Ronald Dworkin - Dworkin's theories involve
both equally moral and political philosophy and the legal law and judicial
rhetoric. Beyond the comparisons Dworkin made his mark as a major thinker of
Law and also of human rights. From the beginning of his career he discusses the
theory immersed in his Oxford law study, legal positivism. He articulates his new
vision of legal phenomenon of his own experience to form a competing theory,
criticism of positivism. The issue of the way positivism gives account of the discretionary
power of judges triggers Dowrkin's critical reaction gradually taking shape to
become his own theory. For him, positivism failure lies in its willingness to radically
dissociate moral and law. Another assertion for positivism is the tight distinction
between a descriptive discourse, about facts, and a prescriptive discourse,
promoting moral values. By doing so, he will define as discretionary all
interpretations that would not be based on a text with indisputable empirical
evidence and semantic involvement. In that sense, a considerable proportion of
judicial activity, mostly for difficult cases with unsure outcome, becomes
suspected of exercising lawful authority on which judges may not rely. Dworkin
answer is well known, judges, in difficult cases, focus on something else than
strict rules : principles. Furthermore, principles linked to the decision
appear to be equally constraining even if no binary representation provides a
significant emphasis of the mandatory rules. Dworkin extends this hypothesis
giving the difference between rules and principles a major role around which he
builds a declarative cluster reporting on all the legal phenomenon. It becomes
the task of his two major studies A Matter of principle and Law’s Empire, that complete his theoretical work. He attempted then to
answer objections formulated by positivists against his theory, and develop,
ramify initial implications of his theory of law. From various concepts he
creates, Dworkin seeks to highlight the constraints that rest upon the judges
and the interpreters of the law in general. They have the obligation to reveal
the Law at its best. Each judicial decision is taken in respect of the whole
legislation, in its integrity. Reasoning must maximize the narrative coherence the chain of
law thus formed.
For
Dworkin, this theory of " Law through interpretivist approach", as it
will wisely be described, implies to diverge one the one hand from jusnaturalism
that has no regard for law in its reality, on the other hand from positivism
which failing to take account of the binding nature of standards prevailing on
the judge, leads to an unnecessary wrong skepticism. Aware of the atypical character
of his political philosophy he himself calls 'egalitarian liberalism', he makes
political commitments in favor of numerous causes to struggle for the
protection of rights.
http://revdh.revues.org/424
Les thèses de Dworkin touchent tant la philosophie morale
et politique, que la théorie du droit et la rhétorique judiciaire. Par-delà les
comparaisons, Dworkin s’est imposé comme un penseur majeur du droit, mais
également des droits de l’Homme. Dès le début de sa carrière universitaire, il
revient sur la théorie qui a baigné son apprentissage du droit à Oxford, le
positivisme juridique. Il articule alors sa vision originale du phénomène
juridique, tirée de son expérience propre, pour former une théorie concurrente,
critique du positivisme. C’est la question du pouvoir discrétionnaire
des juges, et la façon dont en rend compte le positivisme, qui déclenche chez
Dworkin une réaction critique prenant progressivement corps sous forme d’une
théorie autonome. Pour Dworkin, la faille du positivisme vient de sa propension
à distinguer radicalement la morale du droit. Cette affirmation est redoublée,
dans le positivisme, par une distinction stricte entre un discours descriptif,
portant sur les faits, et un discours prescriptif, véhiculant des valeurs
morales. Ce faisant, il est amené à qualifier de discrétionnaire toute
interprétation qui ne serait pas fondée sur un texte dont l’existence empirique
et l’implication sémantique seraient incontestables. En ce sens, une part non
négligeable de l’activité juridictionnelle, celle s’occupant de cas difficiles,
c’est-à-dire les cas dont l’issue n’est pas évidente et nécessaire, devient
suspectée d’exercer un pouvoir dont les juges ne peuvent se prévaloir. La
réponse de Dworkin est connue, les juges, dans les cas difficiles, se fondent
sur autre chose que des règles au sens strict du terme : des principes.
Pour autant, les principes qui lient sa décision apparaissent tout aussi
contraignants, même si aucun test binaire ne permet de mettre en évidence ce
caractère obligatoire. Dworkin prolonge cette hypothèse théorique en
conférant à la différence entre règles et principes un rôle fondamental, autour
duquel il construit un appareil justificatif permettant de rendre compte du
phénomène juridique dans son entier. C’est la tâche qu’il s’assigne au long des
deux ouvrages majeurs que sont A Matter of principle et Law’s Empire, qui parachèvent son œuvre théorique. Il s’attache alors à
répondre aux objections formulées par les positivistes contre sa théorie et à
développer, à ramifier, les implications initiales de sa théorie du droit comme
interprétation. A partir de différents concepts qu’il crée, Dworkin cherche à
mettre en évidence le type de contrainte qui pèse sur les juges, et sur les
interprètes du droit en général. Ceux-ci ont l’obligation de faire apparaître
le droit sous son meilleur jour. Chaque décision de justice est prise en
appréciant le droit dans son ensemble, dans son « intégrité ». La
motivation doit maximiser la cohérence narrative de la chaîne du droit ainsi
formée. Pour Dworkin, cette « théorie du droit comme
interprétation », comme elle sera judicieusement qualifiée, implique de
s’écarter tant, d’une part, du jus naturalisme, qui n’a aucune considération
pour le droit tel qu’il est en réalité et s’occupe de produire des théories
alternatives au droit en vigueur que, d’autre part, du positivisme qui, en ne
tenant pas compte du caractère obligatoire de certaines normes pesant sur le
juge, conduit à un scepticisme néfaste inutile. Conscient de proposer une
philosophie politique atypique qu’il qualifie de libéralisme égalitarien, il
s’engage politiquement en faveur de nombreuses causes et à lutter pour la
protection des droits. Thomas Acar
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