3/11/2014

Otokton Halklar : Özerklik hakkında hiçbir tartışma - neo-kolonizasyon - kimlik : performansları festivalde gösterilen - uluslararası tiyatro kuklaları - etiketli kültürel mallar

Autochthonous Peoples - Colonization was a political dominance and an economic exploitation whose brutality is very well known. Against this background, what was the status of 'indigenous', these peoples, these tribes, these 'ethnic groups' who were living in the colonies? Colonization demands obedience, does not expect reciprocity. It is unilateral. It gives almost nothing back of what it took and pays pensions to veterans only when they almost all disappeared. Indigenous are not citizens, they are fictive subjects. Commodities by submission rather than political actors, isolated from civic rights. Birth of 'indigenous people' is inseparable of the human rights rhetoric and its various sector declinations. Men, women, children, disabled of all kind, approximately no one can escape the allocation of such rights so abstract, so virtual, for there is no institution capable to assure its sustainable implementation. Thus it is more a governance tool than real protection of real people, here and now. Indigenous peoples, concept rooted in the dwelling on specific lands, are like people who were there before,  as their lands, animals and place. Indigenous peoples are different because of the rights they are allocated after decades, or centuries of humiliation, is it necessary to point it out. What are their rights and in what capacity ? these rights seem linked to their presence on ancestral lands providing economic and symbolic goods. On the nature of those rights, it is large and confused, including the right to benefit of local resources, (of which biodiversity), to non-stigmatized cultural practices, to clean hospitals and schools, in short an ersatz of economic, social and cultural autonomy. There is no discussion of political autonomy but rather cultural residue alleged to soften former insults, with or without repentance, with or without public excuses. These rights reincorporate them in human kind. As it is. But at what cost ? The price of this is that of, may be exorbitant, an identity for sale on the global market which converts local social actors in cultural dolls, puppets of a global theatre in which they have no responsibilities.

By accepting willy nilly to become indigenous labelled cultural goods, AOC registered designation of origin, like wines and cheeses, they are only elements of a global business identity. These specific rights are on the basis for reifying the peoples as identity commodities for a few royalty payments, marginal, symbolic cost. The aim of this is the former history laundering. Indigenous peoples with window-dressing rights will never get their lost dignity back, and certainly not this identity business will do. Such a long delay in protection turns the persons concerned into zoo creatures, into protected and worse natural species. For this is a return to nature, to initial 'bio-naturals', 'half-human' 'half-animal' species as much as their status is based on separation, on the distance held with a label validated by the provisions under the pretext of protection, just like for baby seals. It is still about a maintained guardianship reformulated on behalf of the rights of indigenous peoples. Can there be a stronger segregation than the one which changes human beings in ethnic-cultural species in botanic gardens with entrance tickets ?  With indigenous people becoming members of a diversity if not a biodiversity, these creatures of the global planet  are now part of the environment. As an endangered species that has to be protected. Not like men. The various historical micro-colonizations become more a macro-colonization on behalf of global rights and standards of which formal intentions do not manage to hide the dignity deficit that escorts the concept f otherness since the mists of time. When identity reduces to dream up a future in performances show in festivals, it is not only problematic, probably in danger, but it publicly confesses its own commodification. As for deceased's estate, behind the heritage stand death, individual or cultural, for those who dare to face it. Those virtual festivals multiply, and after, tomorrow, how heirs of their culture will produce sustainable shared meaning ? Drowning in virtual is and remains drowning. Like in rituals with vanished meanings.
 Bernard Hours, « De la culture à la nature », Journal des anthropologues [En ligne], 114-115 | 2008, mis en ligne le 01 décembre 2009, consulté le 10 mars 2014. URL : http://jda.revues.org/332

Les peuples autochtones - La colonisation était une domination politique et une exploi­tation économique dont la brutalité ne fait aucun doute. Dans ce contexte, quelle était la place des « indigènes », ces populations, ces « tribus », ces « ethnies » qui peuplaient les colonies ?  La colonisation exige l’obéissance, elle n’attend pas de réciprocité. Elle est unilatérale. Elle ne rend presque rien de ce qu’elle prend et paye des retraites à ses anciens combattants tropicaux lorsqu’ils ont presque tous disparus. Les indigènes ne sont pas des citoyens, ce sont des fictions de sujets. Des sujets par soumission plutôt que des sujets politiques, dépourvus de droits civiques. La naissance des « peuples autochtones » est inséparable de la rhétorique des droits de l’homme avec leurs multiples déclinaisons sectorielles. Hommes, femmes, enfants, handicapés de toutes sortes, quelles catégories de personnes échappent à l’attribution de droits aussi abstraits qu’ils sont virtuels, car aucune instance n’en assure durablement la mise en œuvre ? Il s’agit donc plus d’un instrument de gouvernance que de réelle protection de gens réels, ici et maintenant. Les autochtones, concept enraciné dans la résidence sur une terre, se présentent en partie comme des aborigènes qui étaient là avant, comme la terre, les arbres, les animaux, sur un lieu. Les peuples autochtones sont différents par les droits qui leurs sont attribués, après des décennies, voire des siècles d’humiliations, faut‑il le souligner. Quels sont donc leurs droits et à quel titre ? Ces droits semblent arrimés à leur présence ancienne sur un sol ancestral pourvoyeur de biens économiques et symboliques.  Quant à la nature de ces droits elle est à la fois large et confuse, incluant un droit à bénéficier des ressources locales (dont la biodiversité), un droit à des pratiques culturelles non stigmatisées, à des hôpitaux et écoles propres, bref à un ersatz d’autonomie économique, sociale, culturelle. Il n’est pas question d’autonomie politique mais plutôt des oripeaux culturels de l’autonomie supposés adoucir les injures passées, avec ou sans repentance, avec ou sans excuses publiques. Ces droits les réintègrent donc dans l’humanité. Dont acte. Mais à quel prix ? Le prix à payer c’est celui, peut‑être exorbitant, d’une vente d’identité sur le marché global qui transforme des acteurs sociaux locaux en poupées culturelles, marionnettes d’un théâtre global dans lequel ils n’ont aucune responsabilité.
En acceptant bon gré mal gré de devenir des marchandises culturelles labellisées autochtones, appellation d’origine contrôlée, comme les vins et les fromages, ils ne sont que l’un des éléments d’un identité business global. Leurs fameux droits servent d’abord à les réifier en marchandises identitaires, moyennant quelques royalties d’un montant mineur, marginal, symbolique. Il s’agit du blanchiment de l’histoire passée. Les « peuples autochtones » sont dotés de droits en trompe‑l’œil car rien ne leur rendra la dignité perdue, et certainement pas ce business identitaire. Une protection aussi tardive transforme les intéressés en créatures de zoo, en espèces protégées et qui plus est en espèces naturelles. Car nous sommes bien en pré­sence d’un retour à la nature et à ces « naturels » initiaux, espèces mi‑humaines mi-animales tant leur statut repose toujours sur la séparation, la mise à distance désormais labellisée, validée par les dispositions adaptées sous prétexte de protection, comme pour des bébés phoques. Il s’agit toujours d’une tutelle maintenue, reformulée au nom des droits de « l’espèce autochtone ». Peut‑il y avoir plus forte ségrégation que celle qui transforme les sujets humains en espèces ethnicoculturelles, en jardins botaniques avec des tickets d’entrée. Avec l’entrée des « peuples autochtones » dans une diversité qui ressemble fort à la biodiversité, ces créatures de la planète globale rentrent dans l’environnement. C’est comme espèce en voie de disparition qu’il faut les protéger. Pas comme des hommes. Aux micro-colonisations historiques, diverses, fait place une macro-colonisation au nom de droits et de normes globales dont les bonnes intentions formelles ne parviennent pas à masquer le déficit de dignité qui accompagne le traitement de l’altérité depuis la nuit des temps.  Lorsque l’identité se réduit à s’inventer un avenir dans des performances présentées dans des festivals, celle‑ci est non seulement problématique, probablement en danger, mais elle avoue publiquement sa réification. Comme pour la succession des défunts, derrière les patrimoines apparaît la figure de la mort, individuelle ou culturelle, pour ceux qui osent la regarder en face. Les festivals virtuels se multiplient mais après, demain, comment les héritiers de leur culture produiront-ils du sens durable et partagé ? Se noyer dans le virtuel c’est toujours se noyer. Comme dans des rites au sens évanoui.

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