Güvenlik Konseyi - BM Mülteciler Yüksek Komiserliği (BMMYK) - mülteciler koruma
The Development of International Refugee Protection through the Practice
of the UN Security Council
This paper examines the
ambivalent influence of the UN Security Council’s practice on the development
of international refugee protection since the early 1990s. While the
international refugee protection regime did not originally foresee a role for
the Security Council, the increasingly complex security challenges in the
post-Cold War era have led to its de
facto inclusion in the institutional framework of protection. After
having used its wide discretionary powers under the UN Charter to link refugee
flows with its primary responsibility for the maintenance of international
peace and security, the Security Council thus began to strengthen different
aspects of international refugee protection. Within a general trend in favor of human security in its
activities, it has addressed the responsibility for root causes of forced
displacement, supported the assistance to and protection of refugees and
internally displaced persons in conflict situations, and promoted durable
solutions. On the downside, the Security Council’s interaction with the United
Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) and its encroachment on the
General Assembly’s traditional field of competence have also given rise to
criticism. Both the Security Council’s peace operations and its economic
sanctions regimes have contributed to the erosion of established refugee
protection standards. However, the Security Council’s increasing focus on human
security alongside State security has mitigated some of the negative
repercussions of its inherently political actions on international refugee
protection. The Security Council has made a considerable contribution to the
strengthening of international refugee protection by enforcing, developing and
even making norms that place the individual at the center of the international
security agenda. Since the end of
the Cold War the regime governing the international protection of refugees has
faced increasing and complex challenges going well beyond the institutional
capacities of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) and the
legal guarantees of the 1951 Convention Relating to the Status of Refugees at
the core of this protection regime. Refugee movements have become increasingly
politicized and militarized with a dangerous mix of armed elements and
vulnerable populations such as women and children. As a result humanitarian
access to displaced persons has met serious impediments. Attacks on refugee and
IDP camps as well as humanitarian personnel are nowadays the norm rather than
the exception. Indeed, displacement is often no longer considered a by-product
of armed conflict but rather its objective. Insistence on the right to return
of the defeated group, individually or collectively, may accordingly reverse
the very goal of the resort to force. It is in this context that the Security
Council first linked the problem of mass exodus with determinations of a threat
to international peace and security under Article 39 of the UN Charter in the
early 1990s. It thereby set the stage for addressing different aspects of
international refugee protection, often in close cooperation with UNHCR and in
addition to other relevant UN organs and agencies. The Security Council has
also been strongly criticized for making unwarranted links between refugee
status and terrorism in its counter-terrorism resolutions, in particular in
resolution 1373, which may have contributed to the erosion of established
refugee protection standards. The UN Security Council has
thus exerted a notable but ambivalent influence on international refugee law
and policy; however, this influence has never been treated comprehensively by
scholarly writings on the Security Council and international refugee
protection. With the exception of resolution 1373, Security Council resolutions
with explicit or implicit references to refugees or displaced persons have been
primarily considered in respect of collective action under Chapter VII of the
UN Charter in cases of serious violations of international human rights and humanitarian
law. In contrast to refugee law, human rights law has undergone a radical evolution
after the Second World War and has also contributed substantively to the
development of the contemporary refugee protection regime. The same observation
can be made with regard to international humanitarian law as the principal
source of law applicable during armed conflict, which is not only frequently
the reason for massive displacement but it is also related to the Security
Council’s primary area of responsibility: peace and security. Summary by Marie
Auourrain/ Christiane
Ahlborn, « Introduction », in The Development of International Refugee
Protection through the Practice of the UN Security Council, The
Graduate Institute | Geneva (« eCahiers », no 6),
2010, [En ligne], mis en ligne le 07 novembre 2011, consulté le 18 juin 2014.
URL : http://iheid.revues.org/167 ; DOI : 10.4000/iheid.167
Evolution de la Protection Internationale des Réfugiés conformément à la
pratique du Conseil de Sécurité des Nations Unies
Cet article examine
l'influence ambivalente des pratiques du Conseil de Sécurité des Nations Unies
sur le développement de la protection internationale des réfugiés depuis 1990.
Alors que le régime de protection internationale des réfugiés ne prévoyait pas
l'intervention du Conseil de Sécurité, les épreuves dans un contexte de
sécurité de plus en plus complexe de l'ère de fin de guerre froide, on conduit
de facto à son inscription dans le cadre institutionnel de protection. Suite à
la généralisation de l'utilisation de ses pouvoirs discrétionnaires au sein de
la charte des Nations Unies afin d'établir un rapport entre les flux des
réfugiés et sa responsabilité d'origine de maintenance de paix et de sécurité
internationales, le Conseil de Sécurité a alors initié le renforcement des
différents aspects de la protection internationale des réfugiés. Profitant
d'une tendance générale en faveur de ses activités de protection de la sécurité
humaine, il s'est engagé à agir face aux causes majeures de déplacement forcé,
à assister et protéger les réfugiés et les personnes déplacées à l'intérieur de
leur pays au cours de conflits, et à promouvoir des solutions durables. Les
aspects négatifs de l'interaction entre le Conseil de Sécurité et le Haut-Commissariat
des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et l'empiètement de ses activités sur
le domaine de l'Assemblée Générale ont conduit à de nombreuses critiques. Les
opérations de maintien de la paix et le régime des sanctions économiques du
Conseil de Sécurité ont contribué à l'érosion des normes internationales de
protection des réfugiés. Cependant l'intérêt croissant du Conseil de Sécurité
pour la sécurité humaine et la sûreté de l'Etat a permis d'atténuer les
répercussions négatives de ses actions éminemment politiques dans le domaine de
la protection internationale des réfugiés. Le Conseil de Sécurité a apporté une
contribution considérable à la protection internationale des réfugiés par la
mise en oeuvre, le développement et parfois l'établissement de normes qui
placent l'individu au centre des préoccupations de sécurité internationale.
Depuis la fin de la guerre froide le régime de protection internationale des
réfugiés a dû affronter des épreuves de plus en plus difficiles bien au-delà
des capacités institutionnelles de Haut-Commissariat des Nations Unies pour les
Réfugiés (HCR) et des garanties juridiques de la Convention de 1951 visant le
Statut des Réfugiés au coeur du régime de protection. Les mouvements des
réfugiés sont devenus de plus en plus politisés et militarisés et représentent
un dangereux brassage entre des groupes armés et des populations vulnérables,
les femmes et les enfants. Ce faisant l'accès de l'aide humanitaire aux
personnes déplacées rencontre de nombreux obstacles. Les attaques dans les
camps de réfugiés, de personnes déplacées et des personnels humanitaires sont de nos jours choses courantes. En effet,
le déplacement des personnes n'est plus un sous-produit du conflit armé mais
plutôt son objectif. L'insistance sur le droit au retour des groupes vaincus,
individuellement ou collectivement, produit donc l'effet inverse du but
recherché. Dans ce contexte le Conseil de Sécurité a intégré le problème
d'exode massive en constatant l'existence d'une menace contre la paix et la
sécurité internationales aux termes de l'article 39 de la Charte des Nations
Unies de 1990. Il institue ainsi le degré de prise en compte des différents
aspects de la protection internationale des réfugiés, souvent en étroite
collaboration avec le HCR et autres organes et agences des Nations Unies. Le
Conseil de Sécurité a également été lourdement critiqué pour créer des liens
injustifiés entre le statut de réfugiés et le terrorisme dans ses résolutions
de lutte contre le terrorisme, en particulier la résolution 1373 qui a
contribué à l'érosion des normes internationales de protection des réfugiés. Le
Conseil de Sécurité des Nations Unies a ainsi exercé une influence notable et ambivalente
sur le droit international des réfugiés et sur les politiques y afférentes ;
cependant cette influence a été reçu de manière intelligente de la part de la
communauté scientifique dans ses publications concernant le Conseil de Sécurité
et la protection internationale des réfugiés. A l'exception de la résolution
1373, les résolutions du Conseil de Sécurité faisant référence explicitement ou
implicitement aux réfugiés et personnes déplacées initialement envisagées au
regard d'action collective du chapitre VII de la Charte des Nations Unies ont
montré des violations assez graves des droits de l'homme et du droit
international humanitaire. Contrairement au droit des réfugiés, le droit
international humanitaire a connu depuis la deuxième guerre mondiale une
évolution radicale et contribué de manière substantielle au développement du
régime actuel de protection des réfugiés. La même constatation peut être faite
au regard du droit international humanitaire qui devient principale source
d'application du droit au cours de conflits armés, qui ne sont pas toujours à
l'origine des déplacements massifs mais tout de même étroitement lié au domaine
initial de responsabilité du maintien de la paix et de la sécurité.
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