Irrigation-sulama Kazakhdarya |
The work of humanitarian aid - The 'care' concept, in other words 'concern for others',
covers the fields of psychology, moral philosophy, sociology and prescribe,
more recently, projects supporters of policy reforms. The writer anchors her
message in the real nature of this work, area of which she is specialized that
she studies through the psychodynamic perspective on the work. This theoretical
frame presents studies on 'care', sociology of work and raises a double issue :
studying the work through 'care' theory and studying the 'care' as a practice,
a work. It shows a debate combining
interests of empiricism and theoretical requirement driven by the will of
making visible the lower level executives' work, those who effectively 'care'.
In
the first chapter dedicated to work, Pascale Molinier shows the political and
theoretical consequences of the work of 'care' analyze that she defines
following Joan Tronto's pragmatic proposal :"At the most general level we
suggest that 'care' is considered as a generic activity which includes all we
do to maintain, perpetuate and repair our 'world' so that we may live as well
as possible. This world consists of our bodies, ourselves and our environment,
all of which we seek to interweave in a complex, life-sustaining web."
Caregiving work comprises material practices (sweeping, do the laundry ...) and
others ore emotional (to introspect and empathize with a view to adopting
proper and suitable behavior to the person's best interest). From the viewpoint
of caregiving work theory, the prime concern is to focus on marginalized
practices regarded as thankless tasks ; geriatric care and domestic work,
looking after children for example. The remarkable feat of caregiving work
theory is to show how these concealed practices mostly at the bottom of the
ladder of values, are essential to legitimate tasks and work. For example, carrying
out domestic work by some allows others to Promethean activities and to exercise
socially valued responsibilities. The work of caregiving meets essential human
beings needs (caring, cleaning up, creating favorable conditions to emerging
creative tasks) and is something which may be regarded as peripheral but
becomes central, and in the light of this, the subordinates that perform their
work become important persons developing specific know-how. Thus this work is a
practical knowledge which escapes any objective assessment and of which the
value inheres in the fact that it does not have any value : "how much does
a smile cost? "
Joan Tronto makes a strong call to
move beyond the “counting games” of a “world without limits”. Much of the
marginalization of care, she argued, is due to the belief in unlimited wealth creation
and constant gains in efficiency, deeply rooted in contemporary economic
thinking. Within this framework, care is conceived as an expensive and dilemma-inducing
endeavour, because it tends to run up against the limits of frail human bodies
and relationships. In a world without limits, care suffers from “cost disease”
due to its resistance to productivity increase, and provokes a “nice-person
dilemma”, according to which those who provide care lose out in an economic
structure that rewards participation in the paid economy but offers little or
no compensation for care. On a global level, the commodification of care
reinforces divisions, as many poor countries ‘export’ care to countries which can
afford to pay a higher price.
Thomas Le Guennic, « Pascale Molinier, Le
travail du care », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2013,
mis en ligne le 28 mars 2012, consulté le 18 mars 2014. URL :
http://lectures.revues.org/11078
La notion de care, c’est-à-dire de « souci des
autres », couvre tout à la fois les champs de la psychologie, de la
philosophie morale, de la sociologie, et désigne, plus récemment, des projets
partisans de réforme politique. L’auteure ancre son propos dans la réalité du
travail, domaine dont elle est spécialiste et qu’elle étudie au travers de la
psycho-dynamique du travail. Ce cadre théorique soumet des études sur le care,
de la sociologie du travail et pose une double problématique : étudier le
travail à partir de la théorie du care et étudier le care comme une pratique, comme un travail.
En ressort un propos mariant souci de l’empirie et exigence théorique, porté
par la volonté de rendre visible le travail occulté des subalternes, ceux qui
font le care.
Dans le premier chapitre consacré au travail, Pascale
Molinier montre quelles sont les conséquences théoriques et politiques de
l’analyse du travail de care qu’elle définit à partir de la proposition
paradigmatique de Joan Tronto : « au niveau le plus général, nous
suggérons que le care soit considéré́ comme une activité́ générique qui
comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre
« monde », de sorte que nous puissions y vivre aussi bien que
possible. Ce monde comprend nos corps, nous-mêmes et notre environnement, tous
éléments que nous cherchons à relier en un réseau complexe, en soutien à la
vie ». Le travail du care englobe des pratiques matérielles
(passer le balai, laver le linge) et d’autres plus « émotionnelles »
(entrer en empathie afin d’adopter le comportement adéquat et adapté au sujet
concerné). Sur le plan de la théorie du travail, étudier le care revient à s’intéresser aux pratiques
marginalisées, considérées comme ingrates (le « sale boulot ») ou
insignifiantes ; il s’agit du travail gériatrique, domestique ou de la
garde d’enfants par exemple. Le tour de force de la théorie du care consiste à montrer en quoi ces pratiques
reléguées à l’arrière-plan, placées en bas de l’échelle des valeurs, sont
indispensables aux tâches et travaux jugés légitimes. Par exemple, c’est parce
que certaines personnes s’acquittent des tâches domestiques que d’autres
peuvent s’adonner à des professions prométhéennes et exercer des
responsabilités socialement valorisées. Le travail de care répond à un besoin essentiel des êtres
humains (prendre soin, nettoyer, créer les conditions favorables à l’émergence
de tâches créatives) et ce qui est considéré comme périphérique devient central
et, à ce titre, les subalternes qui accomplissent ce travail deviennent des
personnes « importantes » et développent un véritable savoir-faire. Ainsi
ce travail est un savoir pratique qui se dérobe à l’évaluation et dont la
valeur consiste justement en ce qu’elle n’en a pas : « Ça vaut
combien un sourire ? ».
Dans son exposé, Joan Tronto a vigoureusement plaidé pour que l’on dépasse
les “jeux de calcul” d’un “monde sans limites”. La marginalisation des soins et
de l’assistance aux personnes, a-elle estimé, est due pour une large part à la
croyance, profondément ancrée dans la pensée économique contemporaine, qu’il
n’y a pas de limites à la création des richesses et que l’on peut toujours
gagner en efficacité. Ce cadre tracé, les soins sont conçus comme une entreprise
coûteuse et créatrice de dilemmes parce qu’elle a tendance à se heurter aux
limites et à la fragilité des corps humains et des relations humaines. Dans un
monde sans limites, les soins souffrent de la “maladie des coûts” du fait de
leur résistance à une hausse de la productivité et provoquent le “dilemme de la
bonne âme”, selon lequel ceux qui aident et assistent sont perdants dans une
structure économique qui rétribue la participation à l’économie rémunérée mais
offre un dédommagement dérisoire ou nul pour les soins et l’assistance aux
personnes.
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