Media representations of death - We are now going to
review the different representations of death in the news media, the types of deaths represented and
how this is done, before looking at the semiotic and pragmatic variables that
influence the ways in which death is represented by the media. We will then
analyze the relationship between the representation of the death and the
construction of the event. There are three modes of apprehension of death
distinguished by Vladimir Jankélévitch (1994): ‘death in the first person’,
‘death in the second person’, and ‘death in the third person’. Our aim was to
determine which of these modes are most often portrayed in the media. It would
appear from this double volume that the news media give greater coverage to
death in the third person, i.e., the death of the Other. Indeed, otherness is
at the heart of media representations of death, whether this otherness is
cultural, geographic, or social. Deaths portrayed in the media are thus
primarily deaths that do not directly affect us ordinary mortals who read
newspapers or watch television. Representations
of violent deaths on our screens serve as screens between us and ordinary
death. The viewer looks at these pictures and says “I will not die like that,
therefore I will not die at all”. An anthropological dimension therefore runs
through all representations of death: it is a case of facing and accepting our
own mortality via the death of the Other, a death that cannot affect us. Beyond
these temporal perspectives of death portrayed in the media, one thing is
clear: it is not only death that is represented; life, too, is portrayed in the
background, and sometimes even in the foreground. This staging of life may be
that of the deceased who is often shown during his or her lifetime, either in
the prime of life, or during times of suffering. As Denis Guthleben puts it,
television is not a mausoleum: it does not expect us to bow before a lifeless
body but before a body that is full of life.
Different
things can come to represent death through metonymy: the person directly
responsible for it, for example the armed soldier, or the object that caused
it, such as the electric chair even though this is no longer used for executing
prisoners on death row. In this case, we can say that the object of the metonymy
has become stereotyped. Death can also be represented by the place where it
occurred or will occur: the wall of the prison, the blood-stained ground, the
chalk outline drawn by the police at the crime scene and that remains once the
body has been removed, etc. More generally, death in the media maintains a
strong link with symbolism, for example, the image of a coffin, or the bloody
tulip representing the Iranian martyrs. Sometimes the meaning relationship is
reversed, with the body itself coming to symbolize something. Here, it is as
though the fact of showing a dead body is only possible when the body is not
considered in and of itself, but rather represents a higher reality. Examples
include the bodies of enemy soldiers displayed as trophies of war, the
dismembered bodies of Iranian combatants symbolizing the martyrdom they
endured, bodies representing sacrificed innocence. Representations of death are
thus laden with strong symbolic value, the deceased coming to symbolize as much
the situation responsible for their demise as the inevitability of death
itself. The people killed in the war representations are linked to
characteristic sensitivities. " For much more than ordinary death, death
at war is unusual. Heroic and lamentable, feared and expected, unfair and
accepted, it is nothing like its anticipated image before the battle." Marie-Laure Florea and Alain Rabatel
Les représentations des medias de la
mort - Nous souhaitons maintenant dresser le portrait des représentations de la
mort dans les médias d’information, quelles
morts sont représentées, puis comment elles le sont, avant de nous pencher sur
les variables sémiotiques et pragmatiques qui influencent les modalités de
représentation de la mort. Ensuite, nous analyserons le lien entre la représentation
et la construction de l’événement. Il y
a trois modes d’appréhension de la mort distingués par Vladimir
Jankelevitch (1994) : « mort en première personne »,
« en deuxième personne » et « en troisième personne ». Nous
avions l’ambition de déterminer quels modes d’appréhension de la mort se
rencontrent le plus souvent dans les médias. Il ressort de ce double dossier
que les médias d’information accordent une place massive à la mort en troisième
personne, la mort de l’autre. En effet, l’altérité est au cœur des
représentations médiatiques de la mort, que cette altérité soit culturelle,
géographique ou sociale. Ainsi la mort
qui est représentée dans les médias est-elle avant tout celle qui ne nous
atteindra pas, nous, le commun des mortels, qui lisons les journaux ou
regardons la télévision. Les représentations de morts violentes sur nos écrans
sont précisément des écrans à la mort ordinaire. Le spectateur regarde ces
images en se disant : je ne mourrai pas comme ça, donc, je ne mourrai pas
du tout. Ainsi les représentations de la mort sont-elles parcourues par une
dimension anthropologique : il s’agit d’apprivoiser sa propre mort au
travers de la mort de l’autre, celle qui ne peut pas nous atteindre. Au-delà de
cette typologie des temporalités de la mort représentée dans les médias, un
constat s’impose : ce n’est pas seulement la mort qui est représentée,
c’est aussi la vie qui apparaît en trame de fond – voire au premier plan.
La vie mise en scène peut être celle du disparu qui est souvent montré de son
vivant, dans la fleur de l’âge ou dans les moments de souffrance. Comme le dit
Denis Guthleben, « la télévision n’est pas un mausolée : elle
n’invite pas à s’incliner devant un corps inerte mais devant un corps plein de
vie ». La
mort peut tout d’abord être figurée par celui qui la donne, par exemple le
militaire armé, ou bien par l’objet qui la cause, comme la chaise électrique et
ce, même si la chaise électrique n’est plus employée depuis plusieurs années
pour l’exécution des condamnés à mort, la métonymie s’étant stéréotypée. La
mort peut aussi être signifiée par le biais du lieu où elle est survenue, voire
va survenir : le mur du pénitencier, le sang qui tache le sol, le dessin
du corps à terre – tracé par la police –, et qui demeure une fois le
corps enlevé, etc. De façon plus générale, la mort dans les médias entretient
un lien très fort avec le symbole, qu’il s’agisse du cercueil ou encore de la
tulipe ensanglantée représentant les martyrs iraniens. Parfois, la relation de
signification s’inverse, et c’est le corps qui symbolise quelque chose, comme
si la monstration du corps mort n’était possible que lorsqu’il ne vaut pas pour
lui-même, qu’il ne dénote pas mais connote une réalité supérieure, à l’instar
des corps des combattants ennemis qui sont un trophée de guerre, du corps
démembré des combattants iraniens symbole du martyre qu’ils ont enduré, des
cadavres figurant l’innocence martyrisée. Ainsi les représentations de la mort
sont-elles chargées d’une forte valeur symbolique, le mort pouvant être aussi
bien ce qui est symbolisé que ce qu'il symbolise. Les représentations des tués
de la guerre sont liées à des
sensibilités particulières. " Car bien plus que la mort ordinaire, la mort
de guerre est singulière. Héroïque et lamentable, redoutée et attendue, injuste
et acceptée, elle ne ressemble en rien à son image anticipée avant la
bataille » Marie-Laure Florea and Alain Rabatel
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