The body of the Prophet
When giving a definition to the ‘Sacred’
by speaking about the mark of the divine as opposed to the ordinary world or
profane, the ‘Sacred’ to Islam is rooted in the Revelation, a transcendent
reality descended, according to the Kuran, on the Prophet’s heart. As receiver
and transmitter of the Sacred and sacralized language, the Prophet becomes
therefore the first to share the institution of the Sacred. The opposition
sacred/profane is set in the institution of the Law with the opposition
prohibited/licit (ḥaram/ḥalâl)
that defines, along with intermediate categories, things, people and deeds.
Thus all people and all things are taking part to one degree or another in the
Sacred and their profane character is only the absence of the specific status
of sacred. The Koran does not speak of the body of the Prophet, but only of His
Heart, place where Revelation descends.
The body in Islam has a double
relationship to the sacred: it is marked by the divine and reflects its
presence. The body of the Prophet of Islam was marked at his birth by the signs
of his divine election, and further by the visible effects on him of God’s
revelation. By its extraordinary nature, the body of the Prophet testifies to
his mission even if it is kept veiled. This body gifted with supernatural
powers, depicted in great detail, symbolises the perfection of this human
being. It is deeply venerated by the prophet’s Companions. Although he continues to live, the
state of the prophet’s dead body, like those of the martyrs, is for the Muslim
community an anticipation of what will become of their bodies in the afterlife:
transposed, illuminated. The body of the Prophet is the receptacle of God’s
Word and of His presence: it is sacred by his complete union with the Spirit.
Among the community of Muslims, the saints are the spiritual heirs of the
Prophet, and their bodies reflect this heritage through their luminosity and
extraordinary powers. In Islam as in any religious and spiritual tradition, it
is necessary to go back to the founding model to understand the relationship
between the body and the sacred. Denis Gril
Le corps du Prophète
Si
l’on définit le sacré par ce qui porte la trace du divin par opposition au
monde ordinaire ou profane, le sacré en islam prend avant tout sa source dans
la Révélation, réalité transcendante descendue, selon le Coran, sur le cœur du
Prophète. Récepteur et transmetteur de la parole sacrée et sacralisante,
le Prophète est donc le premier à participer à l’institution du sacré. L’opposition sacré/profane se double
dans l’institution de la Loi de l’opposition interdit/licite (ḥaram/ḥalâl) qui qualifie, avec ses
catégories intermédiaires, les choses, les personnes et les actes. Tous les êtres et les choses
participent donc à un degré ou à un autre du sacré et leur caractère profane
n’est que l’expression d’une absence de statut sacré spécifique. Le Coran ne
parle pas du corps du Prophète, mais seulement de son cœur, lieu de descente de
la Révélation.
La
relation du corps au sacré est double : il en reçoit la marque et en
reflète la présence. Le Prophète de l’islam est marqué dès sa naissance par les
signes de son élection et plus encore par les effets sensibles de la
Révélation. Si dans son intimité, il doit rester voilé, le corps du Prophète,
par son caractère exceptionnel, témoigne de sa mission. Doué de facultés miraculeuses,
son corps, décrit dans ses moindres détails, atteste sa perfection. Le statut
du corps prophétique mort, mais toujours vivant, comme celui des martyrs,
anticipe pour l’ensemble des croyants le
corps transposé, illuminé dans l’au-delà. Réceptacle de la Parole et donc de la
Présence divine, le corps du Prophète est sacralisé par son union parfaite avec
l’Esprit. Parmi les hommes, les saints, héritiers en esprit des prophètes,
portent dans leur corps les effets bénéfiques et lumineux de cet héritage. En
islam, comme dans toute tradition religieuse et spirituelle, l’étude des
rapports entre le corps et le sacré nécessite donc un retour au modèle du
fondateur. Denis Gril
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