International Criminal Court - The Hague(NL) |
Domestic
and international law: persistent dualism and gradual integration Globalization spurs some scholars writers
to note the multiple manifestations of the globalization of the law. Against
this background, searching for interpretation and enforcement unit of the rule
of international law at universal scale logically would mean the implementation
of a genuine global judicial system. Ideally, this model would rely on a
bottom-up mechanism in order to ensure at all levels State's international
obligations. Hierarchy of rules and hierarchy of bodies would then be coupled. To
this end, this global judicial system should be based on harmonized approach of
the relationship between domestic and international law. After that, within the
national order the coordination of international jurisdictions would be
organized. This ideal view clashes in the field with a line of obstacles of
many types. All are not nullifying or fundamental in nature since there is an
evolution of the relationship between domestic and international law as well as,
on a strictly international level, between concurrent jurisdictions when fumbling
searching for a better coordination. A review of the current structure of the
relationship between domestic and international jurisdiction leads to this
conclusion that beyond all legal institutions, the answer can only be found in
the judges mind. When convinced of the need to harmonized enforcement of international
law rules they insure by that its unity. On the contrary when ignoring, through
cultural differences or incompetence, this essential unity will be at risk of
decline.
The enforcement unit of
international law on a global level would not entail the unrealistic
disappearance, but rather the blurring of the exclusion between national and
international legal orders. If this should occur, the phenomenon primarily would
create more porosity of borders between domestic and international law; the
first (domestic law order) as the second (international law order) will be
responsible for the implementation of international standard at any time it's
applicable. This structured set would combine integration of rules and
coordination of the bodies. Thus logically this leads on to a unitary
structure: the International Court of Justice would be on top occupying the
function of a supreme universal court. At the other end the trial judge on
national court, civil or administrative, working in ordinary courts applying
international law would be the first to ensure the respect of human rights by
the State and in particular to punish individuals for their crimes of concern
of the international community. Still according to this aforementioned theoretical
approach, hierarchy of the bodies of national and international jurisdictions would
ensure the overlay of rules. Domestic law should meet the international law
requirements and lend assistance of its courts and tribunals. This should make
it possible to build a globalization of law through organizing a sort of
courtroom federalism. In current reality, this model is far from being
achieved. We can all immediately see how barriers affect the full achievement
of this coordination of legal orders going through mutual recognition and not
only declared but actual acceptance of international primacy on domestic from
the national legal order going in the direction of an at least partial
integration of the first into the second. Such a construction supposes the
common conviction - shared by most of the States and the judges of the
international community - that they all are subordinate to the respect of the
international rule of law; this implies that national constitution does not
prevail international law. As is known, such a view remains, in particular far
from reach of a large part of the ruling class in the United States as the
Supreme Court jurisprudence. Elsewhere, with less arrogance but just as much blindly
determined, still nowadays the dualism seems to have considerable attraction
for jurisprudence practices. Pierre-Marie Dupuy
Harvard Law School library |
Droit interne
et droit international: Entre dualisme persistant et intégration progressive La globalisation incite
certains auteurs à relever les manifestations multiples d’une ‘mondialisation
du droit’. Dans un tel contexte, la recherche de l’unité d’interprétation et
d’application de la règle de droit international à l’échelle universelle supposerait
en pure logique la mise en place d’un véritable système judiciaire global. Idéalement,
ce modèle serait articulé, de la base au sommet, pour garantir efficacement, à
tous les niveaux, le respect des obligations internationales de l’état.
Hiérarchie normative et hiérarchie organique seraient ainsi jumelées. A cette fin, ce système judiciaire global devrait
d’abord s’appuyer sur une simplification harmonisée des rapports entre droits
internes et droit international. Il organiserait
ensuite, dans l’ordre international lui-même, la coordination des compétences entre juridictions internationales. Cette vision idéale se heurte dans la réalité
à une série d’obstacles de natures diverses. Tous ne sont cependant pas
dirimants et l’on doit observer tant une évolution des rapports entre droit
interne et droit international qu’au plan strictement international, entre
juridictions concurrentes, la recherche encore tâtonnante d’une meilleure
coordination. L’examen de la structure actuelle des relations entre juridiction
internes et internationales conduit en tout cas à la conclusion qu’au-delà de
toutes les institutions juridiques, c’est d’abord dans la tête des juges eux-mêmes
que se résout la question. Qu’ils soient convaincus de la nécessité
d’application harmonisée des règles du droit international et l’unité de
celui-ci sera assurée. Qu’ils méconnaissent au contraire, par culture ou par
incompétence, cette unité fondamentale, et elle risquera bel et bien de
dépérir.
L’unité d’application du droit international à
l’échelle globale supposerait non la disparition, illusoire, mais à tout le
moins l’estompage de la barrière entre les ordres juridiques, nationaux et
internationaux. Ce phénomène, s’il venait à se réaliser, accentuerait en
premier lieu la porosité des frontières entre droit interne et droit
international; le premier (ordre juridique interne), autant que le second
(ordre juridique international), serait aussi chargé de la mise en oeuvre de la
norme internationale chaque fois qu’elle trouve à s’appliquer. Cet ensemble
structuré combinerait l’intégration normative et la coordination organique. Il
déboucherait ainsi logiquement sur un modèle moniste: la Cour internationale de
justice, sorte de cour suprême universelle, y occuperait le sommet. A l’autre
extrémité, le juge interne de première instance, civil ou administratif, devenu
“juge de droit commun du droit international” serait le premier à s’assurer que
l’état respecte les droits de l’homme et qu’en particulier, l’individu est puni
s’il a accompli des crimes qui touchent l’ensemble de la communauté
internationale. Toujours selon le schéma théorique précité, une hiérarchie
organique des juridictions nationales et internationales viendrait ainsi
assurer le respect d’une superposition normative. Le droit interne devrait satisfaire
les exigences substantielles du droit international mais là ne s’arrêterait pas
son rôle et prêter également le concours de ses tribunaux. On parviendrait
ainsi à l’édification d’une mondialisation du droit par l’organisation d’une
sorte de fédéralisme judiciaire. Dans la réalité contemporaine, ce modèle idéal
n’est pas près d’être achevé. Chacun voit immédiatement les obstacles qui
entravent la pleine réalisation de cette coordination des ordres juridiques
passant par leur reconnaissance mutuelle et par l’acceptation effective et pas
seulement déclarée, de la part de l’ordre juridique national, de la prééminence
de l’international sur l’interne, allant ainsi dans le sens d’une intégration
au moins partielle du second dans le premier. Un tel mouvement suppose d’abord
la commune conviction, partagée par le plus grand nombre des états composant la
communauté internationale mais aussi de leurs juges, on y reviendra, qu’ils sont tous également subordonnés au
respect de la rule of law internationale; ceci implique que la constitution nationale ne
prévale pas sur la règle internationale. Comme on le sait, une telle vision
reste, notamment, fondamentalement étrangère à la culture d’une large part de
la classe dirigeante aux Etats-Unis comme de la jurisprudence de la Supreme Court.
Ailleurs, avec souvent moins d’arrogance mais autant de sourde détermination,
le dualisme paraît, aujourd’hui encore, exercer dans les pratiques jurisprudentielles
domestiques une attraction certaine. Pierre-Marie Dupuy
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