, immuable et enfermé dans les frontières de l'Etat. Le discours sur le choc des cultures ne prend pas assez en considération le caractère évolutif de cultures qui se déterritorialisent et renforce une logique de confrontation plutôt que de mettre en exergue la richesse de la diversité. Il est temps que les êtres humains réapprennent à communiquer, à l’heure de la mondialisation et de la révolution technologique de l’information, pour que cessent la déshumanisation de l'ennemi, l’exclusion de la différence et les attaques contre le patrimoine commun de l'humanité.
Les conflits armés actuels ne doivent pas être attribués de façon sommaire à des chocs de culture, mais le conflit armé, en tant que tel, est un phénomène culturel : il n’y a pas un rapport univoque de causalité entre cultures et conflits, même si la conscience identitaire liée à une culture, lorsqu’elle s’affirme en opposition à l’autre, peut être source de violence et si certaines cultures incluent des traditions plus belliqueuses que d’autres. La guerre donne également lieu à des recompositions identitaires : elle oblige souvent les individus à déclarer une appartenance, et le choix de cette appartenance peut être dicté par de multiples facteurs, dont l’un des plus importants est la sécurité. Lorsque l’Etat est en pleine déliquescence et ne peut protéger ses citoyens, la famille se tournera souvent vers le chef de guerre ou le groupe de solidarité restreint qui lui procurera la plus grande protection. Ce choix est souvent dramatique.Différentes compréhensions du terme « culture » coexistent. Dans certaines écoles de pensée anthropologiques, la culture est perçue comme un tout homogène, territorialement délimité et historiquement enraciné. Le groupe culturel ainsi délimité partage un ensemble de normes, croyances, valeurs et comportements ainsi qu’une langue commune. Le réfugié ou le migrant passe du territoire d’une culture à celui d’une autre en cherchant à s’intégrer dans l’autre ou la rejetant d’emblée, quand il n’en est pas rejeté. Dans cette optique, un « choc de cultures » est possible. Une guerre de civilisations aussi. Une autre interprétation de la culture décrit un ensemble de valeurs et de pratiques en constante évolution. Des cultures se forment et d’autres s’éteignent, de telle sorte que la culture ne peut être assimilée à la tradition. L’histoire n’en est pas un élément constitutif, elle en est le support écrit. Ainsi conçue, la culture est construite autant qu’héritée du passé. Les mouvements de population contribuent à une hybridité culturelle des groupes sociaux et à la construction de réseaux de solidarité. La montée des inégalités économiques, sociales et politiques entre des groupes différents sur le plan religieux, culturel ou linguistique est un facteur de tensions, tout comme l’absence de reconnaissance culturelle de l’autre et la discrimination qui en est le fruit.
Dans ce contexte spécifique, l'identité est une représentation collective, fruit de l’imaginaire du groupe. Cette représentation peut se cristalliser autour de plusieurs facteurs tels que la religion, l’ethnicité (comme outil de démarcation), le mode de vie (agriculture ou élevage), le lieu de résidence (vallée ou montagne), la langue ou encore le nationalisme (en particulier lorsque le groupe revendique un territoire). C'est parfois la crainte du groupe d’être victimisé par l’autre, sa hantise d’être dépossédé de sa spécificité, qui forge son identité. D’où l’invocation d’un passé légendaire, le recours à des mythes, la résurgence du thème du peuple martyr qui se bat héroïquement pour sa survie.
http://conflits.revues.org/1919
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