How might moving abroad for work influence your
political ideas and ideals? How might migrating from Central Asia to Turkey or
Russia in particular, change a person’s ideas about political leadership,
nationalism or religion? This January, a group of distinguished scholars,
activists and migrants met in Istanbul to find answers. Russia and Turkey are
popular destinations for citizens of the ex-Soviet Central Asian republics; as
elsewhere, migration figures are hotly debated. It is clear however that several
million Central Asians temporarily or permanently settle in Russia, while
Turkey is sought out by a few hundred thousand. It is not only the critical
mass of mobile people that makes the comparison of Turkey and Russia
compelling. As successors to empires, both claim a long history of engagement
with Central Asia and different kinds of ‘brotherhood’ – ‘Turkic’ or ‘Soviet’.
Both countries recently shifted from being regions ‘exporting’ workers to
‘importing’ them. Each has recently enjoyed an economic upswing and developed
increasingly muscular nationalism. At the same time, Russia and Turkey steer
very different political courses, for example in relation to political Islam.
The so-called ‘migration problem’ also plays a very different role in public:
the 2013 Moscow mayoral election saw candidates across the political spectrum
instrumentalizing the issue, fostering much xenophobia in the Russian press. What do Central Asians living in Turkey and Russia make of all this?
Have their experiences abroad made people change their ideas about freedom,
styles of political leadership or relations between religion and State? At some
level, migration is likely to be a politicizing experience, because it allows
you to compare what you know with another way of doing politics. Newcomers
might find a new kind of police to admire or fear, a different way of accessing
health-care or finding a job. Central Asians might suddenly find it necessary
to struggle for rights, or find it more opportune to keep a low profile. From
bases in Turkey, religious organizations such as the Gülen movement, but also Pan-Turkic
sensibilities strongly influence interactions in Central Asia. Foreign workers
in both states face murky, fast-changing and “Catch 22”-type regulations that
make it very hard to feel safe as a ‘legal’ resident. New cultural practices
are being hatched by mass migration: Tajiks attending their father’s funeral
service via Skype, middle-class Turks referring to stereotyped hierarchies of
prestige and price in choosing between Turkmen and Moldovan home-helps. While
such painful phenomena are part of new mass movements, it is not true that
labour migration was unknown before the collapse of the Soviet Union: by 1989
there were already a quarter of a million Central Asians living in Russia.
Central Asians living in late-Soviet Russia tell very polarized stories about
their experiences: some remember comfort, rule of law and full acceptance by
fellow Soviet citizens, while others tell tales of discrimination and
corruption. A hundred years earlier, Central Asians could sometimes
successfully call on the Ottoman sultan (in the role of caliph) for protection.
But the Ottoman state also tried to stop poorer Central Asians from attempting
the hajj because they feared the costs of supporting them, if they became
destitute.
Nowadays there is also palpable absence of solidarity
between migrant organizations of different ethnic groups. Here scholars and
others could certainly put their networks to use in helping such organizations
bridge political divides and work more effectively against exploitation, and
prevent them from being treated like third class citizens of the world. Although
the migration topic is widely discussed in Central Asia, we found little is
known of how relocation affects Central Asians’ political ideas and activities.
İn the future, will we see political parties that specialize in catering to
migrants and their families in Central Asia, as they do in the Caribbean? Or
will we see the establishment of ‘diaspora ministries’, as in Armenia and
Georgia? by Jeanne Féaux de La Croix
http://cesmi.info/wp/?p=921
Etude comparative
de l'expérience des migrants d'Asie Centrale face aux politiques de la Turquie
et de la Russie.
Se rendre à l'étranger pour le travail a-t-il une
influence sur les idéaux et idéologies politiques ? Comment les personnes migrant d'Asie Centrale vers la Turquie et la Russie changent-elles
d'avis sur la politique, le nationalisme ou la religion ? En janvier 2013 un
groupe d'éminents experts, d'activistes et de migrants se sont rencontrés à
Istanbul pour débattre sur ce thème et trouver des réponses. La Russie et la
Turquie sont des destinations populaires pour les citoyens des ex-Républiques
d'Asie Centrale ; comme ailleurs les données sur les migrations nourrissent
chaudement les débats. On voit que la Russie accueille quelques millions de
migrants d'Asie Centrale et quelques centaines de milliers en Turquie. Ce n'est
pas seulement l'ampleur inquiétante de la population migrante qui rend la
comparaison entre la Turquie et la Russie pertinente. En tant que successeurs d'empires,
ces deux pays possèdent une histoire d'engagements séculaires en Asie Centrale
par le biais de confréries, 'Turkic' ou 'Soviet', sont récemment passées de
régions qui exportent les travailleurs à régions qui importent. Chacun de ces
deux pays ont bénéficié d'un regain économique et développé un nationalisme musclé grandissant. La Russie
et la Turquie ne possèdent pas les mêmes
approches politiques, par exemple en matière de relation entre religion
musulmane et politique. La question répandue du problème migratoire joue
également un rôle très différent en public : au cours des élections municipales
de Moscou en 2013 on a vu des candidats, toutes formations politiques
confondues, instrumentaliser la question encourageant la xénophobie dans la
presse Russe. Quelles sont les
réactions des populations d'Asie Centrale vivant en Turquie et en Russie face à
ça ? Leurs vies de migrant vivant à l'étranger a-t-elle changé leur manière de
concevoir la liberté, les différents systèmes de gouvernance, les relations entre
la religion et l'Etat ? D'une certaine manière, le fait de migrer donne une expérience
qui permet de comparer les approches politiques d'avec le pays d'origine. Les
nouveaux arrivants sont confrontés à une police différente qu'on admire ou que l'on
craint, un nouvel accès à la protection de la santé ou de nouveaux moyens pour trouver du travail. Du coup les
populations d'Asie Centrale peuvent soit recourir aux droits humains, soit
préférer rester discrets. Depuis la Turquie, des organisations religieuses tels
que le mouvement Gülen ou des groupes plus vigoureux de sensibilité 'pan-Türk'
influencent fortement les interactions en Asie Centrale. Quoiqu'il en soit les
travailleurs étrangers dans les deux pays affrontent un avenir sombre et incertain,
des changements rapides et des règlements dignes de Catch-22 qui rendent
difficile le fait de se sentir en sécurité en tant que résident 'légal'. Des
pratiques culturelle nouvelles voient le jour : les Tadjiks se rendent aux
funérailles de leurs parents via Skype, pour les turcs de classe moyenne, avoir
une aide ménagère d'origine Turkmen ou Moldave est une signe de prestige qui
renvoie à l'échelle hiérarchique. Ces phénomènes actuels accompagnent ces
nouvelles exodes populaires existaient avant l'effondrement de l'Union
Soviétique : en 1989 déjà un quart de millions d'habitants étaient d'origine
d'Asie Centrale et vivaient en Russie. Leurs expériences en Russie post-Soviétique
sont souvent contradictoires : certains se rappellent le confort, l'état de
droit et l'acceptation par les citoyens soviétiques alors que d'autres
témoignent de discrimination et de corruption. Un siècle plus tôt les
populations d'Asie Centrale pouvaient faire appel au Sultan Ottoman (dans son
rôle de calife) avec succès pour chercher protection. Mais l'Etat Ottoman a
également empêché les plus pauvres d'atteindre le pèlerinage Hajj à la Mecque
par crainte d'avoir à en supporter les coûts.
De
nos jours, il existe une absence palpable de solidarité entre les organisations
de migrants et les différents groupes ethniques. Les experts pourraient tenir à
la disposition des organisations concernées leurs réseaux pour les aider à résoudre
les problèmes de division politique et d'exploitation par le travail ainsi que
de leur rendre une dignité perdue puisqu'ils sont considérés comme un classe de
rang inférieur. Bien que le problème de migration soit largement débattu en Asie
Centrale, on trouve peu d'informations sur les conséquences de relocalisation
des populations sur leur conception des idées et activités politiques.
Verrons-nous dans le future des partis politiques 'spécialisés' dans la défense
des droits des peuples d'Asie Centrales comme dans les Caraïbes ? Ou bien l'émergence,
comme en Arménie et en Géorgie de 'ministères de la diaspora' ? by
Jeanne Féaux de La Croix
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire