5/29/2013

The Body of the Ottoman Sultan

The sultan’s person is the keystone of the Ottoman Empire. Its very existence secures the world’s order. It is not surprising, then, that the Ottoman society never accepted the possibility of a break in the dynastic continuity, attaching a great importance to the physical presence of the monarch’s person. That’s why the living body of the sultan, if not exactly sacred, was nevertheless of a more than human nature, which superior value was more than
symbolic and went beyond his own individual person. Consequently, when the sultan was dead or dethroned, he was nobody anymore and no special reverence was due to his physical person. On the contrary, while by dying he became in theory a Muslim as any other one, he had actually less rights than anybody else, precisely because he was an ancient monarch. His corpse could suffer degrading treatments dictated by political considerations: first of all, the rejection of any break in the dynastic continuity compelled more than once to keep secret the sultan’s death and to delay his burial for several weeks.
One may nevertheless discern some elements of sacralization of the sultan’s dead body, and even some marks of a cult that could have developed. But such a cult probably was too much pagan to take root in the Ottoman State, which in the course of centuries tended to strengthen the orthodoxy of its practices and to give a growing importance to the dynasty, to the detriment of the person of individual sultans. However, the numerous destinies of their body show that, in spite of the theory, Sultans were not quite similar to other Muslims.

Le corps du sultan ottoman – Nicolas Vatin
La personne du sultan est la clef de voûte de l’État ottoman. C’est son existence qui assure le bon ordre du monde. Il n’est donc pas étonnant que la société ottomane n’ait jamais admis la possibilité d’une solution de continuité dynastique et ait, de ce fait, accordé une importance considérable à la présence physique de la personne du souverain. Ainsi le corps vivant du sultan, s’il n’était pas à proprement parler sacré, était cependant d’une nature surhumaine, d’une valeur supérieure qui était plus que symbolique et dépassait sa personne individuelle.
En conséquence, mort ou déposé, le sultan n’était plus rien et aucun respect particulier n’était dû à sa personne physique. Bien au contraire, alors que, en cas de décès, il devenait en théorie un musulman comme un autre, sa qualité d’ancien souverain faisait qu’il avait moins de droits qu’un autre. Son corps pouvait subir des traitements plus ou moins dégradants dictés par des considérations politiques, à commencer par le refus de toute solution de continuité dynastique qui obligea plus d’une fois à maintenir le décès secret et à retarder de plusieurs semaines l’inhumation du défunt.
On peut cependant discerner des éléments de sacralisation du corps mort du sultan, voire même les traces d’un culte qui aurait pu se développer. Mais celui-ci était sans doute trop païen pour s’imposer dans un État qui tendit au cours des siècles à renforcer l’orthodoxie de ses pratiques et à accorder une place croissante à la dynastie au détriment de la personne des sultans individuels. Pourtant les sorts variés que connurent leurs corps montrent que, malgré la théorie, les Sultans n’étaient pas tout à fait des musulmans comme les autres.






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