Concept of the individual - cosmology and environment - international intellectual property - ancestral knowledge -
economism
Since 1980,
throughout the United Nations framework no strict definition of Indigenous
Peoples was selected but four elements have formed prominent subjects : the
"original", historical and geographical nature of the First Nations, that
are, linked through historical continuity with the societies prior to invasion
and pre-colonial societies developed on their territories; the cultural,
institutional specificity compared to the mainstream community in which they
now live; the marginalized nature (even when they demographically are a
majority), not only non-dominant but often subordinated, dominated or excluded
from the dominant society where they live and from its political organization;
finally the character of self-identification viewed as determinative by most
international officials of Indigenous Peoples : this is a sense of belonging
and of an "original social identity" claim, for the Peoples that
identify with Indigenous or as members of this group. The analysis grid and
values associated to perceptions of access to knowledge seriously diverge
between western dominant concept of the world and various Indigenous Peoples
cosmovision. The globalization of the specific concept of intellectual property
illustrates the aims of the logic of economism, set in place to the detriment
of an ethic view based on respect of human beings dignity and Nature integrity.
Indigenous knowledge include a larger concept of living beings that does not
divide material world as support for life from the world of spirits, but this
concept articulates and integrates symbolically both worlds. Focused on
cosmovision, holistic and supportive approach integrating elements in a set of
relationships, maintaining a large concept of living beings, this knowledge is
meant to be preserved, augmented and transmitted serving the community that
provided it a living. Forwarded to the entire community or by some of the members
to initiated deemed to have the ability to receive and use this knowledge
without distorting the finality, the knowledge is not "private" in
the Western sense of the word, but yet shared with the community. Consistent
with most of indigenous cultures, the belonging of an element or a person to a
set, a whole, is incompatible with private property in the western sense of the word. A person or a
group adopting a fraction of cultural heritage (inextricably natural and
cultural) of the community, resource, experience and the collective identity
that creates relationships is inconceivable. Therefore all that is linked to
life, knowledge and fundamental cultural practices seem far from the idea of
intellectual private property that resemble of a violation of the community
world (the sacred) and a threat of its destruction. In many non-Western
cultures, knowledge is base on various observations, analysis of experiences,
transmission of knowledge and myths of the ancestors, which does not exclude
innovation. To some Indigenous Peoples, the non-dualist, holistic approach does
not accept the separation between spirit and matter. These differences in the
way to perceive the world around us, translated into daily occurrence of human
societies are expressed with energy about what we call from a western dominant
perspective "intellectual property". The submission of ethic, human
dignity and integrity of nature to economic interests, in the name of
scientific progress, will be, following the internationalization of current
intellectual property, defining business law as prior to the rights of
Peoples. The
view of economism of a dead world, that one can divide, transplant and
commercialize as one sees fit, shows the energy of the utilitarian logic
conceiving Nature dominated by the idea of accumulating. Therefore requirements
of ethic, respect and justice make it imperative that indigenous knowledge
become protected, developed and shared. The current intellectual property
regime, far from these objectives, contribute to hinder through distortion from
a commercial perspective or trough substitution by incorporated knowledge
incorporated in "products" covered by the protection of patents and
trademarks, supported by omnipresent advertizing materials.
Dans le cadre des Nations Unies
depuis les années 1980, aucune définition stricte des peuples autochtones n’a été retenue, mais quatre éléments ont été
considérés comme importants : le caractère « originel »,
historique et géographique correspondant à l’idée de « peuples
premiers », de « premières nations », lesquelles sont
« liées par une continuité historique avec les sociétés antérieures à
l’invasion et avec les sociétés précoloniales qui se sont développées sur leur
territoire» ; la spécificité culturelle, institutionnelle, par rapport à
la société dominante dans laquelle ils vivent ; le caractère marginalisé
(même lorsqu’ils sont majoritaires démographiquement), non seulement non
dominants mais souvent subordonnés, dominés, ou exclus dans la société
dominante où ils vivent et dans son organisation politique ; enfin, le
caractère « d’auto-désignation », considéré comme décisif par la
plupart des représentants internationaux des Peuples autochtones : c’est
la revendication d’un sentiment d’appartenance et d’une identité sociale
originale, pour un peuple et pour ceux qui s’identifient comme Autochtones
membres de ce peuple. La grille d’analyse et les valeurs associées à la manière
de percevoir les savoirs et l’accès aux connaissances divergent
considérablement entre la conception du monde occidentale dominante et les
cosmovisions de divers Peuples autochtones. L’universalisation d’une conception
particulière de la propriété intellectuelle illustre les finalités d’une
logique économiste, mise en place au détriment d’une vision éthique fondée sur
le respect de la dignité des êtres humains et de l’intégrité de la Nature. Les savoirs autochtones incluent une conception élargie du vivant où
le vivant, le monde matériel soutenant la vie et le monde des esprits ne sont
pas opposés, mais articulés et intégrés symboliquement, sans être confondus. Centrés
sur une cosmovision, donc une approche holistique et solidaire intégrant les
éléments dans un ensemble de relations, privilégiant une conception élargie du
monde vivant, ces savoirs sont destinés à être conservés, enrichis et transmis
au service de la communauté qui les a produit et qu’elle fait vivre. Qu’ils
soient transmis à l’ensemble de la communauté ou par certains d’entre eux à des
initiés jugés capables de les recevoir et de les utiliser sans les dénaturer ou
les détourner de leurs finalités, ces savoirs ne sont pas « privés »
au sens occidental du terme, mais bien partagés par la communauté, même si dans
certains cas leurs détenteurs sont peu nombreux. Dans la logique de la plupart
des cultures autochtones, l’appartenance d’un élément, d’une personne à un
ensemble, à un Tout n’est pas compatible avec la propriété privée au sens
occidental du terme.
L’appropriation par un individu ou un petit groupe d’une
fraction de certaines parties du patrimoine (indissociablement naturel et
culturel) de la communauté, à la fois ressource, expérience et identité
collective créatrice de liens entre ses membres, son environnement mais aussi
le monde extérieur, n’est pas concevable. En conséquence, tout ce qui a trait à
la vie, aux savoirs et pratiques culturels fondamentaux semble éloigné de
l’idée de propriété intellectuelle qui constituerait à la fois une atteinte au
monde (au sacré) et une menace de destruction de la communauté. Dans de
nombreuses cultures non européennes, le savoir est fondé sur des observations
multiples, l’analyse d’expériences, la transmission de connaissances et de
mythes des anciens, ce qui n’exclut pas les innovations. Pour divers Peuples
autochtones, la vision non dualiste ou holistique n’accepte pas la séparation
entre l’esprit et la matière. Ces divergences dans la manière de percevoir le
monde, traduites dans les pratiques quotidiennes des communautés ou sociétés
humaines, s’expriment avec vigueur concernant ce qui a été nommé, depuis la
perspective occidentale dominante, la « propriété intellectuelle ».
La soumission de l’éthique, de la dignité des êtres humains et de l’intégrité
de la Nature aux intérêts économiques, au motif du progrès scientifique, sera
traduite dans l’internationalisation du régime de propriété intellectuelle
actuel, érigeant le droit des affaires en tant que priorité sur les droits des
peuples. La vision économiste d’un monde mort, que l’on peut à sa guise scinder, transplanter et marchandiser, démontre la vivacité d’une logique utilitaire de la Nature guidée par l’idée d’accumulation. Les exigences d’une éthique de respect et de justice rendent urgents la protection, le développement et le partage des savoirs autochtones. Le régime actuel de propriété intellectuelle, loin de servir ces objectifs, contribue à les entraver par la déformation dans un but commercial, ou la substitution par des savoirs incorporés dans des "produits" jouissant de la protection des brevets et des marques, appuyée par un appareil publicitaire omniprésent.
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