10/23/2013

Dualar ve Hukuk. Dini hukuk sistemleri, bağlantılar Devlet / Din

Islami Andolan Bagladesh - March 2013
Meeting points between prayers and the law are many, including in France where, because of the separation between the Church and the State, one would be entitled to consider such junctures as illegitimate if not impossible since prayer is linked to the religious and therefore the private sphere whereas law concerns justice and therefore the public sphere. The present essay aims at showing that, in reality, borders between the private and public spheres are less inviolable and the relationships between religion and the law much closer that at first sight. It starts by describing the religious law systems (canon law, charia, halakha) elaborated outside the national laws, recalls the diversity of religious links between the State and religion (theocracy, monarchy by divine right, State religion – with our without recognition of the tolerated religious minorities –, religion of the majority, pluralism, Concordat, secularism, separation, State atheism) and the plurality of levels and sources of normativity inside the religious systems. It then focuses on prayer itself and describes its various aspects. As a matter of fact, prayer is no more monolithic than is the law. Solitary or collective practice, spontaneous or regulated expression of faith, of religious feeling or denomination belonging, identity or community assertion, prayer is diverse in its forms and contents as well as in its usages. Social or militant action, as soon as it takes the risk of going beyond the border of the private sphere or the religious, prayer meets the law.

The act of collective prayer to be in accordance with the imposed norm by tradition and religious institutions concerned, must be abble to make use of institutional framework in order to be released. Therefore the need to agreement with the law of the country about the mechanisms of the relation between religion and State is unavoidable. Religious matters occur in both cases of solemn tribute due to victims of disasters with national scopes and for funerals of Great Men although with varied modalities. Thus prayer along with other customs, clothing, eating and others – as recent news show – sometimes are to meet the law. Régine Azria.

Les points de rencontre entre prière et droit sont nombreux, y compris en France où, du fait de la Séparation, on serait fondé à considérer de telles rencontres comme illégitimes sinon impossibles, la prière se référant au religieux donc à la sphère privée et le droit à la justice donc à la sphère publique. Cet essai se propose de démontrer que dans la réalité, les cloisons entre le privé et le public sont moins étanches et les relations entre la religion et le droit plus étroites qu’il n’y paraît. Après avoir évoqué les systèmes de droit religieux (droit canon, charia, halakha) produits en marge des droits nationaux, rappelé la diversité des liens juridiques entre État et religion (théocratie, monarchie de droit divin, religion d’État – avec ou sans reconnaissance de minorités religieuses tolérées –, religion de la majorité, pluralisme, Concordat, laïcité, séparation, athéisme d’État) et la pluralité des niveaux et sources de normativité au sein même des systèmes religieux, l’article se concentre sur la prière et en décline les différents aspects. En effet, la prière n’est pas plus monolithique que le droit. Exercice solitaire ou pratique collective, expression spontanée ou normée de la foi, du sentiment religieux ou de l’appartenance confessionnelle, affirmation identitaire ou communautaire, la prière est diverse dans ses formes et ses contenus comme dans ses usages. Acte social ou militant, dès lors qu’elle se risque à franchir le seuil de la sphère privée du religieux, la prière rencontre la loi.
La prière collective, pour être en conformité avec la norme imposée par la tradition et l’institution religieuse concernées, doit pouvoir disposer de lieux et de cadres institutionnels propres à son exercice. Ce faisant, elle ne peut éviter la rencontre avec la loi du pays et les dispositifs qui régissent les relations religion/État. Le religieux  se trouve convoqué dans les deux cas de  l’hommage solennel dû aux victimes des catastrophes d’ampleur nationale et pour les obsèques des grands hommes, quoique sous des modalités différentes. Ainsi la prière trouve sa place aux côtés de pratiques vestimentaires, alimentaires et autres, dont l’actualité nous rappelle régulièrement qu’elles sont appelées à rencontrer le droit.

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