Disruptions of
international law 2 - If
until now international Committees entitled to examine individual communication
are not competent for directly applying the ICESCR, they exercise and interpret
the Conventions they are empowered to enforce in order to guarantee some social
rights, that the controlled obligation is a matter for respect, for protection
or fulfilling of those rights. Alongside, the International Court of Justice
has jurisdiction relating to inter-States disputes and recently acknowledged that the ICESCR could be directly invoked in
its courts. At that time it was not a jurisdictional body but an advisory procedure,
the default of objections of this enforceability and the influence of the Court
opinions on the evolution of law, more particularly human rights law, suggest
that during future contentious proceedings such an enforceability would be
possible.
The indirect
approach of justiciability of social rights
through civil and political rights application - At the entry into force of the
Optional Protocol to the International Covenant on Economic, Social and
Cultural Rights (ICESCR), the Human Rights Committee (HRC) must face communications based on the
International Covenant on Civil and Political Rights (ICCPR) and other
international instruments as ICESCR to claim various rights to social benefit
entitlements (access to medical care, to scholarship plans, the granting of
employment or housing). The HCR response is definitive : its competence ratione materia relates only to the
violations of rights in the ICCPR (1st article) to the exclusion of other
international instruments. However, the HCR
will gradually admit the social potentiality of some civil and political
rights and thus indirectly improve the effective exercise of basic social
rights. More obviously, the HCR hesitates not to assert that the obligation to
respect prohibiting of cruel, inhuman and degrading treatments implies the
obligation to provide and to ensure various social rights to detainees :" personal hygiene, clothing and bedding, food, exercise
and sport, medical services, discipline and punishment, instruments of
restraint, information to and complaints by prisoners, contact with the outside
world, books, religion, retentions of prisoners’ property, notification of
death, illness, transfer, removal of prisoners, institutional personnel and
inspection of facilities."It is almost the same as 'the right to an
adequate standard of living' 'including adequate food, clothing
and housing' (art. 11 ICESCR) thus guaranteed in favor of detainees who
hypothetically can't insure themselves the enjoyment of that right. Moreover
the Committee expressly precludes both characteristic objections to the
justiciability of social rights, these minimum standards require to be met
regardless of the level of development of the State party and even if some
economic and budgetary considerations hinder the respect of those obligations. This
use of Civil and Political rights by offering indirect justiciability of social
rights does not appear to have been highly disputed. Social Rights protection
through the principle of non-discrimination have raised more resistance.
The
equalizing justiciability of Social Rights by the application of the principle
of non-discrimination - Ten years after the entry into force the Human Rights
Committee reflects one of its most challenging statements : ICCPR article 26 prohibits
discrimination in law or in fact in any field regulated and protected by public
authorities. Therefore the prohibition of discrimination laid down is valid not
only for the enjoyment of rights guaranteed by the Covenant but also to all
legislation of a country that the latter is of social nature or not. In other
words, if a State recognizes some social rights or provides social services, it
must guarantee the enjoyment of those rights to all without discrimination of
any kind. The principle of prohibition of discrimination in the enjoyment of social
rights becomes of immediate application and direct enforceability. Thus the Committee
broadens the circle of potential beneficiaries of social protection regardless
of available resources with this decision.
Sophie Grosbon, « Chapitre 1. Les ruptures du droit international », La Revue des droits de l’homme [En ligne], 1 | 2012, mis en ligne le 30 juin 2012, consulté le 12 mars 2014. URL : http://revdh.revues.org/118
Les ruptures du droit
international 2 - Si,
jusqu’ici, les Comités internationaux habilités à examiner des communications
individuelles, ne sont pas compétents pour appliquer directement le PIDESC, ils
appliquent et interprètent les conventions qu’ils ont en charge de faire
respecter de manière à garantir certains droits sociaux, que l’obligation
contrôlée relève alors du respect, de la protection ou de la réalisation de ces
droits. Parallèlement, la Cour internationale de Justice, compétente en matière
de différends interétatiques, a reconnu récemment que le PIDESC pouvait être
invoqué directement devant elle. Il ne s’agissait pas alors d’une instance
juridictionnelle mais d’une procédure consultative, mais l’absence de
contestation de cette invocabilité et l’influence des avis de la Cour sur
l’évolution du droit, en particulier en matière de droits de l’Homme, laissent
envisager la possibilité d’une telle invocabilité lors d’une future procédure
contentieuse.
La justiciabilité indirecte des droits
sociaux par l’application des droits civils et politiques - Dès l’entrée en vigueur du
Protocole facultatif au PIDESC, le CDH doit faire face à des
communications fondées sur le PIDCP et d’autres instruments internationaux
comme le PIDESC pour revendiquer différents droits à certaines prestations
sociales (telles que des soins médicaux, une bourse d’études, l’octroi d’un
emploi ou d’un logement). La réponse du CDH est alors sans appel : sa
compétence ratione materia ne concerne que les violations des droits
reconnus dans le PIDCP (art. 1er du PF) à l’exclusion des autres instruments
internationaux. Toutefois, le CDH va progressivement admettre la potentialité
sociale de certains droits civils et politiques et renforcer ainsi
indirectement l’effectivité des droits sociaux. De manière plus prégnante
encore, le CDH n’hésite pas à affirmer que l’obligation de respecter
l’interdiction des traitements cruels, inhumains et dégradants implique
l’obligation de fournir et de garantir un certain nombre de droits sociaux aux
détenus : « minimum de surface et de volume d’air pour chaque détenu,
installations hygiéniques suffisantes, vêtements ne devant en aucune manière
être dégradants ou humiliants, fourniture d’un lit séparé et alimentation d’une
valeur nutritive suffisante pour assurer la santé et la vigueur des détenus » .
C’est quasiment alors « le droit de toute personne à un niveau de vie suffisant
» « y compris une nourriture, un vêtement et un logement suffisants » (art. 11
PIDESC) qui est ainsi garanti en faveur des détenus, qui par hypothèse
ne peuvent s’assurer eux-mêmes la jouissance de ce droit. Le Comité écarte
d’ailleurs expressément deux objections caractéristiques à la justiciabilité des
droits sociaux, ces normes minima doivent être observées quel que soit le
niveau de développement de l’Etat partie et même si des considérations économiques
ou budgétaires peuvent rendre ces obligations difficiles à respecter. Cette
utilisation des droits civils et politiques offrant une justiciabilité
indirecte aux droits sociaux ne semble pas avoir été fortement contestée. La
protection des droits sociaux par l’intermédiaire du principe de non-discrimination
a soulevé davantage de résistance.
La justiciabilité égalisatrice des
droits sociaux par l’application du principe de non-discrimination - Dix ans après son entrée en vigueur, le Comité des droits
de l’Homme rend une de ses constatations les plus audacieuses : l’article 26
PIDCP interdit toute discrimination de droit ou de fait dans tous les domaines
relevant de l’autorité et de la protection des pouvoirs public. Dès
lors, le principe de non discrimination énoncé ne vaut pas seulement à l’égard
de la jouissance des droits garantis par le Pacte, mais aussi à l’égard
de toute la législation d’un pays que celle-ci soit à caractère social
ou non. Autrement dit, si un Etat reconnaît certains droits sociaux ou
offre certaines prestations sociales, il doit garantir la jouissance de
ceux-ci sans discrimination aucune. Le principe de non-discrimination dans
la jouissance des droits sociaux devient donc d’application immédiate et
d’invocabilité directe. Le Comité élargit alors le cercle des bénéficiaires potentiels
de prestations sociales sans égard pour les ressources disponibles dans le
cadre de cette décision.
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