Judicial
cosmopolitanism and Human Rights - The trial and subsequent execution of Socrates
in Athens in 399 B.C. has puzzled historians; posed considerable
challenges to classical linguists; inspired philosophers and teachers; and last
but not least, posed substantial dilemmas to legal theorists and practitioners
alike: What prompted five hundred Athenian men to impose the death penalty on a
seventy year old philosopher? How to capture in modern languages the color and
sentiment expressed in Classical Greek? How to assess Socrates’ engagement of
his prosecutors and judges both from an ethical and legal perspective? When
Socrates faced the assembly of men chosen by lot to judge his guilt on charges
of impiety and corrupting the young through teaching them about “things aloft
and under the earth”, being foreign to the manner of speech before a court of
law, Socrates appealed to his judges to leave aside the style of his words,
pleading: “for perhaps it may be worse, but perhaps better - and instead
consider this very thing and apply your mind to this: whether
the things I say are just or not; for this is the virtue of a
judge, while that of an orator is to speak the truth”. Socrates did not accept that he was merely
subjected to the will of those that have power, arguing that his actions are
valuable in a democratic society, and do not warrant criminal prosecution. In
expanding his arguments, through the interpretative quill of Plato, he
suggested there is a connection between law and reasoned justice, and a
virtuous judge is to adjudicate on this basis. However, as is clear from the
course of the proceedings, law is not only linked to justice, and as his defense
falters and Socrates is found guilty, it becomes apparent that law can be an
instrument of violence, coercion, intolerance and oppression, and hence of
injustice. The following has been discussed according to a central theme: the
judicial role in a globalizing society, the nature of judicial reasoning, the
role of justice, injustice; or, more rudimentary, emotions and intellectual
curiosity of the judge in adjudication. Indeed, the contrast with Socrates’
words when facing the plenum of Athenian judges highlights that these and other
questions related to adjudication are as controversial in the 21st century as
they were more than two millennia ago.
The theme of justice in adjudication which
figures so prominently in Plato’s Apology is central throughout the
international law section. Several of our contributors focus on the
relationship between justice and law, and the increasingly important function
of the judge in a globalizing society, flowing forth from, and closely
related to, the relationship of law and justice. Ernst-Ullrich
Petersmann argues that judges have a constitutional duty to settle
disputes in conformity with principles of justice, as increasingly shaped by
human rights. Building on this submission, he then posits that in
the context of the European multilevel judicial system, justice in
adjudication at all echelons of that system was and is instrumental in the
development of multilevel judicial cooperation, given that constitutional
rights provided the justification for convergence between the different
levels. David Ordóñez-Solís offers a distinct account through a
bifurcated prism: firstly that of the power of the judge, and secondly the
language and arguments s/he employs in deciding the case in hand. In relation
to the power of the judge, he emphasizes the importance of the protection of
private parties’ fundamental rights in the rapprochement of the judicial actors
in the European multilevel system. He reports that structure of reasoning,
conceptions of the role of the judge, and other social differences and
corresponding sensitivities are fading away, and converge in the European judges
appreciating new judicial models that are represented by the European Court of
Justice (ECJ) and the European Court of Human Rights (ECHR). Based on this, he
concludes that for the attainment of a judicial cosmopolitanism, the
international judicialisation of human rights is a condition sine qua
non although it seems at this moment a utopia. Bart van Vooren
http://www.ejls.eu/2/17UK.htm
Cosmopolitisme et judiciarisation des Droits
Humains - En 399 av.
JC, le procès et l'exécution de Socrates à Athènes ont laissé perplexes les
historiens; ont constitué un défi considérable pour les linguistes en lettres
anciennes; inspiré des philosophes et des professeurs; dernier problème et non
des moindres, ont posé un véritable dilemme aux théoriciens juridiques et
autres praticiens : qu'est-ce qui a poussé ces cinq cents athéniens à infliger
la peine de mort à ce philosophe de soixante-dix ans? Comment saisir dans nos
langues vivantes la couleur et le ressenti en grec ancien ? Comment évaluer
l'engagement des procureurs et des juges de Socrates dans une perspective
légale et éthique. Quand Socrates a dû affronter les hommes de l'Assemblée
tirés au sort pour juger sa culpabilité de profanation et de corruption des
jeunes en leur apprenant "les choses de l'ici-bas et de l'au-delà", de négation
des dieux ancestraux, étranger à la manière de discourir dans les
cours de justice, Socrates a demandé à ses juges de laisser de côté ce style de
discours en plaidant : " car en effet, pour le meilleur ou pour le pire - considérez
plutôt cette chose et n'oubliez pas ; ce que je dis peut être juste ou ne pas
l'être, car c'est bien là le rôle du juge alors que l'orateur se doit de
toujours dire la vérité". Socrates n'acceptait pas le fait d'être soumis à
la volonté de ceux qui ont le pouvoir, affirmant que ses actions étaient utiles
dans une société démocratique et ne donnaient pas lieu à des poursuites
pénales. Il faisait valoir ses arguments, grâce à la verve interprétative de
Platon, en suggérant le lien entre le droit et les avis motivés de la justice,
arguant qu'un juge vertueux doit statuer en partant de cet élément. Cependant,
comme on peut le voir dans le déroulement de son procès, le droit n'est pas
uniquement lié à la justice, et alors que sa défense faiblit Socrates est
reconnu coupable et il devient évident que le droit est un instrument de
violence, de coercition, d'intolérance et d'oppression et de ce fait
d'injustice. Ce qui suit s'articule autour du thème central: le rôle du juge et
du pouvoir judiciaire dans une société touchée par la mondialisation, la nature
du raisonnement judiciaire, le rôle de la justice, l'étendue des injustices; de
manière plus simple, les émotions et la curiosité intellectuelle du juge
pendant le procès. En effet, le contraste du discours de Socrate devant l'assemblée
de ses juges athéniens fait ressortir l'importance des questions liées à
l'instruction tout aussi controversées au 21ème siècle qu'elles ne l'étaient il
y a 2000 ans.
Le thème de la
justice étroitement liée à l'instruction qui figure déjà dans "l'Apologie
de Socrate" par Platon est central dans l'ensemble de la section consacrée
à la justice internationale. Plusieurs contributeurs se concentrent sur la
relation entre la justice et le droit, et l'importance grandissante du rôle du
juge dans une société de plus en plus touchée par la mondialisation, découlant
de et rattaché à cette relation entre justice et droit. Ernst-Ullrich
Petersmann affirme que les juges ont l'obligation constitutionnelle de régler
les différends en conformité avec les principes de la justice en permanence modelé
par les droits humains. En s'appuyant sur cette définition, il pose comme
principe dans le contexte du système judiciaire européen pluridisciplinaire,
que l'administration de la justice à tous les différents niveaux du système a
été et reste l'outil de développement du système de coopération judiciaire,
compte tenu du fait que les droits constitutionnels fournissent une
justification de convergence entre les différents niveaux. David Ordóñez-Solís propose une
interprétation différente dans une perspective bien distincte : tout d'abord
dans le pouvoir du juge puis dans la langue et les arguments qu'il ou elle
utilise pour rendre sa décision. Concernant le pouvoir du juge, il insiste sur
l'importance de la protection des droits fondamentaux des personnes privées
dans le rapprochement des intervenants dans ce système judiciaire européen à
plusieurs niveaux. Il indique que la structure du raisonnement judiciaire, les
conceptions du rôle du juge et autres différences sociales et sensibilité
égales s'effacent pour converger au sein de nouveaux modèles judiciaires que
les juges européens représentent à la Cour de Justice des Communautés
Européennes (CJCE) et à la Cour Européenne
des Droits de l'Homme (CEDH). En fonction de cette définition, il conclut que pour
déboucher sur le cosmopolitisme, la judiciarisation internationale des Droits
Humains est une condition sine qua non bien qu'elle ne soit pour le moment
qu'une utopie. Bart van Vooren
David-La mort de Socrate |
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