Concerns about terrorism, human rights violations and
transnational crime have come to predominate in today’s increasingly globalised
international community. Yet parallel human rights concerns prevent a State
from exposing those alleged to have been involved in such crimes to torture or
other gross violations of human rights, both in the custodial State or
elsewhere. The potentially contradicting desires to avoid impunity for
offenders and to ensure the individual’s entitlement to protection against refoulement
has given a more central role to the aut dedere aut judicare obligation. This obligation requires a State
either to extradite an accused who is present on its territory or to prosecute
him or her. The purpose of this obligation is to ensure that those who are
accused of certain international crimes are brought to justice in accordance
with internationally accepted standards of criminal procedure by providing for
effective prosecution by a court with competent jurisdiction. The obligation
appears in various forms in more than 30 multilateral treaties proscribing
criminal conduct often seen as a “common threat to mankind”, in numerous bilateral and multilateral
extradition treaties and, according to some writers, it may exist in customary
international law. Given its essential position in the emerging legal regime
against impunity, and its inclusion in States’ armory of international criminal
law enforcement mechanisms, it is not surprising that the International Law
Commission (“ILC”) has found the issue ripe for consideration. The obligation
to extradite or prosecute was included in the long-term of program of the ILC
at its fifty-sixth session in 2004, and
Zdzislaw Galicki was appointed Special Rapporteur for this topic. Yet while the obligation in one form
or another has become almost compulsory in any treaty criminalizing conduct,
there has been less analysis of the topic than may be expected: the aut
dedere aut judicare obligation has been the subject of only one
monograph published in 1995 and of only a small number of scholarly articles. The aut
dedere aut judicare, or “extradite or prosecute” obligation is
shorthand for a range of clauses that are increasingly common in conventions
criminalizing various forms of conduct. It is said to require a State to either
extradite or prosecute an accused who is found on its territory. It is
mandatory in nature, requiring a State to take one or other step. The accused may be a citizen of the
custodial State, or may be visiting it temporarily. The custodial State may
also be the State in which the offence occurred (the territorial State), or may
have had no connection with the offence, other than the fact of the accused’s
temporary presence. What the obligation requires is for the custodial State to
elect whether to extradite the accused to another State willing to prosecute,
or to submit the matter to its own prosecution authorities. But one or the
other (extradition or prosecution) must be initiated. It is at its fullest
extension that the principle is most controversial, where the only connection
between the custodial State and the offence is the accused’s temporary
presence. Here a State would only be able to prosecute the accused if it has
jurisdiction under its municipal law for extraterritorial acts. It is for this
reason that it is often said that the aut dedere obligation is twofold: first, there is
an obligation to establish the appropriate jurisdiction that would allow for
any potential prosecution; and secondly, to elect to either extradite or
prosecute an accused in a particular situation. There are a number of questions
concerning the aut dedere aut judicare obligation which need to be answered. Claire Mitchell
http://iheid.revues.org/249
L’obligation d’extrader ou de poursuivre («aut dedere aut judicare») en
droit international
Des inquiétudes concernant le
terrorisme, les violations des droits humains et la criminalité transnationale règnent
au sein de la communauté internationale à l'heure d'une mondialisation
croissante. Cependant les préoccupations en matière des droits humains
empêchent l'Etat d'exposer les présumés coupables de tels crimes, tortures et
autres violations des droits humains dans l'Etat de garde (celui qui peut
décider d'extrader ou de poursuivre) ou ailleurs. Les éventuels désirs contradictoires
afin d'éviter l'impunité pour les auteurs d'infractions et pour assurer la
protection des droits individuels contre le refoulement (voir le principe de
non-refoulement) recentrent les débats sur le thème 'aut dedere, aut judicare',
l'obligation d'extrader ou de poursuivre. Cette obligation exige de l'Etat,
soit qu'il extrade un accusé présent sur son territoire soit qu'il exerce
l'action pénale. Le but de cette obligation est d'assurer aux accusés de crimes
internationaux leur traduction en justice en tenant compte des normes
internationales reconnues et en prévoyant des poursuites appropriées au sein de
tribunaux compétents. L'obligation existe sous des modalités différentes dans
plus de trente traités multilatéraux interdisant les comportements criminels
considérés comme 'menaces contre l'humanité' par de nombreux traités bilatéraux
et multilatéraux d'extradition et, selon certains auteurs, on peut aussi la
trouver dans le droit international coutumier. Compte tenu de sa position
cruciale dans le nouveau régime légal de fin de l'impunité des crimes de guerre
et contre l'humanité et de son intégration dans les nombreux mécanismes d'application
du droit pénal international des Etats, il n'est pas surprenant que la Commission
du Droit International (CDI) ait jugé que la question méritait toute son
attention. L'obligation d'extrader ou de poursuivre est un sujet intégré dans
le groupe de travail à long terme de la CDI depuis a 56ème session de 2004 avec
Zdzislaw Galicki comme rapporteur spécial sur le sujet. Cependant alors que l'obligation sous une
forme ou une autre était devenue péremptoire pour tous les actes de
comportement criminel, les études sur le sujet étaient moins nombreuses que
prévu : l'obligation aut dedere, aut judicare n'a été analysée que dans une seule
monographie publiée en 1995 et a fait l'objet de seulement quelques articles. L'obligation
aut dedere, aut judicare d'extrader
ou de poursuivre est abrégée par l'ensemble des clauses de plus en plus
courantes dans les conventions criminalisant différentes formes de
comportements. Elle stipule qu'un Etat doit extrader ou poursuivre un accusé qui
se trouve sur son territoire, une condition à caractère obligatoire exigeant de
l'Etat de prendre une décision dans un sens ou dans l'autre. L'accusé peut être
un citoyen de l'Etat de détention ou bien en visite temporaire. Le pays de
détention peut également être le pays où le crime a été commis, l'Etat au sens
territorial, ou peut n'avoir aucun autre lien avec les faits que celui
d'abriter temporairement un accusé. Dans ce dernier cas, l'obligation exige de
l'Etat qu'il choisisse entre l'extradition de l'accusé vers un autre pays
souhaitant le poursuivre ou soumettre l'affaire à ses propres tribunaux
compétents. Pour cette raison on dit souvent que l'obligation d'extrader ou de
poursuivre est double : tout d'abord l'obligation exige d'établir un système
juridique compétent pour d'éventuelles poursuites; ensuite le choix de
l'extradition ou de la poursuite d'un accusé dans une situation particulière.
De nombreuses questions concernant l'obligation aut dedere, aut judicare restent encore à élucider. Claire Mitchell
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