1/22/2014

Quattrocento (İtalya) : Hıristiyan kültürü - pagan retorik - hümanizm - dini resim

This paper focuses on the development and the dissemination of Ciceronianism in Italy in the first half of the fifteenth century, not as much as a doctrine than as a characteristic pratice of writing, evidenced through the many humanists orationes that are preserved. The empirical study of the emergence of the so-called « classicist » oratory is a remarkably significant area of investigation, in order to analyze the expansion of the cultural model of the studia humanitatis. It was indeed both a trivialized tool of social distinction and a vector of institutional and ideological penetration. Three main research tracks are proposed. The first is the creation and the circulation of a common repertory through the multitude of manuscript compilations, generally referred to as « humanistic miscellanies », which normalized practice through practicing. The second is the concrete shaping of an oratorial matrix « in the manner of Cicero ». It can be generally described (stylistic effects and argumentative processes), while measuring the gap created between this matrix and the medieval traditions of Latin rhetoric. The third is the movement of infiltration of ciceronian practice into a variety of rhetorical spheres (such as preaching, diplomatic epistolography or academic ritual) by a more or less successful formal acclimatization. This infiltration also tended to introduce some topical constructions, that produced « common places » between socio-political institutions and humanistic culture. Two manuscripts are inventoried in the annex : the manuscript of Venice, Biblioteca Marciana, Lat. XI. 101 (3939) and the manuscript of the Vatican City, Biblioteca Apostolica Vaticana, Ottob. Lat. 3021. We also analyze a precise field of social life, the dance in the Italian Quattrocento,based on the references that are the first formal dance treatises (1445-1455). Choreographic art is there defined in its symbolic autonomy and we discover how the principles of Western dance were laid down. We present the ana­lysis of the choreographic discourse drawn up in these treatises so as to set out its internal logic and recurrent principles, specific to the "techniques of the body" that is formal dancing, by underscoring how formal analysis is an heuristical approach in anthropology of art. In addition, we set out the hypothesis that a style of postures and gestures is a vehicle for meaning and a proof of the acquiring of a corporal habitus. In focussing on formal analysis and the underlying representations of social practice, we show precisely how this form of expression, in a given culture, in a given period, defines a science of know-how of the Quattrocento man, where what is at stake in society is reflected.

Through an analysis of the countless publications and exhibitions, both in Italy and elsewhere, dedicated to the Fra Angelico, this essay offers a survey of recent studies on the Dominican artist. The art of Fra Angelo, who was a pivotal figure in the shift from medieval to Renaissance, a Thomistic theologian who was at the same time an early interpreter of Albertian humanism, offers fertile ground for a plethora of research topics : questions of iconology and exegesis, related, for example to the complex scriptural and figurative structure of the Armadio degli Argenti ; studies on the visual sources of the artist’s synthesis of late-gothic refinement, the innovations of the Renaissance and emulation of the Giottesque model ; enquiries into his stylistic characteristics in order to update his catalogue of works and their chronology (as during the exhibitions in New York in 2005 and Rome in 2009), including the use of diagnostic technology such as infrared reflectography (for example, during restorations, most recently of the Tabernacle of the Linen Drapers) ; research on his production of drawings and miniatures ; and investigations into the resources provided by archival and other documents that throw light onto his activities in both Florence and Rome. Future studies on Fra Angelico will have to avoid the pitfalls of hyper-specialization by bringing together historical, formal, and iconographic elements in a well-informed, holistic approach, perfectly in harmony with the “density” of Fra Angelico’s painting.

Quattrocento : légitimité de l'expression de la culture chrétienne dans les formes de la rhétorique païenne
La présente contribution s’intéresse à l’élaboration et à la diffusion du cicéronianisme dans l’Italie de la première moitié du XVe siècle, entendu non sous ses aspects doctrinaux mais en tant que pratique d’écriture caractéristique, matérialisée à travers les très nombreuses orationes humanistes conservées. L’étude empirique de l’émergence d’un art oratoire dit « classicisant » constitue un espace d’enquête remarquablement significatif pour analyser l’expansion du modèle culturel des studia humanitatis, en tant qu’il fut à la fois un outil de distinction sociale banalisé et un vecteur de pénétration idéologique et institutionnelle. Trois perspectives principales de recherche sont proposées : d’abord, la constitution et la circulation d’un répertoire commun à travers la multitude des compilations manuscrites généralement désignées comme des « mélanges humanistes », qui normalisèrent la pratique par la pratique ; ensuite, la formalisation concrète d’une matrice oratoire « à la manière de Cicéron » dont on peut dégager la physionomie d’ensemble (effets stylistiques et procédés argumentatifs) tout en mesurant l’écart créé vis-à-vis des traditions alors dominantes de la rhétorique latine ; enfin, les dynamiques d’infiltration de cette pratique dans diverses sphères d’exercice de la parole publique (telles que la prédication, l’épistolographie diplomatique ou la ritualité universitaire) par le biais d’acclimatations formelles plus ou moins abouties et de constructions topiques productrices de « lieux communs » entre institutions socio-politiques et culture humaniste. Deux manuscrits sont inventoriés en annexe : le manuscrit de Venise, Biblioteca Marciana, Lat. XI. 101 (3939) et le manuscrit de la Cité du Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, Ottob. Lat. 3021. Nous analysons également un domaine précis de la vie sociale, la danse au Quattrocentoitalien, à partir des références que constituent les premiers traités de danse savante (1445-1455). L’art chorégraphique y est défini dans son autonomie symbolique et nous découvrons l’élaboration des principes de la danse occidentale. Nous présentons l’analyse du discours chorégraphique élaboré dans ces traités afin d’en dégager la logique interne et les principes récurrents, spécifiques de la « technique du corps » que représente la danse savante, en soulignant en quoi l’analyse formelle constitue une voie heuristique en anthropologie de l’art. Par ailleurs, nous posons l’hypothèse qu’un style posturo-gestuel véhicule un sens et témoigne de l’acquisition d’un habitus corporel. En mettant en perspective l’analyse formelle et les représentations sous-jacentes à la pratique sociale, nous précisons en quoi cette forme d’expression, d’une culture donnée, à une période donnée, définit une science du savoir-faire de l’homme duQuattrocento où viennent se réfracter les enjeux sociaux.
Cet essai dresse un bilan des études récentes sur Fra Angelico, à travers l’analyse de la remarquable floraison de publications et d’expositions consacrées à l’artiste dominicain, en Italie et ailleurs. La peinture de Fra Angelico, figure charnière de la transition entre le Moyen Âge et la Renaissance, théologien thomiste mais aussi interprète précoce de l’humanisme albertien, offre en effet un terrain fécond à une multiplicité de recherches : recherches iconologiques et exégétiques, par exemple sur la structure scripturale et figurative complexe de l’Armoire des ex-voto d’argent ; recherches sur les sources visuelles de sa synthèse entre la préciosité du gothique tardif, les nouveautés de la Renaissance et l’émulation programmatique du modèle défini par Giotto ; recherches sur ses caractéristiques stylistiques, afin de mettre à jour son catalogue et sa chronologie (comme lors des expositions organisées en 2005 à New York et en 2009 à Rome), en s’appuyant aussi sur des technologies diagnostiques telles que la réflectographie aux rayons infrarouges (par exemple à l’occasion de restaurations, dont la dernière en date est celle du Tabernacle des Tisseurs de lin) ; recherches sur sa production de dessins et d’enluminures ; recherches sur les ressources fournies par les archives et les documents qui éclairent son activité, tant à Florence qu’à Rome. Il est souhaitable, pour l’avenir, que ces investigations échappent à l’hyperspécialisation, et qu’elles se montrent capables de rassembler les éléments historiques, formels et iconographiques, en une vision très informée, bien en accord avec la « densité » de la peinture de Fra Angelico.  in Techniques et culture 22, 1993 : 145-173

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