6/19/2014

Güvenlik Konseyi - BM Mülteciler Yüksek Komiserliği (BMMYK) - mülteciler koruma



The Development of International Refugee Protection through the Practice of the UN Security Council

This paper examines the ambivalent influence of the UN Security Council’s practice on the development of international refugee protection since the early 1990s. While the international refugee protection regime did not originally foresee a role for the Security Council, the increasingly complex security challenges in the post-Cold War era have led to its de facto inclusion in the institutional framework of protection. After having used its wide discretionary powers under the UN Charter to link refugee flows with its primary responsibility for the maintenance of international peace and security, the Security Council thus began to strengthen different aspects of international refugee protection. Within a general trend in favor of human security in its activities, it has addressed the responsibility for root causes of forced displacement, supported the assistance to and protection of refugees and internally displaced persons in conflict situations, and promoted durable solutions. On the downside, the Security Council’s interaction with the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) and its encroachment on the General Assembly’s traditional field of competence have also given rise to criticism. Both the Security Council’s peace operations and its economic sanctions regimes have contributed to the erosion of established refugee protection standards. However, the Security Council’s increasing focus on human security alongside State security has mitigated some of the negative repercussions of its inherently political actions on international refugee protection. The Security Council has made a considerable contribution to the strengthening of international refugee protection by enforcing, developing and even making norms that place the individual at the center of the international security agenda. Since the end of the Cold War the regime governing the international protection of refugees has faced increasing and complex challenges going well beyond the institutional capacities of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) and the legal guarantees of the 1951 Convention Relating to the Status of Refugees at the core of this protection regime. Refugee movements have become increasingly politicized and militarized with a dangerous mix of armed elements and vulnerable populations such as women and children. As a result humanitarian access to displaced persons has met serious impediments. Attacks on refugee and IDP camps as well as humanitarian personnel are nowadays the norm rather than the exception. Indeed, displacement is often no longer considered a by-product of armed conflict but rather its objective. Insistence on the right to return of the defeated group, individually or collectively, may accordingly reverse the very goal of the resort to force. It is in this context that the Security Council first linked the problem of mass exodus with determinations of a threat to international peace and security under Article 39 of the UN Charter in the early 1990s. It thereby set the stage for addressing different aspects of international refugee protection, often in close cooperation with UNHCR and in addition to other relevant UN organs and agencies. The Security Council has also been strongly criticized for making unwarranted links between refugee status and terrorism in its counter-terrorism resolutions, in particular in resolution 1373, which may have contributed to the erosion of established refugee protection standards. The UN Security Council has thus exerted a notable but ambivalent influence on international refugee law and policy; however, this influence has never been treated comprehensively by scholarly writings on the Security Council and international refugee protection. With the exception of resolution 1373, Security Council resolutions with explicit or implicit references to refugees or displaced persons have been primarily considered in respect of collective action under Chapter VII of the UN Charter in cases of serious violations of international human rights and humanitarian law. In contrast to refugee law, human rights law has undergone a radical evolution after the Second World War and has also contributed substantively to the development of the contemporary refugee protection regime. The same observation can be made with regard to international humanitarian law as the principal source of law applicable during armed conflict, which is not only frequently the reason for massive displacement but it is also related to the Security Council’s primary area of responsibility: peace and security. Summary by Marie Auourrain/ Christiane Ahlborn, « Introduction », in The Development of International Refugee Protection through the Practice of the UN Security Council, The Graduate Institute | Geneva (« eCahiers », no 6), 2010, [En ligne], mis en ligne le 07 novembre 2011, consulté le 18 juin 2014. URL : http://iheid.revues.org/167 ; DOI : 10.4000/iheid.167 


Evolution de la Protection Internationale des Réfugiés conformément à la pratique du Conseil de Sécurité des Nations Unies

Cet article examine l'influence ambivalente des pratiques du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le développement de la protection internationale des réfugiés depuis 1990. Alors que le régime de protection internationale des réfugiés ne prévoyait pas l'intervention du Conseil de Sécurité, les épreuves dans un contexte de sécurité de plus en plus complexe de l'ère de fin de guerre froide, on conduit de facto à son inscription dans le cadre institutionnel de protection. Suite à la généralisation de l'utilisation de ses pouvoirs discrétionnaires au sein de la charte des Nations Unies afin d'établir un rapport entre les flux des réfugiés et sa responsabilité d'origine de maintenance de paix et de sécurité internationales, le Conseil de Sécurité a alors initié le renforcement des différents aspects de la protection internationale des réfugiés. Profitant d'une tendance générale en faveur de ses activités de protection de la sécurité humaine, il s'est engagé à agir face aux causes majeures de déplacement forcé, à assister et protéger les réfugiés et les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays au cours de conflits, et à promouvoir des solutions durables. Les aspects négatifs de l'interaction entre le Conseil de Sécurité et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et l'empiètement de ses activités sur le domaine de l'Assemblée Générale ont conduit à de nombreuses critiques. Les opérations de maintien de la paix et le régime des sanctions économiques du Conseil de Sécurité ont contribué à l'érosion des normes internationales de protection des réfugiés. Cependant l'intérêt croissant du Conseil de Sécurité pour la sécurité humaine et la sûreté de l'Etat a permis d'atténuer les répercussions négatives de ses actions éminemment politiques dans le domaine de la protection internationale des réfugiés. Le Conseil de Sécurité a apporté une contribution considérable à la protection internationale des réfugiés par la mise en oeuvre, le développement et parfois l'établissement de normes qui placent l'individu au centre des préoccupations de sécurité internationale. Depuis la fin de la guerre froide le régime de protection internationale des réfugiés a dû affronter des épreuves de plus en plus difficiles bien au-delà des capacités institutionnelles de Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et des garanties juridiques de la Convention de 1951 visant le Statut des Réfugiés au coeur du régime de protection. Les mouvements des réfugiés sont devenus de plus en plus politisés et militarisés et représentent un dangereux brassage entre des groupes armés et des populations vulnérables, les femmes et les enfants. Ce faisant l'accès de l'aide humanitaire aux personnes déplacées rencontre de nombreux obstacles. Les attaques dans les camps de réfugiés, de personnes déplacées et des personnels humanitaires  sont de nos jours choses courantes. En effet, le déplacement des personnes n'est plus un sous-produit du conflit armé mais plutôt son objectif. L'insistance sur le droit au retour des groupes vaincus, individuellement ou collectivement, produit donc l'effet inverse du but recherché. Dans ce contexte le Conseil de Sécurité a intégré le problème d'exode massive en constatant l'existence d'une menace contre la paix et la sécurité internationales aux termes de l'article 39 de la Charte des Nations Unies de 1990. Il institue ainsi le degré de prise en compte des différents aspects de la protection internationale des réfugiés, souvent en étroite collaboration avec le HCR et autres organes et agences des Nations Unies. Le Conseil de Sécurité a également été lourdement critiqué pour créer des liens injustifiés entre le statut de réfugiés et le terrorisme dans ses résolutions de lutte contre le terrorisme, en particulier la résolution 1373 qui a contribué à l'érosion des normes internationales de protection des réfugiés. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a ainsi exercé une influence notable et ambivalente sur le droit international des réfugiés et sur les politiques y afférentes ; cependant cette influence a été reçu de manière intelligente de la part de la communauté scientifique dans ses publications concernant le Conseil de Sécurité et la protection internationale des réfugiés. A l'exception de la résolution 1373, les résolutions du Conseil de Sécurité faisant référence explicitement ou implicitement aux réfugiés et personnes déplacées initialement envisagées au regard d'action collective du chapitre VII de la Charte des Nations Unies ont montré des violations assez graves des droits de l'homme et du droit international humanitaire. Contrairement au droit des réfugiés, le droit international humanitaire a connu depuis la deuxième guerre mondiale une évolution radicale et contribué de manière substantielle au développement du régime actuel de protection des réfugiés. La même constatation peut être faite au regard du droit international humanitaire qui devient principale source d'application du droit au cours de conflits armés, qui ne sont pas toujours à l'origine des déplacements massifs mais tout de même étroitement lié au domaine initial de responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité. 

 


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