3/31/2014

Orta Asya Göçmenler - Türkiye'de ve Rusya'da Siyaset: karşılaştırma - Gülen hareketi, Pan-Türkizm gruplar, sovyetler birliği'nin parçalanması - göç, tehcir sonuçları

How might moving abroad for work influence your political ideas and ideals? How might migrating from Central Asia to Turkey or Russia in particular, change a person’s ideas about political leadership, nationalism or religion? This January, a group of distinguished scholars, activists and migrants met in Istanbul to find answers. Russia and Turkey are popular destinations for citizens of the ex-Soviet Central Asian republics; as elsewhere, migration figures are hotly debated. It is clear however that several million Central Asians temporarily or permanently settle in Russia, while Turkey is sought out by a few hundred thousand. It is not only the critical mass of mobile people that makes the comparison of Turkey and Russia compelling. As successors to empires, both claim a long history of engagement with Central Asia and different kinds of ‘brotherhood’ – ‘Turkic’ or ‘Soviet’. Both countries recently shifted from being regions ‘exporting’ workers to ‘importing’ them. Each has recently enjoyed an economic upswing and developed increasingly muscular nationalism. At the same time, Russia and Turkey steer very different political courses, for example in relation to political Islam. The so-called ‘migration problem’ also plays a very different role in public: the 2013 Moscow mayoral election saw candidates across the political spectrum instrumentalizing the issue, fostering much xenophobia in the Russian press. What do Central Asians living in Turkey and Russia make of all this? Have their experiences abroad made people change their ideas about freedom, styles of political leadership or relations between religion and State? At some level, migration is likely to be a politicizing experience, because it allows you to compare what you know with another way of doing politics. Newcomers might find a new kind of police to admire or fear, a different way of accessing health-care or finding a job. Central Asians might suddenly find it necessary to struggle for rights, or find it more opportune to keep a low profile. From bases in Turkey, religious organizations such as the Gülen movement, but also Pan-Turkic sensibilities strongly influence interactions in Central Asia. Foreign workers in both states face murky, fast-changing and “Catch 22”-type regulations that make it very hard to feel safe as a ‘legal’ resident. New cultural practices are being hatched by mass migration: Tajiks attending their father’s funeral service via Skype, middle-class Turks referring to stereotyped hierarchies of prestige and price in choosing between Turkmen and Moldovan home-helps. While such painful phenomena are part of new mass movements, it is not true that labour migration was unknown before the collapse of the Soviet Union: by 1989 there were already a quarter of a million Central Asians living in Russia. Central Asians living in late-Soviet Russia tell very polarized stories about their experiences: some remember comfort, rule of law and full acceptance by fellow Soviet citizens, while others tell tales of discrimination and corruption. A hundred years earlier, Central Asians could sometimes successfully call on the Ottoman sultan (in the role of caliph) for protection. But the Ottoman state also tried to stop poorer Central Asians from attempting the hajj because they feared the costs of supporting them, if they became destitute.

Nowadays there is also palpable absence of solidarity between migrant organizations of different ethnic groups. Here scholars and others could certainly put their networks to use in helping such organizations bridge political divides and work more effectively against exploitation, and prevent them from being treated like third class citizens of the world. Although the migration topic is widely discussed in Central Asia, we found little is known of how relocation affects Central Asians’ political ideas and activities. İn the future, will we see political parties that specialize in catering to migrants and their families in Central Asia, as they do in the Caribbean? Or will we see the establishment of ‘diaspora ministries’, as in Armenia and Georgia?  by Jeanne Féaux de La Croix
http://cesmi.info/wp/?p=921
Etude comparative de l'expérience des migrants d'Asie Centrale face aux politiques de la Turquie et de la Russie.
Se rendre à l'étranger pour le travail a-t-il une influence sur les idéaux et idéologies politiques ?  Comment les personnes migrant  d'Asie Centrale vers la Turquie et la Russie changent-elles d'avis sur la politique, le nationalisme ou la religion ? En janvier 2013 un groupe d'éminents experts, d'activistes et de migrants se sont rencontrés à Istanbul pour débattre sur ce thème et trouver des réponses. La Russie et la Turquie sont des destinations populaires pour les citoyens des ex-Républiques d'Asie Centrale ; comme ailleurs les données sur les migrations nourrissent chaudement les débats. On voit que la Russie accueille quelques millions de migrants d'Asie Centrale et quelques centaines de milliers en Turquie. Ce n'est pas seulement l'ampleur inquiétante de la population migrante qui rend la comparaison entre la Turquie et la Russie pertinente. En tant que successeurs d'empires, ces deux pays possèdent une histoire d'engagements séculaires en Asie Centrale par le biais de confréries, 'Turkic' ou 'Soviet', sont récemment passées de régions qui exportent les travailleurs à régions qui importent. Chacun de ces deux pays ont bénéficié d'un regain économique et développé  un nationalisme musclé grandissant. La Russie et la Turquie ne possèdent  pas les mêmes approches politiques, par exemple en matière de relation entre religion musulmane et politique. La question répandue du problème migratoire joue également un rôle très différent en public : au cours des élections municipales de Moscou en 2013 on a vu des candidats, toutes formations politiques confondues, instrumentaliser la question encourageant la xénophobie dans la presse Russe. Quelles sont les réactions des populations d'Asie Centrale vivant en Turquie et en Russie face à ça ? Leurs vies de migrant vivant à l'étranger a-t-elle changé leur manière de concevoir la liberté, les différents systèmes de gouvernance, les relations entre la religion et l'Etat ? D'une certaine manière, le fait de migrer donne une expérience qui permet de comparer les approches politiques d'avec le pays d'origine. Les nouveaux arrivants sont confrontés à une police différente qu'on admire ou que l'on craint, un nouvel accès à la protection de la santé ou de nouveaux  moyens pour trouver du travail. Du coup les populations d'Asie Centrale peuvent soit recourir aux droits humains, soit préférer rester discrets. Depuis la Turquie, des organisations religieuses tels que le mouvement Gülen ou des groupes plus vigoureux de sensibilité 'pan-Türk' influencent fortement les interactions en Asie Centrale. Quoiqu'il en soit les travailleurs étrangers dans les deux pays affrontent un avenir sombre et incertain, des changements rapides et des règlements dignes de Catch-22 qui rendent difficile le fait de se sentir en sécurité en tant que résident 'légal'. Des pratiques culturelle nouvelles voient le jour : les Tadjiks se rendent aux funérailles de leurs parents via Skype, pour les turcs de classe moyenne, avoir une aide ménagère d'origine Turkmen ou Moldave est une signe de prestige qui renvoie à l'échelle hiérarchique. Ces phénomènes actuels accompagnent ces nouvelles exodes populaires existaient avant l'effondrement de l'Union Soviétique : en 1989 déjà un quart de millions d'habitants étaient d'origine d'Asie Centrale et vivaient en Russie. Leurs expériences en Russie post-Soviétique sont souvent contradictoires : certains se rappellent le confort, l'état de droit et l'acceptation par les citoyens soviétiques alors que d'autres témoignent de discrimination et de corruption. Un siècle plus tôt les populations d'Asie Centrale pouvaient faire appel au Sultan Ottoman (dans son rôle de calife) avec succès pour chercher protection. Mais l'Etat Ottoman a également empêché les plus pauvres d'atteindre le pèlerinage Hajj à la Mecque par crainte d'avoir à en supporter les coûts.
De nos jours, il existe une absence palpable de solidarité entre les organisations de migrants et les différents groupes ethniques. Les experts pourraient tenir à la disposition des organisations concernées leurs réseaux pour les aider à résoudre les problèmes de division politique et d'exploitation par le travail ainsi que de leur rendre une dignité perdue puisqu'ils sont considérés comme un classe de rang inférieur. Bien que le problème de migration soit largement débattu en Asie Centrale, on trouve peu d'informations sur les conséquences de relocalisation des populations sur leur conception des idées et activités politiques. Verrons-nous dans le future des partis politiques 'spécialisés' dans la défense des droits des peuples d'Asie Centrales comme dans les Caraïbes ? Ou bien l'émergence, comme en Arménie et en Géorgie de 'ministères de la diaspora' ? by Jeanne Féaux de La Croix

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