Ronald Dworkin 2 - From Law's Empire, Dworkin is bound to apply his law theory and he compares
the principles identified by the judge in order to highlight them as actual
foundation of legal systems. This direction leads him to develop his dialogue
with political philosophy, and more specifically theories of justice,
consolidating and extending a certain idea of human rights. His legal theory,
based on the absence of separation between descriptive and prescriptive
judgment, promotes moral reflection and thus political demands that claim the
superiority of one right or another. In practical terms, Dworkin builds a true
hierarchy of principles. Following a move towards theoretical deconstruction
and reconstruction he committed to a systematization approval of human rights.
This implies to balance the principles to one another which requires to make
moral choices, selection procedures that are political battles. The strength of
this theoretical and political stance have logically sparked reactions among
Anglo-Saxon doctrine and beyond. Like
any other thought widening its latitude, Dworkin's thought meets followers and
despisers : his first opponents being the positivists. This is attributable to
the fact that Dworkin's theories seek to invalidate the founding hypothesis of
positivism : the opportunity to radically differentiate knowledge of values and
knowledge of facts. Dworkin also sets in motion a dispute among realistic
scholars or from sociological inspiration, proponents of an analysis of law in
terms of balance of power. To them, Critical Legal Studies or the Judicial
Interpretation theory in France, Dworkin theory leads to inevitable
streamlining of the judicial phenomenon. Lastly, 'prescriptivists' doctrine also
criticizes Dworkin's theory ; thus the followers of an interpretation of the
Constitution oriented towards the purposes of the decision and the followers
willing to trace the founding fathers intention face Dworkin theories favorable
to overcome this classic divide. The first claim an evolutionary
interpretation, more progressive in order to obtain more equity while the
others remain more attached to stability and historical continuity of the
judicial system.
Thus Dworkin's theory
aims to move beyond the dichotomies that shape our legal theory. It questions the
structural assumption of the theory of right and denying this last proposal is
the motivation of those who attack Dworkin. The first contradiction is preserving the dichotomies essential to the
theory of right : the distinction between facts/values, positivism and
jusnaturalism. Therefore, not surprisingly Dworkin has a particular status for
the academic and doctrinal community successively
known as neo-jusnaturalist and neo-juspositivist. His way of thinking matches
none of the traditional field of legal theory and his aspiration to transcend
all barriers and paradoxes and is at the same time Dworkin's strength and
weakness. His strength is this ambition to arouse most intensive and pioneering
developments of thinking which at the same time a weakness because these
attempts provoke controversy, discussing and criticizing the vagueness of some
concepts and the radicalism of some conclusions.http://revdh.revues.org/424
A partir de Law’s Empire, Dworkin est
amené à appliquer sa théorie du droit et à comparer les principes dégagés par
les juges pour mettre en lumière ceux qui sont effectivement au fondement des
systèmes juridiques. Cette voie le conduit alors à dialoguer avec la
philosophie politique, et plus particulièrement avec les théories de la
justice, en confortant et en prolongeant une certaine conception des droits de
l’homme. Sa théorie du droit, fondée sur l’absence de séparation entre
jugements descriptifs et prescriptifs, favorise le questionnement moral, et
partant, les revendications politiques qui affirment la supériorité de tel ou
tel droit. Concrètement, c’est une véritable hiérarchie des principes que
Dworkin édifie. Il s’est engagé,
après un mouvement de déconstruction et de reconstruction théorique, dans une
épreuve de systématisation des droits de l’homme. Celle-ci implique de pondérer
les principes les uns par rapports aux autres, ce qui oblige à réaliser des
choix moraux, des opérations de sélection qui sont autant de combats politiques.
En toute logique, la force de ces prises de position théoriques et politiques
ont suscité des réactions, tant parmi la doctrine anglo-saxonne qu’au-delà.
Comme toute pensée qui cherche à structurer son champ, la pensée de Dworkin
rencontre des adeptes et des contempteurs : c'est parmi les positivistes
qu’il trouve ses premiers contradicteurs. Cela s’explique, entre autres, par le
fait que les thèses de Dworkin vise à invalider l’hypothèse fondatrice du
positivisme : la possibilité de distinguer radicalement une connaissance
des valeurs d’une connaissance des faits. Dworkin fait également naître une
vive contestation au sein des courants réalistes, ou d’inspiration
sociologique, partisans d’une analyse du droit en termes de rapports de force.
Pour ces derniers, comme les Critical Legal Studies,
ou encore la Théorie Réaliste de l’Interprétation en France, la théorie
dworkinienne conduit à une inévitable rationalisation du phénomène juridique.
Enfin, Dworkin n’est pas non plus exempté de critiques venant des courants
« prescriptivistes ». Ainsi, tant les partisans d’une interprétation de
la Constitution, tournée vers les finalités de la décision, que ceux cherchant
à retrouver l’intention des pères fondateurs, affronte la tentative
dworkinienne qui propose un dépassement de ce clivage. Les premiers réclament
une interprétation évolutive, progressiste, au nom d’un souci plus aigu
d’équité tandis que les seconds demeurent attachés à la stabilité, à la
continuité historique du système juridique.
Ainsi, la théorie dworkinienne s’attache à dépasser les
dichotomies qui façonnent notre théorie juridique. Elle remet en cause
quelques-uns des postulats structurels de la théorie du droit, et c’est la
négation de cette possibilité qui anime la plupart des pourfendeurs de ses
thèses. On milite d’abord pour la sauvegarde des dichotomies essentielles de la
théorie du droit : la distinction fait/valeur, la différence entre
positivisme et jusnaturalisme. En conséquence, il n’est pas étonnant de
constater que Dworkin bénéficie d’un statut à part dans le champ universitaire
et doctrinal, tour à tour qualifié de néo-jusnaturaliste ou de néo-juspositiviste.
Sa pensée ne sied à aucun des courants traditionnels de la théorie du droit et
cette aspiration à transcender les clivages et les paradoxes est à la fois la
force et la faiblesse de Dworkin. La force, car c’est cette ambition qui
suscite les développements les plus intenses et les plus novateurs de sa pensée,
mais la faiblesse également, car c’est à ces tentatives que s’attache la
contestation, discutant et critiquant l’imprécision de certains concepts
dworkiniens, la radicalité de certaines conclusions.
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