- The post-imperial chessboard
THE school in Ak-Sai, a windy
village near the border between the modern republics of Kyrgyzstan and
Tajikistan, once served a multi-ethnic community in a multi-ethnic empire.
These days the students are all Kyrgyz schoolchildren. But the schoolhouse also
serves as a half-secret barracks for a company of Kyrgyz special forces. There
is an apricot orchard outside which is patrolled by Tajik conscripts. Both
Kyrgyzstan and Tajikistan say Ak-Sai is theirs. When the Fergana valley was
part of the USSR, it didn't matter so much where the borders divided the
constituent Soviet Socialist Republics. The varied ethnic groups did not
intermarry much, but they co-operated to share limited farmland and water,
relying on Soviet officials as a common arbiter when disagreements arose.
Over the 22 years since the fall of
the Soviet Union, the foundations for that co-operation have eroded, while the
population has grown. Only about half of the meandering border between
Kyrgyzstan and Tajikistan has been delimited clearly, and most of that is high
in the mountains, where territory is less precious. Arguments over land use
embroil the residents of the disputed areas, often along ethnic lines, as well
as the officials in their capitals. As the post-Soviet sovereign states grow
more confident, each sends more border guards into the Fergana valley. Some of
them are not posted to man borders in the usual sense, but instead patrol what
are called “chessboard” villages, where ethnicity determines citizenship. Very
often, ethnicity is all that compels the loyalty of the young soldiers
stationed there. When tensions rise, politicians in distant capitals thump
their chests and send more soldiers. All
this bodes poorly for future generations, according to Madeleine Reeves, an
anthropologist at the University of Manchester. The militarisation of the
valley “sends a message to children that this is a region where they should be
fearful of their neighbours only metres away”, she says. The sense of
“us-versus-them” is especially strong among the young.
A short drive downstream from
Ak-Sai, in a chessboard village that the Kyrgyz call Kok-Tash and the Tajiks
call Somonion, villagers of both persuasions agree that the answer is a clear
and fortified border. But the delimitation process is “deadlocked”, says
Kyrgyzstan's deputy prime minister, Tokun Mamytov, in part because the two
sides make their appeals to conflicting historical maps. Eager to maintain its
influence in the region, Russia has promised over
a billion dollars’ worth of weaponry to the two countries this year. In
exchange, it will expect the right to keep military bases of its own in both. Memories
of ethnic violence are still fresh in the Fergana. In 2010 mobs killed more
than 400 people in southern Kyrgyzstan. Civilians seized
guns and armoured vehicles from
poorly trained troops, many of whom, like the local police, sympathised with
those of their own ethnicity and often took sides accordingly. Even without
Russia’s newest weapons delivery, there are plenty of guns floating around the
Fergana valley, and there are plenty of men in uniform who will choose ethnic
loyalties over legalistic abstractions.
http://www.economist.com/blogs/banyan/2014/04/enclaves-central-asia
Babur born in Fergana Valley |
Enclaves en Asie
Centrale -
L'échiquier post-impérial
Dans le village venteux d'Ak-Sai près de la frontière
entre les nouvelles républiques du Tadjikistan et du Kirghizistan, l'école
servait une communauté multi- ethnique dans un empire multi ethnique. De nos
jours les élèves sont tous des enfants Kirghizes et la moitié des bâtiments de
l'école abrite une compagnie pseudo-secrète de forces spéciales Kirghizes.
dehors un jardin d'abricotiers est surveillé par une patrouille de militaires
Tadjiks. Le Tadjikistan et le Kirghizstan affirme que le village d'Ak-Sai leur
appartient. Quand l'URSS occupait la vallée de Fergana, le marquage de la
frontière n'était pas très important puisqu'il établissait une démarcation
entre deux Républiques Soviétiques Socialistes. Les différents groupes
ethniques ne se mariaient pas entre eux mais coopéraient pour la part des terres agricoles et de l'eau
en comptant sur les fonctionnaires russes pour arbitrer les désaccords.
22 ans après la chute de l'Union Soviétique, les
fondations de cette coopération s'érodaient à mesure que la population
augmentait. Seule une moitié de la frontière entre le Tadjikistan et le
Kirghizstan a été clairement délimitée, dont la plus grande partie se situe
dans les montagnes où les terres sont moins recherchées. Les altercations à
propos de l'utilisation des terres entraînent des désaccords entre les
résidents des différentes parcelles, souvent de filiation ethnique commune,
tout comme entre les fonctionnaires des pays respectifs. Les Etats souverains
post soviétiques plus audacieux envoient des troupes à la frontière dans la
vallée de Fergana. Certains de ces militaires font simplement office de
douaniers alors que d'autres patrouillent dans des villages qu'on appelle les
'échiquiers" où c'est l'ethnicité qui détermine la citoyenneté. C'est très
souvent l'ethnicité est la seule contrainte de loyauté des jeunes soldats
stationnés là-bas. Lorsque les tensions apparaissent les politiciens des
capitales distantes bombent le torse et envoient l'armée. Tout ceci est de
mauvaise augure pour les générations futures selon Madeleine Reeves,
anthropologue à l'Université de Manchester ; la militarisation de la vallée
envoie ce message aux jeunes qui leur montre que dans cette région on doit
craindre ses plus proches voisins. La tension de 'nous' contre 'eux' est
surtout palpable chez les jeunes.
Pas très loin en aval de Ak-Sai, dans un village 'échiquier'
que les Kirghizes appellent Kok-Tash et les Tadjiks Somonio, les habitants des
deux sensibilités politiques s'entendent pour la construction d'une frontière
nette et fortifiée en réponse aux problèmes. Mais la mise en oeuvre de cette
démarcation est une impasse selon le premier ministre du Kirghizstan en partie
parce que les deux camps font systématiquement appel à des conflits ancestraux.
Soucieuse de maintenir son influence dans la région, la Russie promet aux deux
pays des armes d'une valeur de plus d'un milliard de dollars. En échange, elle
obtient le droit de maintenir ses bases militaires dans les deux pays. Les
souvenirs de violence ethnique sont vifs dans la vallée de Fergana ; en 2010,
les clans ont tué plus de 400 personnes dans le sud du Kirghizstan. Les civils
ont volé des armes à feu et des véhicules militaires à des troupes mal formées.
Nombre d'entre eux, telle la police locale, sympathise avec les gens de leurs
ethnies pour se ranger à leurs côtés. Même sans la livraison des armes russes,
il y a assez d'armes dans la vallée de Fergana qui abrite de nombreux hommes en
uniforme qui défendent les liens ethniques au détriment d'abstractions d'ordre
légal.
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