10/05/2010

 Found in Translation

By MICHAEL CUNNINGHAM October 2, 2010. http://www.nytimes.com/2010/10/03/opinion/03cunningham.html
AS the author of “Las Horas,” “Die Stunden” and “De Uren” — ostensibly the Spanish, German and Dutch translations of my book “The Hours," but actually unique works in their own right — I’ve come to understand that all literature is a product of translation. That is, translation is not merely a job assigned to a translator expert in a foreign language, but a long, complex and even profound series of transformations that involve the writer and reader as well. “Translation” as a human act is, like so many human acts, a far more complicated proposition than it may initially seem to be.
Let’s take as an example one of the most famous lines in literature: “Call me Ishmael.” That, as I suspect you know, is the opening sentence of Herman Melville’s “Moby-Dick.” We still recognize that line, after more than 150 years. Still. “Call me Ishmael.” Three simple words. What’s the big deal? For one thing, they possess that most fundamental but elusive of all writerly qualities: authority. As writers we must, from our very opening sentence, speak with authority to our readers.
It’s a little like waltzing with a new partner for the first time. Anyone who is able to waltz, or fox-trot, or tango, or perform any sort of dance that requires physical contact with a responsive partner, knows that there is a first moment, on the dance floor, when you assess, automatically, whether the new partner in question can dance at all — and if he or she can in fact dance, how well. You know almost instantly whether you have a novice on your hands, and that if you do, you’ll have to do a fair amount of work just to keep things moving.
Authority is a rather mysterious quality, and it’s almost impossible to parse it for its components. The translator’s first task, then, is to re-render a certain forcefulness that can’t quite be described or explained. Although the words “Call me Ishmael” have force and confidence, force and confidence alone aren’t enough. “Idiot, read this” has force and confidence too, but is less likely to produce the desired effect. What else do Melville’s words possess that “Idiot, read this” lack?
They have music. Here’s where the job of translation gets more difficult. Language in fiction is made up of equal parts meaning and music. The sentences should have rhythm and cadence, they should engage and delight the inner ear. Ideally, a sentence read aloud, in a foreign language, should still sound like something, even if the listener has no idea what it is he or she is being told.
Let’s try to forget that the words “Call me Ishmael” mean anything, and think about how they sound….]…]









Quelques tonalités de la traduction par Michael CUNNINGHAM 2 octobre 2010 .
En tant qu’auteur du Roman ‘Les Heures’, ‘Las Horas’ et ‘De Uren’ – apparemment traductions française, espagnole et néerlandaise de mon livre ‘The Hours’, mais finalement travaux uniques en leur genre – j’ai finalement compris que la littérature est l’aboutissement d’une traduction. C’est à dire que la traduction n’est pas seulement le travail dédié à un traducteur expert dans une langue étrangère, mais correspond à de nombreuses gammes de transformations longues, complexes et profondes qui entraînent l’auteur autant que ses lecteurs. La ‘traduction’, comme beaucoup d’autre actions, est une proposition beaucoup plus alambiquée qu’il n’y paraît initialement.

Prenons cette citation célèbre de la littérature : « Call me Ishmael » (Appelle-moi Ishmaël). C’est, comme vous le savez, la première phrase du roman d’ Herman Melville « Mobby Dick .» 150 ans plus tard on reconnaît cette phrase qui pourtant se constitue de ces trois mots « Appelle-moi Ishmaël » Trois mots simples. Alors, pourquoi ? Pour une raison, ils possèdent le caractère épistolaire le plus fondamental et le plus insaisissable : le commandement. Les auteurs doivent dès la première phrase s’adresser aux lecteurs avec autorité.
Comme lorsqu’on valse pour la première fois avec un nouveau partenaire. Chaque danseur capable d’entamer une valse, un fox trot ou un tango ou toute autre danse qui exige un contact physique avec un partenaire réceptif, sait qu’il y a un premier instant sur la piste de danse où vous évaluez les qualités de mouvement dans la danse de votre partenaire. Vous savez immédiatement si votre partenaire est débutant et les efforts que vous devrez produire pour réussir de beaux mouvements.

L’autorité est un trait de caractère énigmatique dont les composants sont difficiles voir impossibles à cerner. Aussi la première tâche du traducteur est de rendre une force qu’on ne peut ni décrire, ni expliquer. Bien que les mots « Appelle-moi Ishmaël » montrent de la force et de l’assurance, seules cette force et cette assurance ne suffisent pas. « Lis ça, imbécile » montrent également de la force et de l’assurance, mais ne produira certainement pas l’effet désiré. Que possèdent les mots de Melville que « Lis ça, imbécile » ne possèdent pas ?

Ils possèdent la musique. Et c’est là que le travail du traducteur se complique. Le langage de la fiction est constitué à parts égales de signification et de musique. Les phrases doivent posséder du rythme et de la cadence. Elles doivent séduire et enchanter l’oreille du lecteur. Idéalement, une phrase prononcée oralement dans une langue étrangère, devrait vibrer vers quelque chose, même si celui qui écoute n’a aucune idée de ce qui se dit.

Essayons d’oublier la signification des mots « Appelle-moi Ishmaël » et écoutons leur résonance ]…] suite ici : http://www.nytimes.com/2010/10/03/opinion/03cunningham.html




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire