THE ”UGRIC-TURKIC BATTLE”: A CRITICAL REVIEW
The wide Altaic language group is
formed by various individual groups: 1) Mongolian-Manchu-Turkic; 2)
Finno-Ugric; 3) Samoyed. These groups, judging from the nature of the
development of the words, the formation of the derived words and the compared
language forms, as well as some general tendencies of assembling the words, show
similarities with each other.
In Uralic studies it is usually
taken for granted that the uniqueness of the Finno-Ugric node, and therefore
the existence of a unique Finno-Ugric family, was established in the final
decades of the 19th century using systematic, scientific methods of analysis.
This is based on supposedly compelling linguistic evidence, mainly from J.
Budenz, a German linguist active in Hungary in the last decades of the 19th
century. There are two problems with the evidence put forward by J. Budenz.
Firstly, although he claims to have adopted a systematic method of analysis
(based on the Comparative Method), in fact he does no such thing. For example,
he does not state the phonological criteria that are adopted for establishing
the correspondences, so that it is not possible to ascertain their validity. In
fact, 81% of a significant sample of his correspondences are no longer
considered valid in the modern literature. Secondly, even if J. Budenz’
conclusions had been supported by a testable method of systematic analysis, he
recognizes a significant number of Turkic/Hungarian correspondences, and
concludes that some of these are indicative of a relationship between Hungarian
and Turkic! Between the 15th and 17th centuries it came to be taken for granted
that this homeland could be identified with an area near the Ural mountains
called Yugria (hence the terms ”Uralic” and
”Ugric”). This belief was based on the apparent similarity between the toponym Yugria and the ethnonym hungarus. This connection was supported by a later discovery that one of the
populations in the area (the Voguls) called themselves Mansi, which, according to B. Kálmán ”to the lay ear
slightly resembles the name magyar”. The connection magyar/Mansi is still regarded today
as strong evidence in support of the Finno-Ugric/Uralic theory, and it is still
assumed to this day that Hungarian shares a privileged relationship with the
languages in the Yugria area. Vogul, Ostyak and Hungarian
are still held to form the conventional Ugric node, even though it is now
generally recognised that Hungarian is radically different in phonology,
morphology, lexicon and syntax from the other Ugric languages (Abondolo 1987;
Sammallahti 1988; Helimski 1984 : 253). In a period of about thirty years to
the end of the 19th century researchers began to apply Darwinian models to
language development and to use the newly emerged Comparative Method. In the
meantime, the Ugric theory, that is, the belief that Hungarian, Vogul and
Ostyak are genetically related, was extended to include the languages of
northern Europe (such as Finnish, Lapp, Mordvin, Zyrian etc.), and put on a
supposedly scientific footing. In fact, J. Budenz first attempted to apply the
Comparative Method to examine the correlations known at the time to exist
between Hungarian and Turkic on the one hand, and between Hungarian and the
”Ugric” languages (Vogul, Ostyak, Finnish, Lapp, etc.) on the other. Starting
in the 1870s, J. Budenz, through a number of publications, argued that
Hungarian was more closely related to the Ugric languages than it was to
Turkic. Therefore, it was to be classified as Ugric. He supported this
conclusion with a corpus of lexical Hungarian/Ugric correspondences. Despite
his correct programmatic and methodological intentions, J. Budenz did not
specify the sound-rules by which he tried to establish his Hungarian/Ugric
correspondences. Furthermore, arbitrary stretches of meaning were often
accepted in order to establish the desired correspondence between Hungarian and
a Ugric language, or to reject an undesirable Hungarian/Turkic correspondence.
In a word, Budenz’ corpus turns out to be of very poor quality, particularly in
the light of modern linguistic knowledge. In contrast to this picture, in the
modern theory the Uralic languages are held to be completely unrelated to the
Altaic languages. The number of correspondences Hungarian shares with the
Altaic languages (and Yukaghir) nearly match the number of correspondences Hungarian
shares with the Ugric/Uralic languages, according to modern knowledge. ANGELA MARCANTONIO (Roma), PIRJO
NUMMENAHO (Napoli), MICHELA SALVAGNI (Roma)
Le
finno-ougrien et le turquique, modalités d'origine.
Le large groupe des langues altaïques
est constitué de divers groupes individuels : 1) Mongol, Mandchou, Turquique 2)
finno-ougrien 3) Samoyède. Ces groupes, si l'on en juge par la nature et
l'évolution des mots, par la formation des mots dérivés et des formes de
comparaison des langues, ainsi que par la tendance à regrouper les mots de la
même manière, montrent des similitudes.
Au cours des dernières décennies du
19ème siècle, les études relatives aux langues ouraliennes admettent
généralement la singularité du foyer finno-ougrien établissant ainsi
l'existence d'une famille de langues finno-ougrienne unique utilisant comme
canevas d'études des méthodes systématiques d'analyse des données
scientifiques. Ceci se base sur une évidence linguistique tout relative soumise
par J.Budenz linguiste allemand qui a travaillé en Hongrie les dernières
décennies du 19ème siècle. Cette preuve présentée par J.Budenz soulève deux
problèmes. Tout d'abord, il n'a pas utilisé la méthode systématique d'analyse
(méthode comparative) qu'il prétend. Pour exemple, il ne communique pas les
critères phonologiques pris en compte pour la constitution des correspondances
ce qui rend incertaine leur validité. En fait, 81% d'échantillonnages
significatifs ne sont plus considérés comme valables dans la littérature
moderne. Ensuite, même lorsque les conclusions de Budenz sont étayées par une
méthode systématique d'analyse, il admet un nombre significatif de correspondances
avec le hongrois/turquique en concluant que certaines d'entre elles montrent la
relation entre le hongrois et le turcique. Entre le 15ème et le 17ème siècle on
admettait que le pays d'origine pouvait se situer au sein de l'aire géographique
des monts Oural appelés Yugria (d'où
les termes ouralien et ougrien). Cette croyance se basait sur une similarité
apparente entre le toponyme Yugria et
l'ethnonyme hungarus. La nature de ce
lien a été soutenue par la découverte du fait qu'un des peuples de la région
(les Voguls) se nomment entre eux Mansi qui,
selon B. Kálmán " à l'écoute ressemble légèrement au nom Magyar. Le lien Magyar/Mansi est toujours considéré comme une preuve évidente en
faveur de la théorie finno-ougrienne/ouralienne, c'est pourquoi jusqu'à
aujourd'hui le hongrois partage une relation privilégiée avec les langues de
l'aire géographique de Yugria. Vogul,
Ostiak et Hongrois comme la forme conventionnelle de l'origine d' l'ougrien,
même si on reconnait plus largement que le hongrois est radicalement différent
en phonologie, morphologie et au niveau du lexique des termes et de la syntaxe
des phrases des autres langues ougriennes (Abondolo 1987; Sammallahti 1988;
Helimski 1984 : 253). Au cours des trente dernières années du 19ème siècle, les
chercheurs commençaient à appliquer les modèles darwiniens à l'évolution des
langues grâce aux nouvelles méthodes systématiques d'analyse. Au même moment,
la théorie Ougrienne, c'est à dire, celle qui considère le hongrois, le vogul
et l'ostiak comme étroitement liés, étendait son champs d'études et
d'appréciation en y incluant les langues du Nord de l'Europe (le finnois, le
lapon .... etc) à partir de données censées être scientifiques. En fait la
première tentative de J.Budenz consistait à appliquer la méthode comparative
d'étude des corrélations admises à cette époque, entre le hongrois et le turquique
d'une part, et d'autre part entre le hongrois et les langues finno-ougriennes
(Vogul, Ostyak, finnois et lapon). J.Budenz débute ses travaux en 1870 en
publiant de nombreux articles affirmant que le hongrois était plus étroitement
lié aux langues finno-ougriennes qu'il ne l'était du turcique. Il étayait sa
conclusion par un fonds lexical de correspondances entre le hongrois et le
finno-ougrien. Malgré une justesse programmatique et des intentions
méthodologiques, J.Budenz n'a pas précisé les procédés rigoureux aux moyen
desquels il a tenté d'établir les correspondances hongrois/finno-ougrien. De
plus de nombreuses affirmations ont été utilisées arbitrairement et souvent
acceptées afin d'établir les correspondances désirées entre le hongrois et les
langues finno-ougriennes ou dans le seul but de rejeter la relation indésirable
entre le hongrois et le turquique. En un mot l'étude de J.Budenz se révèle de
très mauvaise qualité particulièrement à la lumière de nos connaissance
actuelles. Cette situation contraste avec les théories contemporaines qui
avancent que les langues ouraliennes n'ont aucun lien avec les langues
altaïques. La quantité de correspondances que le hongrois partage avec les
langues altaïques coïncide avec le nombre de correspondances qu'il partage avec
les langues ougriennes et ouraliennes. ANGELA MARCANTONIO (Roma), PIRJO NUMMENAHO (Napoli),
MICHELA SALVAGNI (Roma)
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