7/23/2013

The body of the Prophet-sacred/profane-prohibited/licit (ḥaram/ḥalâl)

The body of the Prophet
When giving a definition to the ‘Sacred’ by speaking about the mark of the divine as opposed to the ordinary world or profane, the ‘Sacred’ to Islam is rooted in the Revelation, a transcendent reality descended, according to the Kuran, on the Prophet’s heart. As receiver and transmitter of the Sacred and sacralized language, the Prophet becomes therefore the first to share the institution of the Sacred. The opposition sacred/profane is set in the institution of the Law with the opposition prohibited/licit (ḥaram/ḥalâl) that defines, along with intermediate categories, things, people and deeds. Thus all people and all things are taking part to one degree or another in the Sacred and their profane character is only the absence of the specific status of sacred. The Koran does not speak of the body of the Prophet, but only of His Heart, place where Revelation descends.
The body in Islam has a double relationship to the sacred: it is marked by the divine and reflects its presence. The body of the Prophet of Islam was marked at his birth by the signs of his divine election, and further by the visible effects on him of God’s revelation. By its extraordinary nature, the body of the Prophet testifies to his mission even if it is kept veiled. This body gifted with supernatural powers, depicted in great detail, symbolises the perfection of this human being. It is deeply venerated by the prophet’s Companions.  Although he continues to live, the state of the prophet’s dead body, like those of the martyrs, is for the Muslim community an anticipation of what will become of their bodies in the afterlife: transposed, illuminated. The body of the Prophet is the receptacle of God’s Word and of His presence: it is sacred by his complete union with the Spirit. Among the community of Muslims, the saints are the spiritual heirs of the Prophet, and their bodies reflect this heritage through their luminosity and extraordinary powers. In Islam as in any religious and spiritual tradition, it is necessary to go back to the founding model to understand the relationship between the body and the sacred. Denis Gril


Le corps du Prophète

Si l’on définit le sacré par ce qui porte la trace du divin par opposition au monde ordinaire ou profane, le sacré en islam prend avant tout sa source dans la Révélation, réalité transcendante descendue, selon le Coran, sur le cœur du Prophète. Récepteur et transmetteur de la parole sacrée et sacralisante, le Prophète est donc le premier à participer à l’institution du sacré. L’opposition sacré/profane se double dans l’institution de la Loi de l’opposition interdit/licite (ḥaram/ḥalâl) qui qualifie, avec ses catégories intermédiaires, les choses, les personnes et les actes.  Tous les êtres et les choses participent donc à un degré ou à un autre du sacré et leur caractère profane n’est que l’expression d’une absence de statut sacré spécifique. Le Coran ne parle pas du corps du Prophète, mais seulement de son cœur, lieu de descente de la Révélation.
La relation du corps au sacré est double : il en reçoit la marque et en reflète la présence. Le Prophète de l’islam est marqué dès sa naissance par les signes de son élection et plus encore par les effets sensibles de la Révélation. Si dans son intimité, il doit rester voilé, le corps du Prophète, par son caractère exceptionnel, témoigne de sa mission. Doué de facultés miraculeuses, son corps, décrit dans ses moindres détails, atteste sa perfection. Le statut du corps prophétique mort, mais toujours vivant, comme celui des martyrs, anticipe pour  l’ensemble des croyants le corps transposé, illuminé dans l’au-delà. Réceptacle de la Parole et donc de la Présence divine, le corps du Prophète est sacralisé par son union parfaite avec l’Esprit. Parmi les hommes, les saints, héritiers en esprit des prophètes, portent dans leur corps les effets bénéfiques et lumineux de cet héritage. En islam, comme dans toute tradition religieuse et spirituelle, l’étude des rapports entre le corps et le sacré nécessite donc un retour au modèle du fondateur. Denis Gril

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