7/09/2013

Between Psychology of Rituals and Anthropology of Loss: Notes for the Study of Mourning- Marc-Antoine Berthod
Some disciplines – psychology, psychoanalysis, anthropology – cut each other at times when it comes to formulate a theoretical reflection on bereavement and death. Anthropologists do not center anymore their interpretations on funerary rituals and mourning obligations exclusively ; they also get interested into the sense of loss. As for them, psy- are not always limited to studying intra-psychic processes and give to the rituals and social customs a central importance ; these are regularly perceived as the best way to canalize someone’s distress and sorrow right after death. Based on an ongoing research into death, this article goes back over some of these theoretical crossings and looks at the way of thinking about bereavement in various situations.

In main psychological interpretations of mourning however, the dead person’s body (or parts of it) as much as the more or less important physical proximity of it with the living are not mentioned when considering the temporality beyond the few days during which the funerals are taking place. To the contrary, emphasis is given to the absence of the deceased, which consequently is reflected by using a vocabulary based on upon missing the deceased, the loss or disappearance. Social cultural practices related to death must not be understood as an independent unit of analysis, nor as an ordered system of rituals closed upon itself; however, those practices must be understood according to social and interpersonal stories of which funeral rites and mourning take part.


Entre psychologie des rites et anthropologie de la perte - Notes pour l’étude du deuil-- Marc-Antoine Berthod

Certaines approches disciplinaires – psychologie, psychanalyse, anthropologie – se croisent parfois lorsqu’il s’agit de formuler une réflexion théorique sur le deuil et la mort. Les anthropologues ne centrent plus uniquement leurs interprétations sur les rites funéraires ou les obligations culturelles du deuil, mais s’intéressent également au sens de la perte ; les psy- quant à eux ne se bornent pas toujours à la seule étude des mécanismes intrapsychiques et accordent une place importante aux rites et usages sociaux, régulièrement perçus comme la meilleure façon de canaliser la détresse et le chagrin des proches juste après un décès. Se basant sur une recherche en cours sur la mort, cet article revient sur quelques-uns de ces croisements disciplinaires et s’interroge sur la façon de penser le deuil dans des situations variées.

Dans les principales interprétations psychologiques du deuil toutefois, la présence du cadavre (ou de certaines de ses parties), tout comme la plus ou moins grande proximité physique de ce dernier avec les vivants, ne sont guère évoquées lorsqu’il s’agit de considérer la temporalité qui dépasse les quelques jours durant lesquels se déroulent habituellement les funérailles. L’accent est mis, au contraire, sur l’absence de la personne défunte, ce qui se notamment traduit dans l’emploi d’un vocabulaire centré sur le manque, la perte ou la disparition. Les pratiques culturelles et sociales relatives à la mort ne doivent pas être saisies comme une unité d’analyse indépendante, ni comme un système de rituels ordonné et clos sur lui-même ; ces pratiques doivent, au contraire, être comprises en fonction des chroniques sociales et interpersonnelles dans lesquelles les rites funéraires et le deuil viennent s’inscrire.


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