Americans: Undecided About God? By ERIC WEINER - December 10, 2011 New York Times
THE holidays are upon us again and so it’s time to stick a thermometer deep in our souls and take our spiritual temperature (between trips to the mall, of course). For some of us, the season affords an opportunity to reconnect with our religious heritage. For others, myself included, it’s a time to shake our heads over the sad state of our national conversation about God, and wish there were another way. For a nation of talkers and self-confessors, we are terrible when it comes to talking about God. The discourse has been co-opted by the True Believers, on one hand, and Angry Atheists on the other. What about the rest of us?
]…]Apparently, a growing number of Americans are running from organized religion, but by no means running from God. On average 93 percent of those surveyed say they believe in God or a higher power; this holds true for most Nones — just 7 percent of whom describe themselves as atheists, according to a survey by Trinity College. Nones are the undecided of the religious world. We drift spiritually and dabble in everything from Sufism to Kabbalah to, yes, Catholicism and Judaism.
Why the rise of the Nones? David Campbell and Robert Putnam, of the University of Notre Dame and the Harvard Kennedy School, respectively, think politics is to blame. Their idea is that we’ve mixed politics and religion so completely that many simply opt out of both; apparently they are reluctant to claim a religious affiliation because they don’t want the political one that comes along with it. We are more religiously polarized than ever. In my secular, urban and urbane world, God is rarely spoken of, except in mocking, derisive tones. It is acceptable to cite the latest academic study on, say, happiness or, even better, whip out a brain scan, but God ? He is for suckers, and Republicans.
We Nones may not believe in God, but we hope to one day.
]…]Religion and politics, though often spoken about in the same breath, are, of course, fundamentally different. Politics is, by definition, a public activity. Though religion contains large public components, it is at core a personal affair. It is the relationship we have with ourselves or, as the British philosopher said, “What the individual does with his solitariness.” There lies the problem: how to talk about the private nature of religion publicly. What is the solution? The answer, I think, lies in the sort of entrepreneurial spirit that has long defined America, including religious America.
We need a Steve Jobs of religion. Someone (or ones) who can invent not a new religion but, rather, a new way of being religious. Like Mr. Jobs’s creations, this new way would be straightforward and unencumbered and absolutely intuitive. Most important, it would be highly interactive. I imagine a religious space that celebrates doubt, encourages experimentation and allows one to utter the word God without embarrassment. A religious operating system for the Nones among us. And for all of us.
Eric Weiner is the author, most recently, of “Man Seeks God: My Flirtations with the Divine.”
Les américains perplexes au sujet de Dieu ? ERIC WEINER – 10 Decembre 2011 - New York Times
C’est à nouveau les vacances, et il est temps d’expertiser nos valeurs morales et spirituelles (dans l’intervalle laissé par les nombreuses courses au centre commercial). Pour certains, la saison offre l’opportunité de rétablir un lien avec notre héritage religieux. Pour d’autres, dont je fais partie, c’est l’occasion de méditer sur l’état déplorable du débat national sur la religion en espérant qu’on pourrait faire autrement. Pour une nation d’orateurs et de confesseurs, nous sommes de médiocres prédicateurs pour parler de Dieu. Le débat est dirigé par, d’une part les True Believers, de l’autre par les Angry Atheists (Athées en Colère). Que font les autres ?
]…] Il semblerait que de nombreux américains se détournent de plus en plus de toute forme de religion organisée, sans à aucun moment éluder Dieu. 93% des personnes sondées répondent croire en Dieu ou en un pouvoir supérieur et cette constatation demeure pour les ‘Sans’(religion), dont seulement 7% se disent athées, selon l’enquête du Trinity College. Les ‘Sans’ sont ceux qui n’on aucune certitude religieuse. Nous naviguons spirituellement entre le Sufisme et la Kabbale et, oui oui, le Catholicisme et le Judaïsme.
Pour quelle raison cet accroissement des ‘Sans’ ? David Campbell et Robert Putnam, de l’University of Notre Dame et de l’ Harvard Kennedy School, pensent que les politiques y contribuent. Leur idée se fonde sur le fait que nous avons tellement inscrit les deux concepts, politique et religion, sur le même registre, que beaucoup d’entre nous ont fui les deux ; vraisemblablement pour éviter de revendiquer une appartenance religieuse dont nous n’acceptons pas les idées politiques qui vont de pair. Et nos pensées sont plus religieuses que jamais. Dans mon entourage séculaire, urbain et à l’esprit ouvert, on ne parle pas souvent de Dieu, sauf sur un ton de dérision moqueuse et cynique. On peut citer une des dernières recherches effectuées sur le bonheur, ou mieux se précipiter pour subir un scanner du cerveau, mais Dieu ? C’est pour les dupes et les Républicains.
Nous, les ‘Sans’, nous ne croyons peut-être pas en Dieu mais nous espérons le faire un jour.
]…]La religion et les politiques, bien que souvent évoquées de pair, sont, bien sûr, fondamentalement différentes. Les politiques sont, par définition, des activités publiques. Bien que la religion se compose d’actes publiques, sa pratique est beaucoup plus intime. Elle fait appel à une relation établie avec nous-même, et comme le dit le philosophe britannique Alfred North Whitehead : « c’est l’expression de l’individu avec sa solitude ». Le problème se situe dans la manière de parler d’une chose aussi intime que la religion en publique. Où est la solution ? La réponse se trouve sans doute dans l’esprit d’entreprise typiquement américain, dont l’Amérique croyante et pratiquante.
Nous avons besoin d’un Steve Jobs de la religion. Quelqu’un ou quelques uns qui, inventerait au-delà d’une religion, une nouvelle attitude religieuse. Tout comme les créations de Mr.Jobs , cette nouvelle attitude serait directe, sans entrave et parfaitement intuitive. Plus important encore, elle serait interactive. J’imagine un espace religieux qui ferait la part belle au doute, encouragerait l’expérimentation et permettrait l’utilisation du nom Dieu sans en être gêné. Un système religieux pour les ‘Sans’ d’entre nous et pour nous tous.
Eric Weiner est l’auteur du récent ouvrage : Man Seeks God: My Flirtations with the Divine.”