3/25/2013


When creation myth makes history – Denise Aigle – Summary and translation fr>eng Marie Aupourrain.
Since the 8th century, Central Asia became Turkish lands due to major populations displacements followed by the formation of tribal confederations building ephemeral empires. Between the 9th and 11th century an Islamic Turco-Persian culture slowly developed. Closely bond to their Steppic past, Qarakhanids further developed this culture in which the Turkish value found its place alongside Arabic and Persian traditions. Thus a Turkish literature appeared : Yüsuf de Balasaghun completed in Kashgar 1609 a long didactic Turkish poem, following the Mirors of Prince tradition, Kutadghu Bilig (Wisdom leading to royal glory). The author wanted to point out the traditional Turkish values of royalty comparable and yet of higher moral than their Arabic and Iranian counterpart. In addition, this text identified the Turanian vanquisher Afrâsiyàb in the national saga similar to the national Turkish hero Alp Er Tonga (Leopard hero). A few years later, Mahmùd de Kashghar also more often speaks of Afrâsiyâb : “ The Turkish great Khan Afrâsiyâb original name is Tonga Alp Er”. Tonga Alp Er’s mythical dimension encouraged literate Turkish who read Shâh-nâma to identify him as Afrâsiyâb, hero of a Tûrân (land of nomadic tribal groups) then related to Turkish central Asia. Indeed the national Iranian epic concerns numerous narratives opposing Iran and Tûrân, Tûrân being the word related to nomadic component of the local culture. This islamic Turco-Persian culture from among the Qarakhanid populations has since been disclosed through the following Turkish dynasties.  Since Antiquity, the history of central Asia, geographically alternated with steppes and areas interspersed with oasis, has been marked by mutual hostility between sedentary groups and nomadic herders.
At the 13th century, along with the Mongol Conquests, the sovereign of Mirrors enriched with a new leading figure based on the steppes chieftain, whose Genghis Kahn becomes the great leader. Founder at the 13th century of the ever greater empire for nomadic tribes, Genghis Khan possesses all the figures of a steppes chieftain from nomadic ways of life. In a nomadic empire, personal skills play a great role when choosing a new chief. Yet behind this power stands a special charisma (ülüg, qut-ülug)  sent via the Eternal Sky (Tengri) to the humans, most likely to those holding power. This charisma symbolise the ‘vital force’ necessary to governing. When Genghis Khan became great Khan at the quriltaï in 1206,  Kôkôôù-Teb-Tenggeri  the shaman confirmed his celestial mandate : “God spoke with me and said : I gave all the face of this Earth to Temüjin and his children and I named him Genghis Khan.”
Tengri, the Eternal Sky - Orkhon  scripture

Le mythe créateur d'histoire,  - Denise Aigle. Résumé et traduction du fr>ang Marie Aupourrain.

Depuis le VIIIe siècle, l'Asie centrale était devenue un domaine turc du fait des déplacements de populations, suivis de la formation de confédérations tribales qui bâtissaient des empires éphémères. Entre le IXe et le XIe siècle, s'élabora et se développa peu à peu une culture islamique turco-persane. Très attachés à leur passé steppique, les Qarakhanides développèrent cette culture dans laquelle l'élément turc trouvait naturellement sa place, à côté des traditions arabe et persane. Une littérature turque fit ainsi son apparition : Yüsuf de Balasaghun acheva à Kashghar en 1069 un long poème didactique en turc, dans la tradition des Miroirs des princes, le Kutadghu Bilig (La sagesse qui conduit à la gloire royale). L’auteur  cherche à montrer que les traditions turques de royauté et de sagesse sont comparables, ou supérieures, à leur contrepartie arabe et iranienne. Dans ce texte, par ailleurs, le champion touranien de l'épopée nationale, Afrâsiyàb, est identifié au héros national turc Alp Er Tonga, (Héros Léopard). Quelques années plus tard, Mahmùd de Kashghar, évoque lui aussi à maintes reprises Afrâsiyâb : « Le nom originel du Grand-khan des Turcs Afrâsyâb est Tonga Alp Er ». La dimension mythique de Tonga Alp Er avait incité les lettrés turcs, lecteurs du Shâh-nâma, à l'identifier à Afrâsiyâb, héros d'un Tûrân assimilé alors à l'Asie centrale turque. L'épopée nationale iranienne rapporte en effet nombre de récits sur les guerres qui ont opposé Iran et Tûrân, terme qui, dans ce contexte, désigne l'élément nomade. La culture islamique turco-persane qui émergea sous les Qarakhanides fut diffusée par les dynasties turques qui leur succédèrent. Depuis l'Antiquité, l'histoire de l'Asie intérieure, où alternent steppes et aires parsemées d'oasis, a été marquée par une hostilité mutuelle entre sédentaires et pasteurs nomades.
Au XIIIème siècle, avec les conquêtes mongoles, le souverain idéal des Miroirs s'est ainsi enrichi d'un autre modèle, celui du chef de la steppe dont Gengis Khan devient le prototype. Fondateur au XIIIe siècle du plus grand empire nomade qui ait existé, Gengis Khan réunissait les traits les plus caractéristiques du chef de la steppe, tirés du mode de vie nomade. Dans un empire nomade, les qualités personnelles jouent un rôle prépondérant dans la sélection du chef. Cependant, l'idéologie du pouvoir valorise le charisme (ülüg, qut-ülug) envoyé par le Ciel-Supérieur (Tengri) aux humains, en particulier à ceux qui détiennent le pouvoir. Ce charisme symbolise la « force vitale » nécessaire pour gouverner. Lorsque Gengis Khan fut élu grand khan au quriltaï de 1206, le chamane Kôkôôù-Teb-Tenggeri confirma son mandat céleste : « Dieu a parlé avec moi et a dit : j'ai donné toute la face de la terre à Temüjin et ses enfants et je l'ai nommé Gengis Khan ».



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