3/19/2014

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Belief and science - It has become quite common to assert the prominence of knowledge in contemporary western countries. On the economic front many public representatives affirm it is the engine of growth, while politicians acknowledge it as an essential lever for action even if they rarely explore it with as much ambition as they assert. On the social front, analysts of media report an unprecedented broadcast within the population, debating the breadth of the disrupted social patterns to expect, while sociologists believe in the outbreak of a expert-citizen society, reactivating the 'People's science' former utopia. It is indeed true that new communication technologies have generated an unprecedented increase in the flow of knowledge, so much improved its accessibility, and in many respects revolutionized the ways to broadcast and to use it. Nowadays it is everywhere and the concept of 'Knowledge Society' encounters a similar success as ten years ago 'Information Society'. Against this background, what obscure phenomenon might seem more anachronistic than belief, once we conceive it as antagonistic for knowledge ? How does it become possible to believe in a society where information has never before been so large and accessible ? We recognize the research theme of men of science concerns taking great care of the acceptance of their work. Bronner focuses on showing how our contemporary time paradoxically is conductive to beliefs, describing some modification of the mechanisms that diffuse rumours through the widespread use of Internet. Information is transmitted almost instantly free from oral proceedings constraints, allowing to rely on argumentations with cumulative impact particularly convincing to external eyes. We can find in the abandonment of sectarian beliefs components that explain how can people accept beliefs refuted by facts and evidences : instead of conceiving a system (of which incoherence out of line with reality would necessarily appear), people apportion the facts in a range of independent proposals each based on personal experiences (viewing their emotions as substantive evidence). Men of Science think about increasing difficulties (or at least felt this way) to make their voices with people with no prior knowledge and some researchers condemn creationist determination in France and the United States. The doctor A. Grimfeld suggests a number of strategies to improve the broadcast of medical scientific information, one is to create a system of labelling health dedicated websites while Michel de Pracontal, scientific journalist looks at his profession responsibilities in the evolution of some scientific controversies through examples like the dispute of climate change and the harmlessness of GMO's.
What leads people to believe in distorting stories ? Three crucial elements have an influential role : trust, evidence and belief. Trust is based upon a customary cognitive framework, through images more likely provocative combined to a simple vocabulary easily recognizable, a body of knowledge, standards and values referred to, which serves as examination of issues and introduces the 'evidence'. To definitive acceptance after finalization, factual denials of the contrary of the first statement alone is enough to show the evidence, to make believe. Doubts generated by contradictions stored in the memory can stall the level of certainty established by direct evidence but are very much likely to be eclipsed by trust. Thus belief is a combination of this trust and evidence. All this to say if scientists fail to find audible communication to all, mass media will carry out, as they already do, information broadcast margin knowledge, which can be used for less scrupulous purposes.

Maël Dieudonné, « « Croyance et connaissance », Raison présente, n°188 », Lectures [En ligne], Les comptes rendus, 2014, mis en ligne le 11 mars 2014, consulté le 19 mars 2014. URL : http://lectures.revues.org/13902
Il est devenu courant d'affirmer la prééminence de la connaissance dans les sociétés occidentales contemporaines. Sur le plan économique, nombre d'experts publics la présentent comme le moteur de la croissance future, tandis qu'hommes et femmes politiques la reconnaissent comme un levier d'action essentiel quoiqu'ils l'exploitent rarement avec autant d'ambition qu'ils l'affirment. Sur le plan social, les analystes médiatiques soulignent sa diffusion inédite au sein de la population, débattant de l'ampleur des bouleversements sociaux qu'il faut en attendre, tandis que des sociologues croient observer l'apparition d'une société de citoyens-experts, réactivant la vieille utopie de la science populaire. Il est certes vrai que les nouvelles technologies de communication ont entraîné une accélération sans précédent de la circulation de la connaissance, amélioré de beaucoup son accessibilité, et à de nombreux égards révolutionné les manières de la produire et de l'utiliser. On peut désormais la reconnaître partout, et la notion de « société de la connaissance » rencontre un succès similaire à celui dont avait bénéficié, une décennie avant elle, celle de « société de l'information ». Dans un tel contexte, quel phénomène pourrait paraître plus anachronique que la croyance, dès lors qu'on la conçoit comme antagoniste à la connaissance ? Comment est-il possible de croire dans une société où l'information n'a jamais été si nombreuse et si accessible ? On aura reconnu le thème de recherche sur les préoccupations d'hommes de sciences soucieux de la réception de leurs travaux. Bronner s'attache à montrer comment l'époque actuelle est paradoxalement très propice à la croyance, en décrivant certaines modifications apportées aux mécanismes de diffusion des rumeurs par la généralisation du recours à Internet. Les informations se propagent désormais quasi-instantanément, affranchies des contraintes de l'oralité, en leur permettant de s'appuyer sur des argumentations cumulatives particulièrement convaincantes aux yeux des profanes. On trouve dans l'abandon de croyances sectaires des éléments pour expliquer comment des individus peuvent maintenir leur adhésion à des croyances réfutées par les faits : c'est qu'au lieu de les considérer comme un système (dont l'incohérence et l'inadéquation avec la réalité leur apparaîtrait nécessairement), ils les morcellent en une série de propositions indépendantes et appuyées chacune sur leur expérience personnelle (percevant leurs émotions comme des preuves incontestables). Les hommes de science s'interrogent sur leurs difficultés croissantes (ou ressenties comme telles) à se faire entendre des profanes, et certains chercheurs dénoncent ainsi les menées créationnistes en France et aux États-Unis. Le médecin Alain Grimfeld propose différentes stratégies pour améliorer l'information scientifique en matière médicale comme un système de labellisation des sites Internet consacrés à la santé, tandis que Michel de Pracontal, journaliste scientifique, s'interroge sur la responsabilité de sa profession dans le développement de certaines controverses scientifiques à travers les exemples de la contestation de la réalité du changement climatique et de l'innocuité des OGM.
Qu'est-ce qui conduit les individus à accepter des croyances invraisemblables ? Trois éléments déterminants influent : la confiance, la preuve et la croyance. La confiance se base sur un cadre cognitif  habituel, au moyen d'images plus ou moins provocatrices et d'un vocabulaire facile aisément reconnaissable, un ensemble de connaissances, normes et valeurs auquel on se réfère, qui sert de mise en perspective et annonce la preuve. Pour la finalisation de l'acceptation de cette dernière, un démenti factuel du contraire de la proposition suffit en règle générale à faire admettre, à faire croire. Les doutes générés par les contradictions stockés dans la mémoire peuvent faire vaciller l'état de certitude établi par la preuve ; ainsi la croyance est l'amalgame de cette confiance et de la preuve. Autant dire que si les scientifiques ne réussissent pas à trouver une communication audible, les média se chargeront, ce qu'ils font déjà, de transmettre des informations, à la marge de la connaissance, pouvant servir des desseins plus ou moins scrupuleux.


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