The bewitched mind. Witchcraft’s
cognitive roots
Witchcraft can be defined as the
belief whereby unexplained misfortune is set down to the evil intentions of
persons endowed with supernatural powers. Although such beliefs exist in the
four corners of the planet, few studies have tried to explain this very wide
diffusion, which apparently depends on certain constants in the human mind. By
tapping the ever richer corpus of the cognitive sciences, light is shed on the
psychological mechanisms accounting for witchcraft’s cultural success. The
mind’s “inclinations” are discussed, namely how the normal course of natural
events is registered, how intentional actions are detected and how the
processes regulating cooperation operate. The combination of these spontaneous
expectations explains why witchcraft often turns out to be capable of being a
“representational attractor”.
Drawn from various cultures,
exemples of witchcraft refer to the belief that some people are in a position
to inflict due to their supernatural powers, important torments to those who
are not in a position to respond to such attacks. The wizard being acting at a
distance, he is credited of powerful supernatural skills which can change the
natural course of events, the world of the sorcerer is magic. He is also
expected to have an enormous inner power and his magic relies on his detailed
knowledge of the networks of social interactions. The natural drives of peoples
minds lead them, when confronted with enigmatic presence of misfortune, to
discern a malicious intent. ]…] We can see now that the bewitching presence
of magic in many human societies becomes
less mysterious. Article from Fabrice Clément summarized and
translated by myself.
La sorcellerie peut être définie
comme la croyance selon laquelle le malheur inexpliqué est dû à l’intention
maléfique d’individus dotés de pouvoirs surnaturels. Si des croyances de ce
type existent aux quatre coins du monde, peu de travaux ont tenté de rendre
compte de cette très large diffusion, qui semble dépendre de certaines
constantes de l’esprit humain. L’objectif de cet essai consiste à puiser dans
le corpus de plus en plus riche des sciences cognitives afin de mettre en
évidence les mécanismes psychologiques qui assurent à la sorcellerie son «
succès » culturel. Les « penchants » de l’esprit qui sont discutés concernent
l’appréhension du déroulement normal des événements naturels, la détection des
actions intentionnelles et les mécanismes sous-tendant la régulation de la
coopération. La combinaison de ces attentes spontanées explique pourquoi la
sorcellerie est souvent à même de jouer un rôle d’« attracteur
représentationnel ».
Issus de cultures différentes,
les exemples de sorcellerie renvoient à la croyance selon laquelle certains
individus sont en mesure d’infliger, grâce à leurs pouvoirs surnaturels, de
considérables tourments à ceux qui ne sont pas en mesure de répondre à de
telles attaques. Comme le sorcier est supposé agir à distance, on lui attribue
de puissantes capacités surnaturelles qui sont en mesure de modifier le cours
naturel des choses, le monde du sorcier est donc celui de la magie. Ce dernier
est également censé posséder une force intérieure d’un genre particulier, la
magie qu’il met à l’œuvre réside dans sa connaissance intime des réseaux
d’interactions sociales. Les penchants naturels de l’esprit des individus les
conduisent, lorsqu’ils sont confrontés à l’énigmatique présence du malheur, à y
discerner une intention maléfique. Confronté à l’inexplicable violence du sort,
l’esprit humain résiste difficilement à la conclusion que ce malheur est le
fruit d’une volonté intentionnelle et mesquine. Pour faire face à cette violence
prête à rompre le tissu social, le sorcier doit être alors en mesure de
recoudre des relations distendues par la jalousie et la haine. On voit maintenant
que la présence envoûtante de la sorcellerie au sein de si nombreuses sociétés
humaines se fait moins mystérieuse. Article
de Fabrice Clément résumé et traduit
par moi.
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