4/09/2013

Novice Shaman-Mongolia- Photo Carolyn Drake

The Myth of Religious NGOs : Development Studies and the Return of Religion (abstract) Philip FOUNTAIN

In a remarkable about-turn, development studies has discovered religion and considerable attention is now dedicated to analysing religious non-governmental organisations (nGos). how can we understand the concept of ‘religion’ that is now being so widely discussed? Through a close reading of key texts, this chapter examines how religion has been constructed and for what purposes. While development scholars have given little attention to definitional concerns, a default conceptualisation – substantivist, essentialised, ahistorical and universal – is nevertheless apparent. A pervasive secular-religious dichotomy is implicit within this conceptualisation, constructing development as located within the secular domain, set apart from religion. drawing upon critical scholars of religion, this chapter argues that development studies has perpetuated a ‘myth of religious NGO’s’. This myth arbitrarily assigns to a diverse set of development actors the status of abnormal, if still potentially useful, religious other(s). The myth conceals the historical specificity and value-laden nature of mainstream development. The current vogue for abstracted discussions of religion should be replaced with closer attention to specific practices and particular traditions, including secular development. studies should also show greater awareness of the political uses of ‘religion’.

The notions of the ‘sacred’(Goldstone, 2007), of the ‘holy’ (Cavanaugh, 2010), ‘religious fundamentalism’ (Stiglitz, 2003 ; Ager et Ager, 2011), ‘magic’  (Hovland, 2008), ‘eschatology’ (Parfitt, 2009), ‘ritual’ (Tennekoon, 1988), ‘ transcendence’ and ‘faith’ (Barnett, 2011), or ‘myth’ could be useful to research in order to verify the relevance when classifying the organisations whether ‘religious’ or ‘secular’. For example, ‘proselytizing’ should not necessarily be considered as belonging to the NGO’s. Many development projects actively participating in changing behaviours and attitudes use the same practical applications. Those are equally detected in the numerous attempts – including in the Shawn Flanigan’s recommendation – to broaden to the entire world a secular development program without any religious groups. This last project must be regarded as the direct counterpart of a missionary intervention. The building of a nonreligious public space and the relegation of some participants on the fringe of a legitimate commitment in this area require a constructive effort to create and restructure subjectivities through similar means to the Christian evangelization (Fountain, 2012). 



Le mythe des ONG religieuses : le retour de la religion dans les études du développement  Philip FOUNTAIn

Après une incroyable volte-face, les spécialistes du développement ont enfin redécouvert le rôle de la religion et s’attachent désormais à étudier sérieusement les ONG religieuses. Mais quelle est cette « religion » dont il est tant question ? En s’appuyant sur une lecture attentive de quelques textes de référence, cet article explore la manière dont la religion a été construite et à quelles fins. Alors que les théoriciens du développement n’ont guère prêté attention aux questions de définition, une certaine conceptualisation par défaut – substantialiste, essentialisée, sans fondement historique et universelle – se dégage toutefois. Marquée par l’opposition omniprésente entre laïcité et religion, l’idée de développement y est apparentée à tout ce qui relève de la sphère séculière, en marge de la religion. S’inspirant des travaux d’éminents spécialistes de la religion, cet article démontre comment les études du développement perpétuent le « mythe des ONG religieuses », mythe qui renvoie de manière arbitraire divers acteurs du développement au statut d’« Autre religieux anormal » quand bien même il pourrait encore être utile. Ainsi la spécificité historique du développement dominant de même que sa nature chargée de valeurs sont-elles totalement occultées. Au lieu des grandes discussions abstraites sur la religion aujourd’hui à la mode, on ferait mieux de porter une attention minutieuse aux pratiques spécifiques et aux traditions particulières, y compris au développement séculier, et de s’intéresser davantage aux instrumentalisations politiques de la « religion ».

Les notions de « sacré » (Goldstone, 2007), de « saint » (Cavanaugh, 2010), de « fondamentalisme » (Stiglitz, 2003 ; Ager et Ager, 2011), de « magique » (Hovland, 2008), d’« eschatologie » (Parfitt, 2009), de « rituel » (Tennekoon, 1988), de « transcendance » et de « foi » (Barnett, 2011), ou encore, dans cet article, de « mythe », pourraient s’avérer utiles à la recherche, pour interroger la classification des organisations selon les catégories « religieuse » ou « laïque ». Le « prosélytisme », par exemple, ne doit pas être nécessairement vu comme une pratique propre aux seules ONG. On retrouve pareilles pratiques dans les nombreux projets de développement qui cherchent activement à transformer le comportement et les attitudes des autres. On les discerne également dans les diverses tentatives, y compris dans la recommandation explicite de Shawn Flanigan, d’étendre à l’échelle de la planète un programme de développement séculier dépourvu de toute association religieuse. Ce dernier projet doit être considéré comme l’équivalent direct d’une intervention missionnaire. La construction d’un espace non religieux et la relégation de certains acteurs en marge d’un engagement légitime dans ce domaine impliquent un effort transformateur pour créer et reformer les subjectivités par des moyens semblables à l’évangélisation chrétienne (Fountain, 2012). 

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