Historical Legends of the Volga-Ural Muslims concerning Alexander the Great-Allen J.FranckSummary and translation Marie aupourrain.
Of particular interest are the cycle of legends concerning Alexander the
Great (Iskandar Dhū Qarnayn), along with his companion Socrates, and their
connections with local cities and landmarks, as well as with other historical
figures. This cycle of legends offer an especially useful example of the
interplay in the Volga-Ural region between Islamic historiography and oral
historical legends. Similarly, other legends concerning Alexander the Great and
Socrates have also been preserved in Tatar genealogies (shäjärälär).
Legends depicting Alexander the Great as the founder of local cities and
the ancestor of local figures in the Volga-Ural region began to circulate among
the Volga people well before the Mongol conquest of the region in the first half
of the 13th century. The conversion of the Volga population to Islam
is commonly dated to the first decades of the 10th century, and by the middle
of the 12th century, it is apparent that Islamic historical figures and Islamic
forms of communal validation had become important factors for Bulghar communal
and political cohesion. The Andalusian traveler AbūHamid al-Gharnāti who visited
Bulghar in the 1150s, tells that Iskandar Dhū 1-Qarnayn passed through the
Volga-Kama region, on his way to build the iron walls that contained Yā'jūj and
Mā'jūj within the « land of darkness », and at the same time Najib
al-Hamadāni reports that the rulers of Bulghar claimed descent from Iskandar
Dhū 1-Qarnayn.
'Alā' al-Din b. al-Nu'mān al-Khwārazmi, who explored Bulghar
in the 13th century, related a Bulghar legend about how Iskandar had built a
large fortified tower at the edge of the inhabited earth, as part of the wall
to defend against Yā'jūj and Mā'jüj. The link between Bulghar and Iskandar Dhü
1-Qarnayn is not limited to historical works, but also becomes a common
association in pre-Mongol Persian poetic literature, the Sikandar Nāma-yi Bārā
tells that the rulers of Bulghar populations are descended from Iskandar Dhu
1-Qarnayn.
Legends about Alexander the Great, then, appear to have been important
symbols of Islamic genealogical and political validation among the medieval
Volga Bulghars, but they lost at least a degree of significance with the advent
of Chingisid dynasties. It is unclear whether these legends had remained
current in Volga-Ural Muslim oral tradition on to the end of the 18th century,
or whether they reentered « Bulghar » tradition and derived their
origin from Persian Alexander romances or other Islamic literary sources.
Légendes
historiques des musulmans de la région Volga-Ural concernant Alexandre le Grand. -Allen J. Franck Résumé et traduction Marie Aupourrain.
La
série des légendes relatives à Alexandre le Grand (Iskandar Dhū
Qarnayn) et son ami Socrates retrace les liens qui les associent aux villes
locales, aux sites ainsi qu’à des personnalités historiques. Ce cycle de
légendes propose des exemples nécessaires à la compréhension des interactions de la région Volga-Oural
émanant de l’historiographie islamique et des contes transmis oralement. De la
même manière d’autres légendes sur Alexandre le Grand et Socrates se retrouvent
dans les généalogies Tatars (shäjärälär).
Les
légendes, décrivant Alexandre le Grand en tant que fondateur des villes et
ancêtre tutélaire des dignitaires de la région Volga-Oural, se retrouvent au
sein de la population locale bien avant l’invasion mongole de la première moitié
du XIIIème siècle. On peut dater les premières conversions des peuples de la
Volga-Oural à l’Islam au cours des premières décennies du Xème siècle. Ainsi au milieu du XIIème
siècle les personnalités musulmanes et les validations d’origines territoriales
deviennent des facteurs essentiels à la cohésion politique des populations de
la région. En 1150, l’explorateur
andalou AbūHamid al-Gharnāti raconte que Iskandar Dhū 1-Qarnayn a traversé la
région Volga-Kama sur sa route vers le ‘pays des ombres’ pour construire la
forteresse de fer où se trouvent Yā'jūj et Mā'jūj, et au même moment Najib
al-Hamadāni raconte que les dirigeants des Bulghares de la région Volga-Oural
réclamaient la descendance d’Alexandre le Grand (Iskandar Dhū 1-Qarnayn). 'Alā'
al-Din b. al-Nu'mān al-Khwārazmi qui explore la region au XIIIème
siècle rapporte une légende locale décrivant la construction par
Iskandar/Alexandre d’une tour fortifiée à la frontière d’une terre inhabitée,
qui faisait partie du mur censé protéger contre Yā'jūj and Mā'jüj. Le lien
entre les peuples de la Volga-Oura et la trace d’Alexandre ne se limite pas
alors aux travaux de transmission historique, mais se retrouve dans la
littérature poétique pré-Mongole Persane,
le Sikandar Nāma-yi Bārā parle des chefs
des populations locales, descendants d’Alexandre le Grand.
Ainsi
les légendes d’Alexandre le Grand apparaissent comme des éléments fondateurs
qui valident les origines généalogiques
et politiques de l’Islam au sein des populations locales, influence qui diminue
à l’apparition des dynasties Chingisid. La logique de survivance de ces légendes reste
floue, d’une part grâce à la transmission orale du culte musulman des
populations jusqu’au XVIIIème siècle, de l’autre grâce à leur réintroduction
dans la tradition et voient leur origine dans la littérature Persane sur
Alexandre ou dans d’autres textes coraniques.
Alexander-Iskandar Dhū Qarnayn Aya-Sofia- Istanbul |
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