4/03/2014

Orta Asya'da anklavlar - Satranç tahtası - Etnik sadakat - Hukuki soyutlama - Rusça etkisi

- The post-imperial chessboard
THE school in Ak-Sai, a windy village near the border between the modern republics of Kyrgyzstan and Tajikistan, once served a multi-ethnic community in a multi-ethnic empire. These days the students are all Kyrgyz schoolchildren. But the schoolhouse also serves as a half-secret barracks for a company of Kyrgyz special forces. There is an apricot orchard outside which is patrolled by Tajik conscripts. Both Kyrgyzstan and Tajikistan say Ak-Sai is theirs. When the Fergana valley was part of the USSR, it didn't matter so much where the borders divided the constituent Soviet Socialist Republics. The varied ethnic groups did not intermarry much, but they co-operated to share limited farmland and water, relying on Soviet officials as a common arbiter when disagreements arose.
Over the 22 years since the fall of the Soviet Union, the foundations for that co-operation have eroded, while the population has grown. Only about half of the meandering border between Kyrgyzstan and Tajikistan has been delimited clearly, and most of that is high in the mountains, where territory is less precious. Arguments over land use embroil the residents of the disputed areas, often along ethnic lines, as well as the officials in their capitals. As the post-Soviet sovereign states grow more confident, each sends more border guards into the Fergana valley. Some of them are not posted to man borders in the usual sense, but instead patrol what are called “chessboard” villages, where ethnicity determines citizenship. Very often, ethnicity is all that compels the loyalty of the young soldiers stationed there. When tensions rise, politicians in distant capitals thump their chests and send more soldiers.  All this bodes poorly for future generations, according to Madeleine Reeves, an anthropologist at the University of Manchester. The militarisation of the valley “sends a message to children that this is a region where they should be fearful of their neighbours only metres away”, she says. The sense of “us-versus-them” is especially strong among the young.
A short drive downstream from Ak-Sai, in a chessboard village that the Kyrgyz call Kok-Tash and the Tajiks call Somonion, villagers of both persuasions agree that the answer is a clear and fortified border. But the delimitation process is “deadlocked”, says Kyrgyzstan's deputy prime minister, Tokun Mamytov, in part because the two sides make their appeals to conflicting historical maps. Eager to maintain its influence in the region, Russia has promised over a billion dollars’ worth of weaponry to the two countries this year. In exchange, it will expect the right to keep military bases of its own in both. Memories of ethnic violence are still fresh in the Fergana. In 2010 mobs killed more than 400 people in southern Kyrgyzstan. Civilians seized guns and armoured vehicles from poorly trained troops, many of whom, like the local police, sympathised with those of their own ethnicity and often took sides accordingly. Even without Russia’s newest weapons delivery, there are plenty of guns floating around the Fergana valley, and there are plenty of men in uniform who will choose ethnic loyalties over legalistic abstractions. 

http://www.economist.com/blogs/banyan/2014/04/enclaves-central-asia 
Babur born in Fergana Valley
Enclaves en Asie Centrale - L'échiquier post-impérial
Dans le village venteux d'Ak-Sai près de la frontière entre les nouvelles républiques du Tadjikistan et du Kirghizistan, l'école servait une communauté multi- ethnique dans un empire multi ethnique. De nos jours les élèves sont tous des enfants Kirghizes et la moitié des bâtiments de l'école abrite une compagnie pseudo-secrète de forces spéciales Kirghizes. dehors un jardin d'abricotiers est surveillé par une patrouille de militaires Tadjiks. Le Tadjikistan et le Kirghizstan affirme que le village d'Ak-Sai leur appartient. Quand l'URSS occupait la vallée de Fergana, le marquage de la frontière n'était pas très important puisqu'il établissait une démarcation entre deux Républiques Soviétiques Socialistes. Les différents groupes ethniques ne se mariaient pas entre eux mais coopéraient  pour la part des terres agricoles et de l'eau en comptant sur les fonctionnaires russes pour arbitrer les désaccords.
22 ans après la chute de l'Union Soviétique, les fondations de cette coopération s'érodaient à mesure que la population augmentait. Seule une moitié de la frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizstan a été clairement délimitée, dont la plus grande partie se situe dans les montagnes où les terres sont moins recherchées. Les altercations à propos de l'utilisation des terres entraînent des désaccords entre les résidents des différentes parcelles, souvent de filiation ethnique commune, tout comme entre les fonctionnaires des pays respectifs. Les Etats souverains post soviétiques plus audacieux envoient des troupes à la frontière dans la vallée de Fergana. Certains de ces militaires font simplement office de douaniers alors que d'autres patrouillent dans des villages qu'on appelle les 'échiquiers" où c'est l'ethnicité qui détermine la citoyenneté. C'est très souvent l'ethnicité est la seule contrainte de loyauté des jeunes soldats stationnés là-bas. Lorsque les tensions apparaissent les politiciens des capitales distantes bombent le torse et envoient l'armée. Tout ceci est de mauvaise augure pour les générations futures selon Madeleine Reeves, anthropologue à l'Université de Manchester ; la militarisation de la vallée envoie ce message aux jeunes qui leur montre que dans cette région on doit craindre ses plus proches voisins. La tension de 'nous' contre 'eux' est surtout palpable chez les jeunes.
Pas très loin en aval de Ak-Sai, dans un village 'échiquier' que les Kirghizes appellent Kok-Tash et les Tadjiks Somonio, les habitants des deux sensibilités politiques s'entendent pour la construction d'une frontière nette et fortifiée en réponse aux problèmes. Mais la mise en oeuvre de cette démarcation est une impasse selon le premier ministre du Kirghizstan en partie parce que les deux camps font systématiquement appel à des conflits ancestraux. Soucieuse de maintenir son influence dans la région, la Russie promet aux deux pays des armes d'une valeur de plus d'un milliard de dollars. En échange, elle obtient le droit de maintenir ses bases militaires dans les deux pays. Les souvenirs de violence ethnique sont vifs dans la vallée de Fergana ; en 2010, les clans ont tué plus de 400 personnes dans le sud du Kirghizstan. Les civils ont volé des armes à feu et des véhicules militaires à des troupes mal formées. Nombre d'entre eux, telle la police locale, sympathise avec les gens de leurs ethnies pour se ranger à leurs côtés. Même sans la livraison des armes russes, il y a assez d'armes dans la vallée de Fergana qui abrite de nombreux hommes en uniforme qui défendent les liens ethniques au détriment d'abstractions d'ordre légal.

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