Between Psychology of
Rituals and Anthropology of Loss: Notes for the Study of Mourning- Marc-Antoine Berthod
Some disciplines
– psychology, psychoanalysis, anthropology – cut each other at times
when it comes to formulate a theoretical reflection on bereavement and death.
Anthropologists do not center anymore their interpretations on funerary rituals
and mourning obligations exclusively ; they also get interested into the
sense of loss. As for them, psy- are not always limited to studying intra-psychic
processes and give to the rituals and social customs a central
importance ; these are regularly perceived as the best way to canalize
someone’s distress and sorrow right after death. Based on an ongoing research into
death, this article goes back over some of these theoretical crossings and
looks at the way of thinking about bereavement in various situations.
In main psychological
interpretations of mourning however, the dead person’s body (or parts of it) as
much as the more or less important physical proximity of it with the living are
not mentioned when considering the temporality beyond the few days during which
the funerals are taking place. To the contrary, emphasis is given to the
absence of the deceased, which consequently is reflected by using a vocabulary
based on upon missing the deceased, the loss or disappearance. Social cultural
practices related to death must not be understood as an independent unit of
analysis, nor as an ordered system of rituals closed upon itself; however,
those practices must be understood according to social and interpersonal
stories of which funeral rites and mourning take part.
Entre psychologie des rites et anthropologie de la perte - Notes pour l’étude du
deuil-- Marc-Antoine Berthod
Certaines approches disciplinaires
– psychologie, psychanalyse, anthropologie – se croisent parfois
lorsqu’il s’agit de formuler une réflexion théorique sur le deuil et la mort.
Les anthropologues ne centrent plus uniquement leurs interprétations sur les
rites funéraires ou les obligations culturelles du deuil, mais s’intéressent
également au sens de la perte ; les psy- quant à eux ne se bornent pas
toujours à la seule étude des mécanismes intrapsychiques et accordent une place
importante aux rites et usages sociaux, régulièrement perçus comme la meilleure
façon de canaliser la détresse et le chagrin des proches juste après un décès.
Se basant sur une recherche en cours sur la mort, cet article revient sur
quelques-uns de ces croisements disciplinaires et s’interroge sur la façon de
penser le deuil dans des situations variées.
Dans les principales interprétations psychologiques
du deuil toutefois, la présence du cadavre (ou de certaines de ses parties),
tout comme la plus ou moins grande proximité physique de ce dernier avec les
vivants, ne sont guère évoquées lorsqu’il s’agit de considérer la temporalité
qui dépasse les quelques jours durant lesquels se déroulent habituellement les
funérailles. L’accent est mis, au contraire, sur l’absence de la personne
défunte, ce qui se notamment traduit dans l’emploi d’un vocabulaire centré sur
le manque, la perte ou la disparition. Les pratiques culturelles et sociales
relatives à la mort ne doivent pas être saisies comme une unité d’analyse
indépendante, ni comme un système de rituels ordonné et clos sur
lui-même ; ces pratiques doivent, au contraire, être comprises en fonction
des chroniques sociales et interpersonnelles dans lesquelles les rites
funéraires et le deuil viennent s’inscrire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire