Savage
bioethics - Bioethics origin can be traced in North America
set up to designate moral issues that can be asked in regards to advances in
biology and other medically dominated fields. The word must be submitted to its
rigorous Greek etymology which means life and moral. Considering the
combination of life and moral, one can say that bioethics intend to search what
is good for the individual and the society. In the course of in vitro
fertilization, consideration should perhaps be given to the suffering of the
child born with this medical assistance, physically or emotionally as much as
for the child's family, the surrounding and the entire society. In order to
find a solution to those arose issues, wisely legislating would be an answer
passing laws whose nothing would justify to call bioethics. Since the 20th
century, medical confidentiality became medicine confidentiality. Bioethics were born within western Romanitas which seems
to think to be able to expand globally. If we reread some lines of Talayesva's
story about Hopi Indians we can follow the first moments of his intra-uterine
life: there were two fetuses and his mother wanted only one child. She
therefore asked a medicine man to reduce both fetuses into one, which he did
through various rituals with the intervention of corn (for fecundity) and wool
(for the ligation of the two into one). One would draw the conclusion that Hopi
Indians have no religion. It is a mistake: the best experts assume Hopi people especially religious if not
bigoted. But nothing in their culture is making reference to fertilization and
gestation linked to a vital flow of divine origin through the principle of the
"sanctuary-woman", important concepts that are to be found in
religions of the Book. For the Hopi,
parental responsibilities are numerous but none refers to any sacredness of
life. Only the willingness of the parents, above all that of the mother, lies
at the origin of gestation. Their bioethics are about a range of duties served
to the parents since they brought in cultivation a living being that must be cared
of and assisted. They are responsible for its developing and must do everything
possible to give a birth without problems and give the child a good life. The
statement of embryo sacredness issued by one of the medically assisted
procreation pioneers, the considerable presence of the religions of the Book in
bioethics debates, all this is consistent with medical ethics setting out that the
underlining principle that should drive obstetrics was that of the
"sacredness of the human egg".
What we agree to hide is that
bioethics are generally included in a western frame spontaneously understood as
the only space for civilization. That is in fact why there is reluctance to
find it elsewhere, among the Hopi for example, as well as we can be surprised when
discovering in indigenous cultures
stories almost identical to Greek mythology and religious practices close to
Christian Eucharist. Since bioethics are often confronted to law, it is worth
recalling that the Western frame is where we find the definition of law. Law
has nothing of a "natural" character, nor does it constitute an
objective phenomenon of which the universal sense would be obvious. But again
Western frame is that of religion dominated by Christianity and at last that
frame where sciences have been placed in an institutional system, since
medieval universitas onto this Big
Science caused by the modern States scientific structures. Thus what we
call bioethics must be perceived in relation to law, religion and science: and
would become the fourth pillar of western civilization. The issue here is the
nature of this indigenous "sacred", which is distinct from belief and
religion, because it is not spiritual as the first nor the field of a human
group as the second. This 'sacred' is the consciousness of a contact point between
the divine and earthly realities. As we have already seen leading genetic
research could hardly conceal an anthropological given meaning, the taboo on a
vital flow as blood or sperms. The consciousness of the body sacredness for jurists is based on the denial of using
usual legalized characters when bodily parts and particularly blood are at
stake: every effort is made to insure that one never sees bodily parts in law. When
the West claims the extension of bioethics in addition to law, democracy and
other values, this may in fact be analyzed as a way of displaying its
superiority and its strategy of conquest. It conceals behind its civilizing
discourse the reality of a savage mind which is clearly perceptible, for its
bioethical sermonizing barely hides the taboos of its primitive sacredness . Summary of an article from Jean-Pierre Baud
La bioéthique sauvage - L’origine de ce qu’on appelle la bioéthique se
situe en Amérique du Nord instituée pour désigner les questions morales qui
pouvaient se poser face aux progrès de la biologie et des diverses disciplines
sous dominance médicale. Le mot doit d’abord être soumis à la rigueur de son
étymologie grecque qui désigne la vie et la morale. Si l’on considère cette
soudure de la vie sur la morale on peut dire que la bioéthique a pour fin de
chercher ce qui est bon pour l’individu et pour la société. En prenant le cas
d’une fécondation in vitro, on devrait
alors se demander si l’enfant que cette technique produira n’en souffrira pas,
physiquement ou moralement, s’il en sera de même pour sa famille et son
entourage et enfin si la société humaine n’en pâtira pas. Pour trouver une
solution aux problèmes pouvant alors être soulevés, il suffirait de légiférer
sagement en votant des lois dont rien ne justifierait qu’on les qualifie de
bioéthiques. Depuis le XXe siècle, le
secret médical est devenu le secret de la médecine et très peu celui du patient.
La bioéthique est née au sein d’une romanité occidentale
qui semble croire qu’elle puisse s’étendre partout. Relisons quelques lignes du récit de
Talayesva - concernant les indiens Hopi, qui débute avec sa vie
intra-utérine : il y avait deux fœtus et sa mère ne voulait qu’un enfant.
Celle-ci a donc demandé à un guérisseur de réduire les deux fœtus en un
seul, ce qu’il a fait grâce à un certain nombre de rites où intervenaient le
maïs (pour la fécondité) et la laine (pour la ligature des deux en un). On
pourrait conclure que les Hopi n’ont pas de religion. Erreur : les
meilleurs spécialistes considèrent les Hopi comme un peuple particulièrement
religieux, voire « bigot ". Mais il n’y a rien dans leur
culture, en ce qui concerne la fécondation et la gestation, qui fasse référence
à un fluide vital d’origine divine ou au principe de la femme-sanctuaire,
concepts qui ont l’importance que l’on sait dans les sociétés marquées par
l’une des religions du Livre. Chez les Hopi, les obligations des parents
sont nombreuses, mais aucune ne fait référence à une quelconque sacralité de la
vie. Seule la volonté des parents, et surtout celle de la mère, est à l’origine
de la gestation d’un fœtus et d’un seul. Leur bioéthique est faite d’un
ensemble de devoirs qui s’imposent aux parents parce qu’ils ont mis en culture
quelque chose de vivant qu’il faut entretenir. Ils sont responsables de son bon
développement et ils doivent tout faire pour que la naissance soit sans problème
et que la vie de l’enfant soit bonne. Le constat de la sacralité de l’embryon
fait par l’un des pionniers de la procréation médicalement assistée, la forte
présence des religions du Livre dans le débat bioéthique, tout cela est en
accord avec le texte fondateur de l’éthique médicale établissant que le principe qui devait régir
l’obstétrique était « la sacralité de l’œuf humain ». Ce qu’on s’accorde à cacher, c’est que la bioéthique
est généralement comprise dans un cadre occidental spontanément perçu comme
l’unique lieu de la civilisation. C’est d’ailleurs pourquoi on éprouve quelque
réticence à la trouver ailleurs, par exemple chez les Hopi, de même qu’on peut
être surpris en découvrant dans les traditions indigènes des récits semblables
à ceux de la mythologie grecque et des pratiques religieuses proches de
l’eucharistie chrétienne. Puisque la bioéthique est
souvent confrontée au droit, il importe de rappeler que c’est dans le cadre
occidental qu’il faut se situer pour définir le droit. Le droit n’a rien de
« naturel », pas plus qu’il ne constitue un phénomène
« objectif » dont le caractère universel irait de soi. Et le cadre
occidental est encore celui d’une religion à dominante chrétienne et enfin
celui où la science a été placée dans un système institutionnel, depuis les
universités médiévales jusqu’à cette Big Science produite par les structures
scientifiques des États modernes. Ainsi, ce que nous appelons la
bioéthique doit être perçu, par rapport à ce que nous appelons le droit, la
religion et la science : elle deviendrait par là le quatrième pilier de la
civilisation occidentale. L’aspect de la pensée sauvage qui nous retient ici
est le sacré, qui se distingue de la croyance et de la religion, en ce qu’il
n’est pas spirituel comme la première, ni la discipline d’un groupe humain
comme la seconde. Le sacré est la
conscience d’un point de contact entre le divin et les réalités terrestres. On a déjà vu que la génétique de pointe pouvait
difficilement dissimuler une constante anthropologique, le tabou d’un fluide
vital ayant la double apparence du sang et du sperme. La conscience de la
sacralité du corps se manifestait chez les juristes par le refus d’utiliser les
qualifications juridiques habituelles lorsque certains éléments corporels, et
en particulier le sang, étaient en cause : tout est fait pour que l’on ne
voie pas juridiquement les éléments corporels. L’Occident, qui prétend
étendre la bioéthique, en plus de ce qu’il appelle le droit, la démocratie et
d’autres valeurs qui sont en fait une façon d’afficher sa supériorité et sa
stratégie de conquête, cet Occident dissimule derrière son discours civilisateur
la réalité d’une pensée sauvage qui se perçoit fort bien lorsque le prêche
bioéthique dissimule mal les interdits des sacralités primitives.
http://droitcultures.revues.org/919
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