When creation myth makes history – Denise Aigle –
Summary and translation fr>eng Marie Aupourrain.
Since the 8th century, Central Asia became Turkish lands due to major populations
displacements followed by the formation of tribal confederations building ephemeral
empires. Between the 9th and 11th century an Islamic
Turco-Persian culture slowly developed. Closely bond to their Steppic past,
Qarakhanids further developed this culture in which the Turkish value found its
place alongside Arabic and Persian traditions. Thus a Turkish literature
appeared : Yüsuf de Balasaghun completed in Kashgar 1609 a long didactic
Turkish poem, following the Mirors of Prince tradition, Kutadghu Bilig (Wisdom
leading to royal glory). The author wanted to point out the traditional Turkish
values of royalty comparable and yet of higher moral than their Arabic and
Iranian counterpart. In addition, this text identified the Turanian vanquisher Afrâsiyàb in the national saga similar to the national
Turkish hero Alp Er Tonga (Leopard hero). A few years later, Mahmùd de Kashghar also more often
speaks of Afrâsiyâb : “ The Turkish great Khan Afrâsiyâb original name is Tonga
Alp Er”. Tonga Alp Er’s mythical dimension encouraged literate Turkish who read
Shâh-nâma to
identify him as Afrâsiyâb, hero of a Tûrân (land of nomadic tribal groups) then related to
Turkish central Asia . Indeed the national
Iranian epic concerns numerous narratives opposing Iran and Tûrân, Tûrân being the word related to nomadic component of the
local culture. This islamic Turco-Persian culture from among the Qarakhanid populations has since been disclosed
through the following Turkish dynasties.
Since Antiquity, the history of central Asia , geographically alternated
with steppes and areas interspersed with oasis, has been marked by mutual hostility
between sedentary groups and nomadic herders.
At the 13th
century, along with the Mongol Conquests, the sovereign of Mirrors enriched
with a new leading figure based on the steppes chieftain, whose Genghis Kahn
becomes the great leader. Founder at the 13th century of the ever
greater empire for nomadic tribes, Genghis Khan possesses all the figures of a
steppes chieftain from nomadic ways of life. In a nomadic empire, personal
skills play a great role when choosing a new chief. Yet behind this power
stands a special charisma (ülüg,
qut-ülug) sent via the Eternal Sky (Tengri) to the humans,
most likely to those holding power. This charisma symbolise the ‘vital force’
necessary to governing. When Genghis Khan became great Khan at the quriltaï in 1206, Kôkôôù-Teb-Tenggeri the shaman
confirmed his celestial mandate : “God spoke with me and said : I gave all the
face of this Earth to Temüjin and his children and I named him Genghis Khan.”
Tengri, the Eternal Sky - Orkhon scripture |
Le mythe créateur d'histoire, - Denise Aigle. Résumé et traduction du
fr>ang Marie Aupourrain.
Depuis le VIIIe siècle, l'Asie centrale était devenue
un domaine turc du fait des déplacements de populations, suivis de la formation
de confédérations tribales qui bâtissaient des empires éphémères. Entre le IXe et le XIe siècle, s'élabora et se développa peu
à peu une culture islamique turco-persane. Très attachés à leur passé
steppique, les Qarakhanides développèrent cette culture dans laquelle l'élément
turc trouvait naturellement sa place, à côté des traditions arabe et persane.
Une littérature turque fit ainsi son apparition : Yüsuf de Balasaghun
acheva à Kashghar en 1069 un long poème didactique en turc, dans la tradition
des Miroirs des princes, le Kutadghu Bilig (La sagesse qui conduit à la
gloire royale). L’auteur cherche
à montrer que les traditions turques de royauté et de sagesse sont comparables,
ou supérieures, à leur contrepartie arabe et iranienne. Dans ce texte, par ailleurs, le champion
touranien de l'épopée nationale, Afrâsiyàb, est identifié au héros national
turc Alp Er Tonga, (Héros Léopard). Quelques années plus tard, Mahmùd de
Kashghar, évoque lui aussi à maintes reprises Afrâsiyâb : « Le nom
originel du Grand-khan des Turcs Afrâsyâb est Tonga Alp Er ». La dimension
mythique de Tonga Alp Er avait incité les lettrés turcs, lecteurs du Shâh-nâma, à l'identifier à Afrâsiyâb,
héros d'un Tûrân assimilé
alors à l'Asie centrale turque. L'épopée nationale iranienne rapporte en effet
nombre de récits sur les guerres qui ont opposé Iran et Tûrân, terme qui, dans ce contexte,
désigne l'élément nomade. La culture islamique turco-persane qui émergea sous
les Qarakhanides fut diffusée par les dynasties turques qui leur succédèrent.
Depuis l'Antiquité, l'histoire de l'Asie intérieure, où alternent steppes et
aires parsemées d'oasis, a été marquée par une hostilité mutuelle entre
sédentaires et pasteurs nomades.
Au XIIIème siècle, avec les conquêtes
mongoles, le souverain idéal des Miroirs s'est ainsi enrichi d'un autre modèle,
celui du chef de la steppe dont Gengis Khan devient le prototype. Fondateur au
XIIIe siècle du plus
grand empire nomade qui ait existé, Gengis Khan réunissait les traits les plus
caractéristiques du chef de la steppe, tirés du mode de vie nomade. Dans un
empire nomade, les qualités personnelles jouent un rôle prépondérant dans la
sélection du chef. Cependant, l'idéologie du pouvoir valorise le charisme (ülüg,
qut-ülug) envoyé
par le Ciel-Supérieur (Tengri) aux humains, en particulier à ceux qui
détiennent le pouvoir. Ce charisme symbolise la « force vitale »
nécessaire pour gouverner. Lorsque
Gengis Khan fut élu grand khan au quriltaï de 1206, le chamane
Kôkôôù-Teb-Tenggeri confirma son
mandat céleste : « Dieu a parlé avec moi et a dit : j'ai donné
toute la face de la terre à Temüjin et ses enfants et je l'ai nommé Gengis
Khan ».
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