This paper explores, in the case of Central Asia , some aspects of the relationship that exists between the
transformations in the modes of legitimation of political power, on the one
hand, and those in communitarian identities, on the other. A central aspect of
this socio-political correlation is the distribution of food organized by
political powers and toward the power inside tribal confederations and later by
other political regimes. By virtue of the specific way in which these
distributions are organized and their moral valorization, these practices
characterize a transversal cultural data in this particular area. The evolution
of these practices and their continuation in other forms characterize different
ways of political government but also implicate some transformation in identity
among these communities, which had been under the rule of the Russian empire,
therefore, later integrated to the Soviet Union , and finally became
independent nations.
Among tribal societies, two types of
organisations are to be found (which can sometimes function as a pair). On the
one hand those where confederations, without fixed caste nor fixed aristocracy
and culturally relatively homogenous, bring together around the Khan an
assembly of tribal leaders representative of the cluster groups composing the
assembly. On the other hand those with an ‘imaginary’ system wherein the elite
of the dominant confederation, having conquest many of the other groups, evolve
in aristocracy. But in both cases, in the absence of geographical maps and
modern means of communication, the flexibility of ceremonial exchanges of food
allows these communities to create a shared community identity. Arnaud Ruffier
Logiques de
l’identification générées autour de la distribution de nourriture en Asie
centrale : étude de la transformation d’un aspect du mode de légitimation
du pouvoir politique
Cet article appréhende, dans le cas de l’Asie centrale, les
relations qui existent entre les transformations, d’une part, des modes de
légitimation du pouvoir politique et, d’autre part, des identités
communautaires. Un aspect central de cette corrélation sociopolitique concerne les
distributions de nourriture par le pouvoir et vers le pouvoir au sein des
confédérations tribales puis dans les régimes politiques qui ont suivi. Ces
pratiques, par la spécificité de leur mise en œuvre et leur valorisation
morale, représentent une donnée culturelle commune à l’ensemble de cette aire
géographique. Leur évolution ainsi que leur maintien sous d’autres formes
caractérisent la transformation des régimes politiques, tout en impliquant une
modification des identités communautaires dans cette région, passée dans
l’empire russe, puis intégrée par l’identité soviétique avant d’être divisée en
nations indépendantes.
Parmi les sociétés tribales centrasiatiques, on peut
distinguer deux types d’organisation (pouvant parfois fonctionner de pair).
D’une part, celles où des confédérations sans caste ni aristocratie fixe et
culturellement relativement homogènes réunissent autour du khan une assemblée
de chefs tribaux représentative des différents groupes segmentés composant la
confédération. D’autre part, celles où se développe un imaginaire de “caste” où
l’élite d’une confédération dominante, ayant conquis nombre d’autres groupes,
se mue en aristocratie.
Mais dans les deux cas, en
l’absence de cartes et de moyens modernes de communication, l’organisation
festive et l’échange cérémoniel de nourriture permettent à ces communautés, par
sa souplesse, de créer une identité communautaire partagée. Arnaud Ruffier
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