1/10/2014

Darwin ve evrim - müzik, fonksiyon ve yaratıcılık - ritüel müzik - ritüel morfolojisi - toplumsal ilişki re-kompozisyon

Toraja village
A Cognitive Theory of Culture. An Evolutionistic Alternative to Sociobiology and Collective Selection. – Sociobiological theories postulate norms as functional units in natural and cultural selection. However they overlook how norms are represented in the mind and how they influence behavior. Lacking contents or reliable limits, norms cannot be replicated so as to satisfy Darwinian selection criteria. For this reason, the idea is rather meaningless that a set of norms governing a society, or its “world-view”, might have advantages from a Darwinian viewpoint for all of a culture. A “garden experience” in the Mayan lowlands illustrates the advantages of adopting a different approach to evolution, namely cultural epidemiology, in order to analyze the causes of the formation and development of societies. This epidemiological approach takes into full consideration the distributions and variations of ideas and behaviors. It sees disagreement among persons as a signal, not as noise or deviance. Like the Darwinian species, a culture does not have an existence beyond the individuals and ecological contexts forming it. But in this context, the very existence of soul, spirit, creativity would be a restricted function of evolution, a statement that erases all forms of awareness to the world around us.

Let’s listen to music : many ethnomusicologists have come to share the view of John Blacking that to analyze music is to describe “sequences of different kinds of creative act.” Such sequences are composed of responses that follow from one or another performer's recognition of a cluster of distinctive features. Patterns of more than one kind must be coordinated in any series of acts that is intended to produce music (in the broad sense of the term). An inventory, however incomplete, of types of coordination that were in some sense possible provides a basis for estimating at least some values of the choices that have been made in a given performance, to the extent that these values were created by rejection of the other options. The same point holds for inventories of distinctive features, of vocal and instrumental habits, and of models used in composition and performance. The music of the Toraja (Sulawesi, Indonesia) is exclusively performed for religious ceremonies. Major ceremonies are arranged on a ritual scale with a dynamics described through the words of important songs: the reversal, equilibrium, gradual order and cycle are the four principles underlying the relation between the “Setting” and “Rising Sun” (funeral and fertility) rites. The music associated with this ritual scale divides into two major groupings of repertoires performed for ancestors, divinities and the living. Certain of these musical forms are brought together under a polysemous root, bali, which figures in a variety of words with their associated concepts. Exploring this term by studying sound forms, performances and the texts of songs brings to light a precise system of differences and likeness that refers to various sorts of dualism. It also brings to light a logic of reciprocity and inversion that helps explain the relations between certain ceremonies.

Les théories sociobiologiques postulent des normes comme unités fonctionnelles de la sélection naturelle et culturelle. Mais ces théories ignorent la façon dont elles sont représentées dans l’esprit et comment elles influent sur les comportements. Faute de contenu ou de limites fiables, elles ne peuvent se répliquer de manière telle qu’elles satisfassent la sélection darwinienne. Aussi la notion d’un ensemble de normes régissant une société, ou sa « vision du monde », et qui posséderait des avantages d’un point de vue darwinien pour une culture tout entière, n’a guère de sens. Une « expérience de jardin » menée dans les Basses Terres maya illustre les avantages qu’il y a à adopter une approche évolutionniste différente, l’épidémiologie culturelle, si l’on veut procéder à l’analyse causale de la formation et du développement des sociétés. Cette perspective épidémiologique considère les distributions et variations d’idées et de comportements comme un objet d’étude à part entière, elle envisage le désaccord entre personnes comme un signal et non comme bruit ou déviance. À l’instar de l’espèce darwinienne, une culture n’a pas d’existence au-delà des individus et des contextes écologiques qui la constituent. Mais dans ce contexte, l’existence même de l’âme, de l’esprit, de la créativité se trouve restreinte à sa fonction d’évolution, une affirmation qui efface toute forme de sensibilisation existante au monde qui nous entoure.
Ecoutons un peu de musique : de nombreux ethnomusicologues en sont venus à partager l'idée de John Blacking que l'analyse de la musique correspond à la description de « séquences de différents types d'actes créatifs ». Les séquences sont composées de réactions découlant de la reconnaissance par le musicien d'un groupe de traits caractéristiques. Dans toute série d'actes dont l'objectif est de produire de la musique (au sens large du terme), des structures de natures différentes doivent être coordonnées. L'inventaire, même incomplet, des types de coordination possibles fournit une base de données permettant d'analyser au moins une partie des critères régissant les choix effectués pour une interprétation musicale donnée, dans la mesure où ces critères ont été créés par rejet d'autres options. Ceci vaut également pour les inventaires des traits caractéristiques des habitudes vocales et instrumentales, et des modèles utilisés pour la composition et l'interprétation. La musique des Toraja de Sulawesi en Indonésie est exclusivement rituelle. Elle a donc lieu à l’occasion de grands rituels, ordonnés selon une échelle et une dynamique décrites notamment dans les paroles des grands chants : le retournement, l’équilibre, l’ordre graduel et le cycle constituent quatre des principes fondant le rapport entre les rites du Couchant (funérailles) et les rites du Levant (prospérité, fécondité). Associée à l’échelle rituelle, la musique est partagée en deux grandes familles de répertoires musicaux qui regroupent des formes d’expression chantées par les humains pour les ancêtres défunts, les vivants et les divinités, et dont certains sont unis par un mot – bali – racine polysémique à l’origine d’une variété de concepts. L’exploration de ce terme, par l’étude conjointe des paroles des chants, des formes sonores et des performances, met au jour un système précis d’oppositions et d’homologies révélant différents types de dualismes, dont il ressort une logique de réciprocité et d’inversion éclairant le lien entre certains rituels. / Résumé de plusieurs articles, Scott Atran, Stephen Blum et Dana Rappoport.

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