12/19/2012


Medieval heralds of Atatürk. Bilge kaghan and the sultan Alp Arslan. The past as a think tank of chosen facts in order to incorporate modern ideology.  

Kemalist ideology, which is the official thought of Turkey, has been strongly inspired by existing European models. But in order to legitimize the radical reforms of the thirties, it seemed necessary to present them as a return to old Turkish traditions. Thus, the historical discourse strongly emphasized Asian and Medieval chapters of Turkish past.Consequently, Ataturk himself is not presented as a heir of European values he contributed to bring to Turkey, but as a successor of some Medieval heroes. Bilge, khan of the Göktûrk tribe in Central Asia (8th century), is presented as an embodiment of « pure » Turkish values, i.e. without any islamic influence. Alp Arslan, sultan of the Seljuks (11th century) who defeated the Byzantines in Eastern Anatolia and made the Turkish settlement possible in this region, is seen as the very founder of present muslim Turkey. In the historical narrative, both heroes are explicitly presented as heralds of Ataturk. By the means of rhetoric and discursive processes, political concerns of present times are projected onto this medieval past, and the present is legitimized by the past. Each heroe embodies a different virtue (the « pure » Turkish spirit and the « muslim » Turkish spirit) which have their own function in State ideology and in collective memory.
Painting above credit : Mongolian Dream - Rene Polak
http://remmm.revues.org/282 texte intégral en français
http://www.hurriyetdailynews.com/book-lists-banned-publications.aspx?pageID=238&nID=37173&NewsCatID=339  this confirms what is said above. 

Les prédécesseurs médiévaux d'Atatürk. Bilge kaghan et le sultan Alp Arslan - Le passé, réservoir de faits choisis pour enraciner une idée présente.
Le kémalisme, idéologie officielle de la république de Turquie, a pris pour modèle la société et les institutions européennes. Cependant, pour légitimer les importantes réformes des années trente aux yeux de l'opinion, le pouvoir culturel a choisi de les faire passer pour un retour aux anciennes traditions turques du Moyen Âge pré-musulman et musulman. C'est pourquoi, dans les discours historiques scolaire et académique, l'accent a été vigoureusement porté sur le versant asiatique et médiéval du passé des Turcs.
De la sorte, Atatturk lui-même a été présenté non pas comme un légataire des valeurs occidentales qu'il avait importées en Turquie, mais comme l'héritier de certains héros de l'histoire turque médiévale. Le kaghan Bilge, qui a dirigé au VIIIesiècle les Turcs dits « Célestes » en haute Asie, est censé représenter les « pures » valeurs de la turcité, non atteinte encore par l'Islam, perçu dans ce cas comme une influence étrangère. Le sultan seldjoukide Alp Arslan, qui a vaincu les Byzantins en Anatolie orientale et ouvert ce pays aux Turcs, est considéré comme le créateur de l'actuelle Turquie musulmane.
Dans le récit historique, ces deux héros sont explicitement présentés comme les prédécesseurs d'Atatürk. Des procédés rhétoriques et discursifs permettent à la fois de projeter les préoccupations du présent sur ce passé médiéval, et de légitimer le présent par le passé. Chacun des deux héros porte des valeurs différentes - la turcité « pure » et la turcité musulmane - qui ont leur propre fonction dans l'idéologie kémaliste et dans la mémoire collective.


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