In a provincial
capital in eastern Mongolia, I had the opportunity to attend and take part in
funeral. I propose to analyze the observed particular case as a representative
example of the contemporary Halh
Mongolian burial practice of the dead parents. This analysis is based on the
detailed study of the coffin, its confection and its decoration requiring a
specific know-how. This analysis leads to the scope of this practice and to the
conception of the soul after death. Through the meaning given to the signs of
the box and its lid, the analysis allows to identify the elements of
shamanistic beliefs, Buddhist beliefs and soviet influences.
The body of the dead
person under the sky and on earth ; a woman seamstress-carpenter has a bag
with nylons (daavuu) for the inside
of the coffin : blue, green, red, balck and white. The face of the dead
woman will be pointing to the coffin blue side (höh), colour indicated by the Lamas and easily adopted since it
also the coulour of the traditional eternal Mongolian sky (tenger).
The green colour (nogoon) shows the earth (gazar),
the same earth of the « nomadic shepperds and their cattles », in
other words the space sheltering the dwelling, the family and the grazing land
for the herds, Mongolian people also use this word for the land of ancestors. The
white colour has two distinguishing features : it was the traditional Mongolian
way of burials in the steppes, ancestral, shamanic and not imposed by the
Buddhist clergy for most people and it is also a Buddhist notion of "soul
purity". The seamstress explains that the red colour with a little bit of
black shows the ‘sadness’ (uitgar)
and the ‘last thought’ (süülijn sanaa)
from the family to the dead person the day of burial. This red and black association
are indeed symbols of Soviet socialism, nevertheless is used as external artifact
of the coffin and never comes in contact with the dead person body. To this day
remains the practice of ‘feeding the dead person’, a miniature Mongolian yurt (ger) is placed in order to recompose the
act of burial of the dead person fed in his/her own dwelling.
Mongolian people
prefer to live with, to combine in the best interest of their dead in a society
witnessing an accelarating transformation. Summay of an article from Sandrine Ruhlmann.
Mongolie,
enterrement : le cercueil, la tombe et la yourte miniature du mort
Dans une capitale provinciale
de l’Est de la Mongolie, l’occasion m’a été donnée d’assister et de participer
à des funérailles. Je propose d’analyser le cas particulier observé comme un
exemple représentatif de la pratique mongole halh contemporaine d’enterrement des parents défunts. Cette analyse
se fonde sur l’étude minutieuse du cercueil, de sa confection et de sa
décoration qui requièrent un savoir-faire spécifique. Elle donne accès à la
portée de cette pratique et à la conception de l’âme après la mort. Elle permet
d’identifier, à travers le sens donné aux signes de la boîte et de son
couvercle, des éléments de croyances chamaniques, de croyances bouddhiques et
d’influences soviétiques.
Le corps du mort
sous le ciel et sur la terre, ainsi une couturière-menuisière sort d’un sac des
pans de « tissus » (daavuu) en nylon
pour l’intérieur du cercueil : bleu, vert, rouge, noir et blanc. Le visage de la défunte sera dirigé vers la
face « bleue » défunte sera dirigé vers la face « bleue » (höh) du cercueil, couleur indiquée par les lamas et adoptée sans
difficulté par les familles puisqu’elle représente le « ciel » (tenger) des Mongols. La couleur verte (nogoon) représente la « terre » (gazar), celle « des éleveurs nomades et
du bétail », autrement dit le territoire sur lequel vit un foyer, une famille
et les pâturages sur lesquels paissent ses troupeaux, les Mongols entendent
aussi le territoire des ancêtres. La couleur blanche est présente à deux titres
: elle représente l’ancien mode d’inhumation des morts dans la steppe, mode
d’inhumation mongol traditionnel, ancestral, chamanique, et non imposé par le
clergé bouddhique pour les hommes du commun, ainsi qu’une notion bouddhique de
la pureté de l’âme. La couturière explique que la couleur rouge, et la présence
toute relative du noir, représente la « tristesse » (uitgar) et la « dernière pensée » (süülijn sanaa) que la famille a pour le mort le jour de
l’enterrement. Le rouge et le noir associés des couleurs emblématiques du
socialisme soviétique, sont volontairement les couleurs extérieures, visibles,
du cercueil qui ne sont pas en contact direct avec le corps du défunt. Il
reste aujourd’hui, de la pratique récupérée de ‘nourrir le mort’, le dépôt
d’une « yourte » (ger) miniature,
recompose la scène d’ensevelissement du mort nourri dans sa demeure.
Les Mongols préfèrent
composer, combiner pour servir les intérêts de leurs morts dans une société en
mutation accélérée. Résumé d’un article de Sandrine Ruhlmann.
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