6/06/2014

Hukuk ve kültürler - biyoetik - kutsallık nosyonu: ölüm, hayat, kan, embriyo - genetik yapı - din

Savage bioethics - Bioethics origin can be traced in North America set up to designate moral issues that can be asked in regards to advances in biology and other medically dominated fields. The word must be submitted to its rigorous Greek etymology which means life and moral. Considering the combination of life and moral, one can say that bioethics intend to search what is good for the individual and the society. In the course of in vitro fertilization, consideration should perhaps be given to the suffering of the child born with this medical assistance, physically or emotionally as much as for the child's family, the surrounding and the entire society. In order to find a solution to those arose issues, wisely legislating would be an answer passing laws whose nothing would justify to call bioethics. Since the 20th century, medical confidentiality became medicine confidentiality. Bioethics were born within western Romanitas which seems to think to be able to expand globally. If we reread some lines of Talayesva's story about Hopi Indians we can follow the first moments of his intra-uterine life: there were two fetuses and his mother wanted only one child. She therefore asked a medicine man to reduce both fetuses into one, which he did through various rituals with the intervention of corn (for fecundity) and wool (for the ligation of the two into one). One would draw the conclusion that Hopi Indians have no religion. It is a mistake: the best experts  assume Hopi people especially religious if not bigoted. But nothing in their culture is making reference to fertilization and gestation linked to a vital flow of divine origin through the principle of the "sanctuary-woman", important concepts that are to be found in religions of the Book.  For the Hopi, parental responsibilities are numerous but none refers to any sacredness of life. Only the willingness of the parents, above all that of the mother, lies at the origin of gestation. Their bioethics are about a range of duties served to the parents since they brought in cultivation a living being that must be cared of and assisted. They are responsible for its developing and must do everything possible to give a birth without problems and give the child a good life. The statement of embryo sacredness issued by one of the medically assisted procreation pioneers, the considerable presence of the religions of the Book in bioethics debates, all this is consistent with medical ethics setting out that the underlining principle that should drive obstetrics was that of the "sacredness of the human egg".                             
What we agree to hide is that bioethics are generally included in a western frame spontaneously understood as the only space for civilization. That is in fact why there is reluctance to find it elsewhere, among the Hopi for example, as well as we can be surprised when discovering  in indigenous cultures stories almost identical to Greek mythology and religious practices close to Christian Eucharist. Since bioethics are often confronted to law, it is worth recalling that the Western frame is where we find the definition of law. Law has nothing of a "natural" character, nor does it constitute an objective phenomenon of which the universal sense would be obvious. But again Western frame is that of religion dominated by Christianity and at last that frame where sciences have been placed in an institutional system, since medieval universitas  onto this Big Science caused by the modern States scientific structures. Thus what we call bioethics must be perceived in relation to law, religion and science: and would become the fourth pillar of western civilization. The issue here is the nature of this indigenous "sacred", which is distinct from belief and religion, because it is not spiritual as the first nor the field of a human group as the second. This 'sacred' is the consciousness of a contact point between the divine and earthly realities. As we have already seen leading genetic research could hardly conceal an anthropological given meaning, the taboo on a vital flow as blood or sperms. The consciousness of the body sacredness  for jurists is based on the denial of using usual legalized characters when bodily parts and particularly blood are at stake: every effort is made to insure that one never sees bodily parts in law. When the West claims the extension of bioethics in addition to law, democracy and other values, this may in fact be analyzed as a way of displaying its superiority and its strategy of conquest. It conceals behind its civilizing discourse the reality of a savage mind which is clearly perceptible, for its bioethical sermonizing barely hides the taboos of its primitive sacredness . Summary of an article from Jean-Pierre Baud

La bioéthique sauvage - L’origine de ce qu’on appelle la bioéthique se situe en Amérique du Nord instituée pour désigner les questions morales qui pouvaient se poser face aux progrès de la biologie et des diverses disciplines sous dominance médicale. Le mot doit d’abord être soumis à la rigueur de son étymologie grecque qui désigne la vie et la morale. Si l’on considère cette soudure de la vie sur la morale on peut dire que la bioéthique a pour fin de chercher ce qui est bon pour l’individu et pour la société. En prenant le cas d’une fécondation in vitro, on devrait alors se demander si l’enfant que cette technique produira n’en souffrira pas, physiquement ou moralement, s’il en sera de même pour sa famille et son entourage et enfin si la société humaine n’en pâtira pas. Pour trouver une solution aux problèmes pouvant alors être soulevés, il suffirait de légiférer sagement en votant des lois dont rien ne justifierait qu’on les qualifie de bioéthiques. Depuis le XXe siècle, le secret médical est devenu le secret de la médecine et très peu celui du patient. La  bioéthique est née au sein d’une romanité occidentale qui semble croire qu’elle puisse s’étendre partout. Relisons quelques lignes du récit de Talayesva - concernant les indiens Hopi, qui débute avec sa vie intra-utérine : il y avait deux fœtus et sa mère ne voulait qu’un enfant. Celle-ci a donc demandé  à un guérisseur de réduire les deux fœtus en un seul, ce qu’il a fait grâce à un certain nombre de rites où intervenaient le maïs (pour la fécondité) et la laine (pour la ligature des deux en un). On pourrait conclure que les Hopi n’ont pas de religion. Erreur : les meilleurs spécialistes considèrent les Hopi comme un peuple particulièrement religieux, voire « bigot ". Mais il n’y a rien dans leur culture, en ce qui concerne la fécondation et la gestation, qui fasse référence à un fluide vital d’origine divine ou au principe de la femme-sanctuaire, concepts qui ont l’importance que l’on sait dans les sociétés marquées par l’une des religions du Livre. Chez les Hopi, les obligations des parents sont nombreuses, mais aucune ne fait référence à une quelconque sacralité de la vie. Seule la volonté des parents, et surtout celle de la mère, est à l’origine de la gestation d’un fœtus et d’un seul. Leur bioéthique est faite d’un ensemble de devoirs qui s’imposent aux parents parce qu’ils ont mis en culture quelque chose de vivant qu’il faut entretenir. Ils sont responsables de son bon développement et ils doivent tout faire pour que la naissance soit sans problème et que la vie de l’enfant soit bonne. Le constat de la sacralité de l’embryon fait par l’un des pionniers de la procréation médicalement assistée, la forte présence des religions du Livre dans le débat bioéthique, tout cela est en accord avec le texte fondateur de l’éthique médicale  établissant que le principe qui devait régir l’obstétrique était « la sacralité de l’œuf humain ». Ce qu’on s’accorde à cacher, c’est que la bioéthique est généralement comprise dans un cadre occidental spontanément perçu comme l’unique lieu de la civilisation. C’est d’ailleurs pourquoi on éprouve quelque réticence à la trouver ailleurs, par exemple chez les Hopi, de même qu’on peut être surpris en découvrant dans les traditions indigènes des récits semblables à ceux de la mythologie grecque et des pratiques religieuses proches de l’eucharistie chrétienne. Puisque la bioéthique est souvent confrontée au droit, il importe de rappeler que c’est dans le cadre occidental qu’il faut se situer pour définir le droit. Le droit n’a rien de « naturel », pas plus qu’il ne constitue un phénomène « objectif » dont le caractère universel irait de soi. Et le cadre occidental est encore celui d’une religion à dominante chrétienne et enfin celui où la science a été placée dans un système institutionnel, depuis les universités médiévales jusqu’à cette Big Science produite par les structures scientifiques des États modernes. Ainsi, ce que nous appelons la bioéthique doit être perçu, par rapport à ce que nous appelons le droit, la religion et la science : elle deviendrait par là le quatrième pilier de la civilisation occidentale. L’aspect de la pensée sauvage qui nous retient ici est le sacré, qui se distingue de la croyance et de la religion, en ce qu’il n’est pas spirituel comme la première, ni la discipline d’un groupe humain comme la seconde. Le sacré est  la conscience d’un point de contact entre le divin et les réalités terrestres. On a déjà vu que la génétique de pointe pouvait difficilement dissimuler une constante anthropologique, le tabou d’un fluide vital ayant la double apparence du sang et du sperme. La conscience de la sacralité du corps se manifestait chez les juristes par le refus d’utiliser les qualifications juridiques habituelles lorsque certains éléments corporels, et en particulier le sang, étaient en cause : tout est fait pour que l’on ne voie pas juridiquement les éléments corporels. L’Occident, qui prétend étendre la bioéthique, en plus de ce qu’il appelle le droit, la démocratie et d’autres valeurs qui sont en fait une façon d’afficher sa supériorité et sa stratégie de conquête, cet Occident dissimule derrière son discours civilisateur la réalité d’une pensée sauvage qui se perçoit fort bien lorsque le prêche bioéthique dissimule mal les interdits des sacralités primitives. 
http://droitcultures.revues.org/919

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