Unilateralism,
values and international laws
In the field of international law
the subject of 'unilateralism' attracts considerable interest from government
and international bodies, as well as from scholars. The International Law
Commission has been working on the topic 'Unilateral Acts of States' since
1997. In a sense the level of interest seems strange; by definition governments
act 'unilaterally' on a daily basis when they implement policies, take
decisions and adopt administrative and other acts. These and other measures -
taken without recourse to international or multilateral authority - have daily
and significant effects on persons within their territories or otherwise
subject to their jurisdiction or control. It is not usually the 'unilateral'
act per se which raises issues: what produces a sharp reaction is the
'unilateral' act which intrudes upon the interest of third persons to an
inappropriate extent, perhaps because it requires them to alter their behavior
in some way. This may be because the person affected - including a State or an
international organization - considers itself to be sovereign (or subject to
some other sovereign body) in relation to the matter addressed by the act, or
where it has not participated in the decision making process leading to the
adoption of the act, or where it has so participated but the formal conditions
for the adoption of the act have not been met.
'Unilateral' acts become especially contentious when associated with the
imposition by one community of its
values on another community, and where that other community has not consented
to or acquiesced in the imposition of such values. Unilateralism in
international context is intrinsically linked to sovereignty, territory and
jurisdiction. At the national level, however, where sovereign authority and the
limits of territorial jurisdiction are often less contentious, the 'unilateral
act' is more or less a non-subject. Unilateralism is a term of art at the
international level because we do not construct the issues in terms of
international constitutional authority, because the territorial limits to the
exercise of sovereign autonomy remain in a state of flux, and because the
standards set by international law remain incomplete in many areas and
ambiguous and open-textured in many others. Against this background,
differences in systems of values - whether a political, economic, religious,
social, cultural or other character - coupled with permeable national boundaries
inevitably give rise to circumstances in which one community acts in such a way
as to bring it into potential conflict with another. Such conflicts may arise
in just about all areas of international intercourse, from the use of force
(one thinks of the conflict in Kosovo), to the prosecution of human rights
violations before national courts (see Pinochet), to the application of
economic and commercial standards (for example in relation to
competition/anti-trust rules and intellectual property rights, see Wood Pulps)
to the application of trade measures.
Unilateral
Acts relating to the environment: for the subject matter by principle of the
Rio Declaration - the environment - states have long acted unilaterally in ways
that lead to international differences. As early as 1893 an international
arbitral ruled that the United States was not entitled to prevent British
vessels from fishing Pacific fur seals on the high seas beyond its three miles
territorial waters, even if such fisheries activities would lead to the
extinction of the species. Implicit in the decision is the recognition that
measures of this kind required the consent of all States concerned. A more
recent example was Hungary's unilateral decision in 1989 to suspend work on the
project commenced in 1977 for the joint construction with Czechoslovakia of two
barrages over the river Danube. Hungary's act was followed by Czechoslovakia's
1991 decision to proceed to a 'provisional' solution by the unilateral
diversion on to its own territory, and this was in turn followed by Hungary's
unilateral termination of the 1977 Treaty which provided the basis for the
joint project. Each of these three unilateral acts was found by the
International Court of Justice unlawful.
Unilatéralisme,
valeurs et lois internationales - Dans le domaine du droit international, "l'unilatéralisme"
est un thème qui intéresse les gouvernements, les organismes internationaux
autant que les juristes experts. La Commission du droit international se penche
sur la question des 'Actes unilatéraux des Etats' depuis 1997. Dans un certain
sens cet intérêt croissant paraît surprenant; par définition les gouvernements
agissent quotidiennement de manière unilatérale lorsqu'ils mettent en
application leur politique, prennent des décisions et adoptent des lois
administratives ou autres documents. Toutes ces mesures - prises sans le
recours à des autorités internationales ou multilatérales - influencent de
manière importante les personnes sur leur territoire ou dans d'autres cas relevant
de leur souveraineté et de leur juridiction. Ce n'est généralement pas l'acte
unilatéral qui suscite des interrogations : ce qui provoque une vive réaction,
c'est l'acte unilatéral lorsqu'il introduit l'intérêt d'un tiers de manière
inappropriée, sans doute parce qu'il exige des personnes de modifier leur
comportement. Cela peut s'expliquer par le fait que la personne affectée -
personne, Etat ou une organisation internationale - se considère souveraine (ou
soumis à une autre organisation souveraine) par rapport à la question qui
relève de l'acte ou qui n'a pas participé au processus de décision conduisant à
son adoption ou qui a participé mais n'a pas rencontré les conditions formelles
de l'adoption de l'acte. Les actes
'unilatéraux' deviennent particulièrement controversés quand ils sont associés
à l'imposition des valeurs d'une communauté sur une autre et quand cette autre
communauté n'a pas consenti ni approuvé l'imposition de telles valeurs. L'unilatéralisme
au niveau international est intrinsèquement lié à la souveraineté, au territoire
et à la juridiction de l'Etat. Cependant, à un niveau national, là où la
souveraineté et les limites de la compétence territoriale de la juridiction
sont souvent moins litigieuses, l'acte unilatéral devient plus ou moins un
sujet inexistant. L'unilatéralisme est un terme en langage juridique qui se
situe au niveau international parce que nous ne construisons pas des
controverses en terme d'autorité constitutionnelle internationale, parce que
les limites territoriales à l'exercice du droit souverain restent en constante
mutation et parce que les normes établies par la justice internationale restent
incomplètes dans de nombreux domaines, ambigües et flottantes dans de nombreux
autres. Dans ce contexte, les différences de systèmes de valeurs - politiques,
économiques, religieuses, sociales ou culturelles - associées à une importante perméabilité des
frontières nationales, conduisent inévitablement à cette conjoncture où une
communauté agit de telle sorte qu'elle se place dans une situation de conflit
potentiel. De tels conflits se rencontrent dans tous les cas de figure ou
presque au niveau des relations internationales, l'utilisation de la force ( par
exemple au Kosovo), les poursuites judiciaires pour violation des droits
humains dans des tribunaux nationaux (voir Pinochet), l'application des normes
économiques et commerciales (par exemple liées aux règles de concurrence et
d'antitrust et les droits de propriété intellectuelle, voir Wood Pulps) et
l'application unifiée des mesures de défense commerciale.
Les
actes unilatéraux liés à l'environnement : dans ce domaine, les principes
de la Déclaration de Rio -l'environnement - les Etats ont longtemps agi de manière
unilatérale conduisant à d'inévitables différences internationales
difficilement surmontables. Déjà en 1893 un tribunal arbitral international
statuait que les Etats Unis n'étaient pas autorisés à empêcher les vaisseaux
britanniques de pêcher les phoques à fourrures du Pacifique en haute mer au-delà
des trois miles de ses eaux territoriales, même si ces activités de pêche
conduisaient à l'extinction des espèces. Cette décision laisse sous entendre
que la reconnaissance de ces mesures exige le consentement de tous les Etats
concernés. Un exemple plus récent en Hongrie de la décision en 1989 de
suspendre les travaux du projet initié en 1977 de réalisation commune de construction
avec la Tchécoslovaquie de deux barrages sur le Danube. L'acte unilatéral
Hongrois était suivi en 1991 par une décision Tchécoslovaque de procéder à des
mesures provisoires par une diversion unilatérale sur son propre territoire suivi
à son tour par la résiliation unilatérale Hongroise du Traité de 1977 qui
donnait naissance au projet commun. Chacun de ces trois actes unilatéraux a été
déclaré illégal et inapplicable par la Cour Internationale de Justice.
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