3/10/2014

İnsani yardım İdeoloji 3 - ötekilik ve belirlenemeyen kategoriler (mülteciler) - gizli kimlik - modern hümanizm ve siyasi mal ; insan haysiyeti olmadan

Humanitarian ideology 3/end - Thus men are entitled to a universal and anonymous support, a virtual solidarity through abstractions. The most notable of all these rights would be the one to biological survival pale avatar to the 'right' to health which obviously depends on a society skills to manage social issues the redistribution of wealth. More and more frequently those people are living in consolidated refugee camps and subjected to therapeutic obstinacy medical care despoiler of concrete identities of real people. This virtual human kind of bodies in danger comes across as the growth out of the western fantasy of eradication of death as it has been exported away from our societies since the great travellers era and colonization. This impulse deriving from medical science progress leads to a quest for 'perfect health' that causes longer life. Applied for oneself this discipline of managing one's own body is an ongoing prevention that can last a lifetime. Implemented in different contexts, it is an abstract demand in the form of parody since socio-economic conditions cause diseases and death. This support seems suspicious and shortsighted and we can wonder whether it is a management of poor populations flow, closeting them as in days of 'dangerous classes'. All is about a virtual feeling for a human kind just as virtual. This aid is about injured bodies management, first aid techniques that don't have the aim to permanently improve life but rather to extend a little the life of a mass of undifferentiated individuals bodies. This non-differentiation, this virtual reality of others suffering entertainment when non-uninterested does not have anything to do with knowledge of others nor  human warmth. When relations are replaced by automated actions, human race goes backward.

Otherness comes out devastated by these various humanitarian treatment to victims. Because it speaks of undetermined categories (victims) their identity remains concealed and erased. There could be another way to put that in perspective since some rescue services require rapid medical treatment. The difficulty arises when this treatment becomes applied and applicable to all 'others' in this world because humanitarian ideology generalizes and radicalizes its accounts and its effects. As it is commendable to save one's fellow, treating this fellow as a merchandise without human dignity is questionable. And yet the loss of meaning is hiding behind humanitarian ideology manners when this ideology becomes a moral ready-to-wear, debatable in this sense, and a machine that shows the others by denaturing them. The value of an action is measurable through its effects, as its perverse impacts, but not through intentions. The decreasing loss of otherness is the maximum loss of men, that is to say a real loss for human kind. apparently this major risk is not very well identified and humanitarian debates choose fitted understatements instead of the so called on-track thinking. Former humanism assuming the primacy of conscience rather than the biological body is endangered, as human dignity is, because they consider that one must remain an human individual until the end instead of an eternal body under treatment. Finally our own otherness is obviously affected when the other's otherness is abused. Bernard Hours.
Intégralité du texte en français ici : http://jda.revues.org/3084
Idéologie humanitaire 3/fin - Ainsi les hommes bénéficient d’une sollicitude universelle et anonyme, d’une solidarité devenue virtuelle à force d’abstractions. De tous ces droits, le plus éminent serait le droit à la survie biologique qui n’est qu’un pâle avatar du « droit » à la santé dont on sait qu’il dépend des capacités d’une société à organiser des politiques sociales de redistribution des richesses. Ces hommes victimes regroupés de plus en plus fréquemment dans des camps de réfugiés sont l’objet des soins d’un acharnement thérapeutique éradicateur des identités concrètes des sujets réels. Cette humanité virtuelle de corps en danger, objets de droits, se présente comme l’excroissance du fantasme occidental d’éradication de la mort tel qu’il a été exporté hors de nos sociétés depuis les grands voyageurs et la colonisation. Cette pulsion qui résulte largement des progrès de la science médicale se traduit chez nous par la quête de « la santé parfaite » qui provoque l’allongement de la vie. Appliquée à soi même c’est une discipline de gestion de son propre corps, une prévention permanente pour faire durer la vie biologique. Mise en œuvre dans des contextes différents, c’est une imposition abstraite, en forme de parodie dès lors que les conditions socio-économiques provoquent la mortalité et les maladies. Cette sollicitude apparaît donc suspecte et peu perspicace et l’on peut se demander s’il ne s’agit pas d’abord de gérer les flux de populations pauvres, de les parquer, comme au temps des « classes dangereuses ». Il s’agit donc d’un sentiment virtuel à l’égard d’une humanité tout aussi virtuelle. Parce qu’elle porte sur la gestion des corps blessés, il s’agit d’un geste de premier secours qui ne vise pas à améliorer durablement la vie mais simplement à prolonger un peu celle des corps d’une masse indifférenciée d’individus. Cette indifférenciation, cette réalité virtuelle de la souffrance d’autrui en spectacle, si elle n’est pas indifférence n’a rien à voir avec la connaissance d’autrui et la chaleur humaine. Lorsque les rapports sont remplacés par des gestes automatiques, l’humanité recule.
L’altérité sort profondément meurtrie du traitement humanitaire des victimes de toutes sortes. Parce qu’elle parle de catégories indéterminées (les victimes) l’identité de celles-ci est occultée et gommée. Cette critique pourrait être relativisée car il est acceptable que certains types de secours supposent un traitement rapide. La difficulté surgit dès lors que ce traitement devient appliqué et applicable à tous les « autres » de la planète parce que l’idéologie humanitaire généralise et radicalise ses représentations et leurs effets. S’il est louable de sauver son prochain, il est contestable de traiter ce prochain comme une marchandise sans dignité humaine. C’est pourtant bien une perte grave du sens de l’autre qui se cache derrière les pratiques de l’idéologie humanitaire lorsque celle-ci devient un prêt-à-porter moral, discutable à ce titre, et une machine à montrer autrui en le dénaturant. La valeur d’un acte se mesure à ses effets – y compris les effets pervers – et non aux intentions. Le recul de l’altérité constitue la perte maximale du sens des pratiques des hommes, c’est-à-dire une vraie perte d’humanité. Ce risque majeur n’est semble-il pas bien identifié aujourd’hui et les discours humanitaires préfèrent les litotes conformes à ce qu’il est convenu d’appeler « pensée unique ». L’humanisme ancien qui postule du primat de la conscience sur le corps biologique est exposé, tout comme la dignité humaine qui consiste à demeurer un sujet jusqu’à « la fin » plutôt que d’être un corps éternel sous perfusion. Finalement, c’est bien évidemment notre propre altérité qui est touchée lorsque celle des autres est bafouée.

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